Dominique Bona - Colette et les siennes
-
Colette et les siennes
Dominique Bona
Editions Grasset
Mars 2017
432 pages
ISBN : 9782246812852
4ème de couverture :
Août 1914, il n’y a plus d’hommes à Paris. Les femmes s’organisent. Dans une jolie maison, à l’orée du bois de Boulogne, Colette, la romancière, la journaliste célèbre, fait venir ses amies les plus proches. Toutes appartiennent au monde de la littérature et du spectacle. Il y a Marguerite Moreno, la comédienne. Annie de Pène, la chroniqueuse et « presque sœur ». Musidora dite Musi, bientôt la première vamp du cinéma…
Ces quatre femmes libres s’inventent une vie tendre, pleine de rêves et de douceur : les cheveux courts et sans corsets, elles n’oublient pas le ciel de Paris où passent les dirigeables, ni leur travail, ni les hommes. Elles vont vers l’être aimé, quel qu’il soit. Au cœur de l’histoire, sanglante et sauvage, elles affirment leur personnalité, leur tendresse et leur insoumission.
Avec sensualité et talent, Dominique Bona raconte les passions de ces femmes libres, qui resteront amies jusqu’à la mort.
=====================
« L’été 1914, il n’y a plus d’hommes à Paris. Ils sot partis à l’appel du drapeau, dès les tout premiers jours du mois d’août ».
De ce fait l’atmosphère parisienne a totalement changée, plus d’hommes ou que les vieux et les trop jeunes. Pour combler l’attente, Colette et ses amies Annie de Pène, Musidora, Marguerite Moréno réunissent leur solitude dans le chalet de Colette, plutôt celui de son mari, Claude de Jouvenel,à Passy. « Il règne dans le petit chalet de Passy une atmosphère de pensionnat u de maison close. Les filles y sont entre elles du matin au soir ». Un gynécée très sympathique , sensuel où règne la bonne humeur. « Entre les autres femmes, il n’y a que douceur et câlineries. Tendre compréhension, échanges de sœur à sœur. »
Dominique Bona raconte cet espace temps avec ses quatre femmes qui ont en commun d’avoir « une mère à forte personnalité ».
Claude de Jouvenel, le grand absent, est à la guerre. Colette arrive à déjouer l’interdiction d’aller vers le front et le retrouve à Verdun pour quelques nuits voluptueuses.
Annie de Pène et Colette sont journalistes et décrivent la guerre sous leur angle féminin. Annie va jusque dans les tranchées parler avec les soldats, Colette raconte la vie quotidienne avec ses attentes, ses privation et ses joies.
Dominique Bona narre avec une sensualité joyeuse ce moment de sororité qui permet de se soutenir. Ces femmes sont libres, et, pourtant dépendantes à l‘amour, à leur homme.
Plus qu’une biographie, c’est un instant de la vie de Colette. L’écriture chaleureuse, sensuelle, fluide donne des ailes à ce livre. Annie de Pène, Musidora, Marguerite Moréno ne sont pas oubliées et j’ai apprécié que, dans ce livre, elles ne soient pas que des noms.
A livre à découvrir ou redécouvrir pour les 150 ans de sa naissance.
Hé ! Colette est née un 28 janvier et moi un 27 (je viens de le découvrir sur Wikipédia) son nom de plume est aussi mon prénom… Je l’ai découverte à la bibliothèque parce que Colette et j’aimais lire ses livres, les premiers, ceux que l’on peut donner, à mon époque, à une jeunette.
« Tout s‘écrit dans les maisons. En 1914, le chalet de la rue de Cortambert rassemble quatre amies esseulées, dans un foyer sans hommes. Enfoui dans la verdure, à la lisière du bois de Boulogne, il évoque ces maisons en pain d’épice des contes de fées, surgies de la forêt hostile pour abriter des enfants perdu, des jeunes filles traquées, de pauvres hères persécutés. Cendrillon, Peau d’Âne ou le Petit Poucet. Il a été leur refuge, la première année de la guerre. »