Roselia Postorino - La goûteuse d'Hitler

La goûteuse d’Hitler

Roselia Postorino

Traduction Dominique Vittoz

Editions Albin Michel

Janvier 2019

400 pages

ISBN : 9782226401854

4ème de couverture :

1943. Reclus dans son quartier général en Prusse orientale, terrorisé à l’idée que l’on attente à sa vie, Hitler a fait recruter des goûteuses. Parmi elles, Rosa.

Quand les S.S. lui ordonnent de porter une cuillerée à sa bouche, Rosa s’exécute, la peur au ventre : chaque bouchée est peut-être la dernière. Mais elle doit affronter une autre guerre entre les murs de ce réfectoire : considérée comme « l’étrangère », Rosa, qui vient de Berlin, est en butte à l’hostilité de ses compagnes, dont Elfriede, personnalité aussi charismatique qu’autoritaire.

Pourtant, la réalité est la même pour toutes : consentir à leur rôle, c’est à la fois vouloir survivre et accepter l’idée de mourir.

Couronné en Italie par le prestigieux prix Campiello, ce roman saisissant est inspiré de l’histoire vraie de Margot Wölk. Rosella Postorino signe un texte envoûtant qui, en explorant l’ambiguïté des relations, interroge ce que signifie être et rester humain.

« Ce livre où l’on parle d’amour, de faim, de survie et de remords vous reste gravé dans le cœur. » Marie Claire Italie

L’autrice (site de l’éditeur) :

Née à Reggio de Calabre en 1978, Rosella Postorino vit à Rome. Elle est éditrice chez Einaudi et journaliste. Ses trois premiers romans, La stanza di sopra, L’estate che perdemmo Dio et Il corpo docile, ont été couronnés par plusieurs prix. Elle écrit également des essais, des pièces de théâtre, et contribue à des anthologies. La goûteuse d’Hitler est son premier roman traduit en français. Il vient d’être récompensé par le prestigieux Prix Campiello.

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1943, Rosa, 26 ans, vit à Berlin. Jeune mariée, Grégoire, son époux s’engage et part à la guerre, sa mère meurt dans les décombres de la cave où elles attendaient la fin du bombardement. Elle décide de partir direction la Prusse rejoindre la ferme de ses beaux-parents à Gross-Partsch. Hitler a installé son quartier général à Rastenburg à trois kilomètres du village, dans ce que les habitants nomment Wolfsschanz, la Tanière du Loup. «L’aviation soviétique ne l’avait jamais localisé. Mais nous savions qu’Hitler était là, qu’il dormait tout près. »

Le chancelier par peur d‘être empoisonné, réquisitionne des jeunes femmes pour devenir « goûteuse d’Hitler ». Qu’elle le veuille ou pas, elle ne peut refuser ou alors…

« Ce jour-là, entre les quatre murs blancs du réfectoire, je devins une goûteuse d’Hitler ».

Commence une vie avec des horaires de bureau. Chaque matin, un car prend les femmes pour les conduire dans l’école réquisitionnée. « Je suis venue ici pensant que ce serait mieux, et voilà que je risque de mourir empoisonnée ».

La première bouchée est dure à avaler avec les soldats derrière elle. Risquer de mourir en mangeant ne suffit pas, les autres goûteuses lui font bien comprendre qu’elle n’est qu’une étrangère, « la Berlinoise », l’étrangère, celle qui vient avec de belles robes (ses tenues de travail à Berlin).

« Je n’avais rien en commun avec ces femmes, à part cet emploi dans lequel je ne me serais jamais imaginée. Tu feras quoi quand tu seras grande ? Goûteuse d’Hitler ».

Elfriede, celle-la même qui l’a surnommée la Berlinoise, ne la ménage pas. Une relation bizarre se noue entre les deux femmes. Et puis, il y a deux camps, la fanatiques d’Hitler et les autres.

« Chaque fois que je l’ai rencontré, j’ai eu l’impression de parler avec un prophète. Il a des yeux magnétiques, presque violets, et quand il parle c’est comme s’il déplaçait l’air. Je n’ai jamais connu personne d’aussi charismatique. » Rosa n’a rien de commun avec ces femmes, elle dont le père n’a jamais voulu s’inscrire au parti nazi, elle qui n’a connu que la ville.

Petit-à-petit, les rapprochements vont se faire. Une entente, voire même une entre aide se créé dans le groupe de Rosa

Imaginez l’état d’esprit des goûteuses. Elles mangent au risque de leur vie.Leurs enfants, leur famille ne mangent pas à leur faim alors qu’elles ont des mets recherchés et elles ne peuvent rien ramenez chez elle. Comment calmer un enfant qui a faim alors que vous êtes repue ? Ne pas pouvoir en parler, parce que c’est impossible. Comment parler de son désir de rester en vie, pour que son mari, lorsqu’il reviendra, lui fasse l’enfant qu’elle aimerait tant avoir.

Imaginez l’état d’esprit de Rosa, elle qui partage quelque chose d’intime avec Hitler.  Ils mangent la même chose, mais pas au même moment, sa vie est suspendue à celle du chancelier.

« Le soir, dans les toilettes des Sauer, le parfum d’asperge de mon urine me fit penser à Elfriede. Elle aussi, assise dans son WC, respirait cette odeur. Et Hitler aussi, dans son bunker à la Wolfsschanze. Ce soir-là, l’urine d’Hitler et la mienne sentaient pareil ».

Rosa est toujours entre deux chaises, deux mondes, deux vies, dévorée par la peur, le remord, le non-dit.

Ce livre est inspiré de la vie de Margot Wölk, qui n’a pu parler de son passé qu’à la veille de sa mort.

Un livre où l’ironie sait poindre le bout de son nez, une lecture agréable

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V
je ne connaissais pas;... pourquoi pas, le jour où j'aurais le courage/l'envie de me replonger dans cette période. Je me permets : la police de ton billet est toute petite et les lignes très peu espacées...
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Z
Oui, je le vois, mais je ne sais comment régler le problème
A
Une lecture agréable, sans plus ? Pourtant, le personnage a l'air de connaître bien des tourments.
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Z
Oui, mais il manqué un petit quelque chose dans la narration
A
C'est une histoire qui ne me tente pas beaucoup (Je ne la connaissais pas du tout avant ce livre).
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Z
Je ne connaissais pas non plus et ma curiosité est satisfaite
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