Liliana Magrini - Carnet vénitien
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Carnet vénitien
Liliana Magrini
Editions Serge Safran
Novembre 2021
192 pages
ISBN : 9791090175860
4ème de couverture :
Écrit en 1956 en français par une Vénitienne, publié à Paris sous l’égide d’Albert Camus – dont elle était la traductrice –, Carnet vénitien est l’œuvre d’une écrivaine entre deux cultures, la française et l’italienne. Après avoir quitté Venise pour Paris, où elle a souvent séjourné, Liliana Magrini en garde un souvenir nostalgique.Cette nostalgie imprègne son récit qui s’étend environ sur une année. La maison de Goldoni, les dentellières de Burano, le Fresco sur le Grand Canal, tout comme la fête annuelle des verriers ou les manèges de la rive degli Schiavoni sont autant d’étapes de l’auteure qui dépeint sa ville natale. Sans oublier ses habitants et leurs mœurs, petit peuple, gamins, jeunes gens, femmes, vieux et vieilles… de la Giudecca, du Lido ou de Chioggia… Une magnifique balade quasi intemporelle dans la Sérénissime !
L’autrice (site de la maison d’édition) :
Liliana Magrini (1917-1985) est née à Venise où elle fait ses études avant de rejoindre l’université de Padoue. Au début des années 50, elle se rend fréquemment à Paris où elle a une relation amoureuse avec l’écrivain Louis Guilloux. Elle traduit en italien des ouvrages entre autres de Camus et Malraux, publie un roman, La Vestale, en 1953, et trois ans après Carnet vénitien. À la mort de sa mère, suivie de peu par celle de Camus, elle s’installe à Rome comme journaliste et se lance dans des activités tiers-mondistes. Elle viendra finir ses jours à Venise.
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Un livre que j’ai mis longtemps à lire parce que j’avais envie d’aller à mon pas de promeneuse curieuse, saisissant ici une couleur, là une odeur, ailleurs, un bruit, me perdre dans les ruelles, les calli.
Carnet vénitien est un catalogue de tableaux impressionnistes racontant Venise, celle de l’autrice.
Je ne connais pas Venise. Entre elle et moi c’est l’amour et la peur d’être déçue par les touristes beaucoup trop nombreux qui m’empêcherais de rêver, de sentir, voir à mon rythme.
Alors, là, je suis ravie. Je vois les photos, les tableaux et mon imagination fait le reste.
« La lumière aujourd’hui sur la lagune est tellement épuisée que le blanc du ciel et de l’eau n’est qu’une absence de couleur, et contre la lumière, le vert de feuillages et le noir et la brique une seule obscurité cendrée ».
Maintenant que je l’ai terminé, il m’arrive d’ouvrir une page au hasard et la magie perdure.
« Le gris bleu de l’eau du Bacino et du ciel nocturne où la lumière légère de la lune semblait pulvérisée. S. Giorgio était d’une ombre épaisse et souple. Quand passait un vaporetto, quelques blanches lueurs de lune apparaissaient un instant dans son remous »… Et là, vous visualisez le tableau.
« Il n'est pas toujours facile d'aimer Venise, l'hiver. Il y faut parfois quelques efforts : et, toujours un cœur bien attentif. Elle n'y aide pas, dépouillée comme un théâtre en plein jour. Que le ciel colle, jaunâtre, aux maisons, ou qu'il soit haut comme aujourd’hui, d’un gris translucide, jamais une ombre, une lumière brisée ne distrait ou ne voile sa nudité. Ni l'eau : verte ou grise, elle n'est qu’un miroir qui projette sur la ville une clarté cruelle. Les jeux sont finis. »
Un livre d’images, d’impressions, de descriptions qui présente une Venise au quotidien, une Venise encore inconnue du tourisme de base, une Venise énigmatique, envoûtante.
Ce livre , Liliana Magrini, a traduit en italien Malraux et Camus, excusez du peu. Carnet vénitien, écrit directement en français, a été publié la première fois en 1956
Merci Serge Safran, de lui avoir redonné vie ; grâce à vous j’ai fait un beau voyage