Aure Atika - Mon ciel et ma terre
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Mon ciel et ma terre Aude Atika
Editions Fayard
Février 2017
208pages
ISBN : 9782213688756
4ème de couverture :
« J’ai aimé ma mère, follement. Je l’ai cajolée, protégée. Je lui chantais des comptines de couleur, bleue, ou rose selon l’humeur, pour la rassurer. Je l’épaulais lors de ses chagrins d’amour, j’assistais, déboussolée, à ses crises de manque. J’étais parfois la mère de ma mère… Pourtant, je l’admirais plus que quiconque, je ne l’aurais à aucun moment échangé contre une autre. Maman, elle n’avait pas peur de se bagarrer avec ses pieds et ses mains, ni de claquer la porte aux nez de ses amants. Maman, elle partait en pleine nuit faire la fête, elle m’emmenait dans des dîners de grands en plein Saint-Germain des Prés, à la Coupole ou au Flore, alors que nous vivions dans de petits appartements faits de bric et de broc. Ma mère était bohème. Elle était mon ciel et ma terre. Elle était mon Ode. Tout un poème. »
Aure Atika est comédienne, scénariste et réalisatrice. Elle oscille entre films d’auteur (Jacques Audiard, Abdellatif Kechiche, ou Stéphane Brizé) et productions grand public (La Vérité si je mens, ou OSS 117). Mon ciel et ma terre est son premier roman.
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Je ne vais pas au cinéma, ne regarde que peu la télé, alors Aure Atika, je ne connais pas.
Aure raconte son enfance avec une mère célibataire, Odette Atika, dite Ode, qui l’aimait, c’est certain, mais très bohème attirée par l’extérieur comme un papillon par la lumière, femme des années soixante-dix, années de drogue, liberté, communautés, indouisme… D’ailleurs, la gamine n’aime pas que l’on qualifie sa mère de junkie
« Je ne veux pas réduire ma mère à quelques traits, à quelques mots ni adjectifs. Elle était mieux que tout ça ».
Ode (tout un poème !) est une mère fantasque. Elle peut laisser sa fille toute la nuit seule à la maison et, lorsqu’elle revient, au petit matin ne comprend pas les angoisses de sa fille
« Mais qu’est-ce qui t’arrive ? J’étais juste allée chercher des bonbons, tiens regarde ! »
Mouais, Aure voit bien que sa mère
« est encore dans sa nuit, dans une autre énergie, avec d’autres ou un autre. Elle ne veut pas revenir à moi. Pour un peu elle balaierait mes pleurs d’un geste. Pour un peu, je l’agacerais à gâcher son flottement bienheureux. »
Alors, elle prend ce qu’elle a à lui offrir, c’est à la fois peu et beaucoup.
Aure n’a pas eu une vie de petite fille « normale ». Les rôles sont inversés, elle est la mère de sa mère
« Ce n’est pas elle, qui se levait rarement avant midi, qui se débattait dans ses projets qui ne restaient qu’à l’état d’ébauche, ce n’est pas elle qui pouvait me guider vers l’âge adulte. »
Pourtant, elles s’aiment, il y a beaucoup d’amour entre elles deux… Quand elle est présente, physiquement et mentalement.
Ce livre est une ode à sa mère
"Ode était mon ciel et ma terre. Elle était mon ode. Tout un poème."
Que rajouter après une telle déclaration !
Aure Atika a eu une enfance bohème, le mot est faible, sans repères ou avec des repères plus élastiques. Grâce à leur amour, elle a pu se construire pour devenir l’adulte qu’elle est. Comme quoi, l’amour permet à un enfant de se construire (pensez à Folcoche !)
L’écriture est plaisante, mais je suis souvent restée à l’extérieur.