Abby Geni - Farallon Islands

Farallon Islands

Abby Gent

Actes Sud

juin 2017

Traduction Céline LEROY

384 pages

ISBN : 978-2-330-07838-6

 

4ème de couverture :

Miranda débarque sur les îles Farallon, archipel sauvage au large de San Francisco livré aux caprices des vents et des migrations saisonnières. Sur cette petite planète minérale et inhabitée, elle rejoint une communauté récalcitrante de biologistes en observation, pour une année de résidence de photographe. Sa spécialité : les paysages extrêmes. La voilà servie.

Et si personne ici ne l’attend ni ne l’accueille, il faut bien pactiser avec les rares humains déjà sur place, dans la promiscuité imposée de la seule maison de l’île ; six obsessionnels taiseux et appliqués (plus un poulpe domestique), chacun entièrement tendu vers l’objet de ses recherches.

Dans ce décor hyperactif, inamical et souverain, où Miranda n’est jamais qu’une perturbation supplémentaire, se joue alors un huis clos à ciel ouvert où la menace est partout, où l’homme et l’environnement se disputent le titre de pire danger.

Avec une puissance d’évocation renversante et un sens profond de l’exploration des âmes, Abby Geni nous plonge en immersion totale parmi les requins, les baleines, les phoques, les oiseaux et les scientifiques passablement autistes… dans un vertigineux suspense, entre thriller psychologique et expérience de survie.

L’autrice (site de la maison d’édition) :

Abby Geni est l'auteur de Farallon Islands, premier roman très remarqué à sa sortie en France comme aux États-Unis où il a remporté de nombreux prix, notamment celui de la Meilleure Fiction 2016 décerné par la Chicago Review of Books et le prix 2017 de la Découverte Barnes & Noble. Elle a également signé un recueil de nouvelles (The Last Animal) encore inédit en France. Ses livres sont traduits dans sept langues. Elle vit à Chicago.

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« Les seuls souvenirs fiables, j’imagine, sont ceux qui ont été oubliés. »

« Quand les visiteurs d'une exposition regardent un tableau, ils ont accès, pour une fraction de seconde, à l'esprit de l'artiste. Un genre de télépathie. de voyage dans le temps. À l'avenir, quand les gens regarderont mes photos des îles, ils verront ce que j'ai vu. Ils se tiendront au même endroit que moi, entourés de cet océan. Peut-être éprouveront-ils même un peu de l'allégresse qui m'a saisie ici.»

Miranda, photographe free lance, spécialisée dans la photo nature, parcourt le monde depuis le décès de sa mère à qui elle écrit des lettres qui ne partent pas. Maintenant, elle se retrouve dans le ferry qui l’emmène de San Francisco direction les îles Farallon dans le cadre d’une mission biologique. L’arrivée est épique, il n’y a pas de mouillage, alors, elle est treuillée « Cela ressemblait à une cage à oiseaux dégonflée » et de suite elle est au parfum, il faut qu’elle se débrouille seule, les six biologistes quatre hommes et deux femmes ne l’attendent pas et vaquent à leurs occupations

L’accueil est aussi hospitalier que ces îles battues par le vent et les vagues « Il y a longtemps, on appelait cet endroit l'archipel des Morts. Maintenant je comprends pourquoi. L'île du Sud-Est fait à peine plus d'un kilomètre carré de surface. Les autres îlots sont nus, pelés, déchiquetés. Pas une seule plage de sable. le rivage est veiné d'algues, les pics escarpés et morcelés ». Pourtant, les îles sont à cinquante kilomètres de Sans Francisco. C’est un paysage dantesque avec les goélands qui les attaquent. « Ici, tout est dangereux, même la peau des requins » Pendant un an, la durée de son séjour, elle sort casquée avec un poncho pour éviter d’avoir le crâne percé et abriter ses vêtements des déjections.

Le décor est planté pour un huis clos en extérieur et intérieur avec, pour seuls voisins et témoins requins blancs, éléphants de mer, baleines à bosse, macareux, goélands…

Miranda, baptisée sur l’île Melissa et, plus gentiment, Souricette, après un temps d’adaptation est fascinée par l’île, à la fois violente, belle, inhospitalière, dangereuse poétique.

Les biologistes sont plus attachés aux animaux qu’ils observent que pour ce qui se passe à l’intérieur entre humains. Il y a une violence sourde, presque de la non-assistance à personne isolée. L’absence, l’absente comme la mémoire sont omniprésentes dans ce premier livre puissant, « Chaque fois que nous nous souvenons de quelque chose, nous le transformons. Ainsi fonctionne notre cerveau. J’envisage mes souvenirs comme les pièces d’une maison. Je ne peux pas m’empêcher de les modifier quand j’entre à l’intérieur – je laisse des traces de boue par terre, je bouscule un peu les meubles, crée des tourbillons de poussière. Avec le temps, ces petites altérations s’additionnent ».

L’écriture de Abby Geni est puissante, fluide, les chapitres courts maintiennent une tension permanente ; l’œil de la photographe n’est jamais bien loin dans les descriptions du paysage ou des animaux. Ainsi se définit Miranda « une artiste avec un appareil photo en guise de cerveau: froid, précis, calculateur. Une femme en noir." Elle aime son vieil appareil avec le tissu noir sous lequel elle se cache, elle adore voir le paysage à l’envers sur la plaque.

Un premier livre puissant que je n’ai pu lâcher

 

 

 

 

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A
Ton billet me donne envie de découvrir ce premier roman puissant.
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Z
Ce qui m'ennuie, c'est de devoir le rendre à la bib !!!
A
J'ai beaucoup aimé ce roman, lu à sa sortie.
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Z
J'ai un tel retard, aussi bien chez moi qu'à la bib !!
I
Ah oui, j'avais beaucoup aimé aussi, c'est original, et l'atmosphère est très bien rendue...
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Z
superbe
L
Je pense que ça devrait me plaire.
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Z
Superbe de tension mais pas à son paroxysme
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