Nastassja Martin - Croire aux fauves

Croire aux fauves

Nastassja Martin

Editions Verticales

Octobre 2019

ISBN 978-2-07-284978-7

152 pages

 

4ème de couverture :

« Ce jour-là, le 25 août 2015, l’événement n’est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du Kamtchatka. L’événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites physiques entre un humain et une bête qui, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C’est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l’actuel ; le rêve qui rejoint l’incarné. »

L’autrice (site de la maison d’édition) :

Née en 1986, Nastassja Martin est anthropologue diplômée de l’EHESS et spécialiste des populations arctiques. Elle est l’auteure d’un essai, tiré de sa thèse de doctorat dirigée par Philippe Descola : Les Âmes sauvages. Face à l'Occident, la résistance d’un peuple d’Alaska (La Découverte, 2016 ; prix d’Histoire de l’Académie française 2017) ainsi que d’un documentaire en cours, co-réalisé avec Mike Magidson, Tvaïan (Point du jour/Arte). Croire aux fauves est son premier récit.

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« Si je m’en sors, ce sera une autre vie »

Nastassja Martin est anthropologue et, le 25 août 2015, alors qu’elle vit depuis plusieurs mois avec les Evènes, dans les montagnes du Kamtchatka, elle est attaquée par un ours. Non, Nastassja ne le dit pas ainsi. Elle a rencontré un ours ; rencontre sanglante puisqu’elle a été déchiquetée par l’ursidé, le visage défiguré, elle est opérée d’bord en Russie puis en France. Les opérations se succèdent. " Ce jour-là, le 25 août 2015, l'événement n'est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du Kamtchatka. L'événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites physiques entre un humain et une bête qui, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C'est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l'actuel ; le rêve qui rejoint l'incarné ".

« Mon esprit part vers l’ours, revient ici, tourne, construit des liens, analyse et décortique »,

Nastassja, à l’encontre de toutes nos idées reçues, ne chasse pas l’ours de son esprit, de son corps. Il est, tout au moins, une part de lui est en elle. Ce fut une rencontre, si longtemps désirée par elle, avec l’ours et non une attaque et c’est sa force. « A mesure qu’il (l’ours) s’éloigne et que je rentre en moi-même nous nous ressaisissons de nous-mêmes. Lui sans moi, moi sans lui, arriver à survivre malgré ce qui a été perdu dans le corps de l’autre ; arriver à vivre avec ce qui y a été déposé. »

Sa part d’ours la pousse à quitter la France, cesser toutes les opérations reconstructives qu’on lui propose, il y en a eu tant déjà, et retourner dans le village où vit sa famille russe, se reconstruire au contact des lieux fréquentés par l’ours.

Aucun pathos, l’autrice ne se replie pas sur elle-même, elle combat avec ses armes propres, sans souci des autres, égoïstement en accord avec elle-même, même si elle est incomprise. Un texte fort, poétique lorsqu’il est question de la nature et d’amour pour le peuple Evène.

J’ai aimé ce livre, récit méditatif entre rêve, délire et réalité, en savoir plus sur l’animisme, trouver cet amour sincère des humains qui essaient, dans la Russie reculée, de vivre comme vivaient leurs ancêtres avant eux, de perpétuer une tradition, sans complaisance aucune et puis, l’écriture de Nastassja Martin… Quel délice

Belle couverture !

 


 

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V
tu es convaincante même si le côté "délire" m'effraie un peu...
Répondre
Z
Il n'y a rien d'effrayant
M
Ce récit est tentant. J'aime aussi beaucoup la couverture et aussi ce que tu nous dis de l'histoire...sans doute une ambiance particulière et des moments forts et très réalistes. Merci pour cette présentation
Répondre
Z
Un récit peu commun
A
J'ai hésité plusieurs fois devant ce livre ; le sujet n'est vraiment pas banal, mais il me paraît vraiment dur.
Répondre
Z
Non le récit n'est pas dur, enfin pour moi, grâce à l'écriture de Nastassja Martin
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