Anne Vallaeys - Hautes solitudes
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Sur les traces des transhumants
Avril2017
256 pages
ISBN : 9782710377313
4ème de couverture :
«Des heures durant, tel l'explorateur de salon penché sur sa mappemonde, j'ai consulté les cartes d'état-major, m'efforçant de décrypter l'improbable tissage de courbes, de maillages, de treillis hachurés. Parcourant de l'index les anciens lits du Rhône, rive gauche, rive droite, je me suis égarée dans les canyons du Verdon, faufilée dans les méandres d'Asse et de Bléone, estimant la taille des sommets, les cols d'altitude...
L'inévitable s'imposa : il fallait confronter mes lectures et mes observations géographiques de bric et de broc aux modèles réels, au dessin des paysages. Ressentir la trace sous les pas, éprouver la terre à mes pieds, la caresser des yeux, pour de vrai. Donner forme, réalité, épaisseur et continuité à la Grande transhumance, cette épopée "fille des montagnes".
Lever l'ancre, hisser la voile. Simplement. Marcher aussi loin que possible, au rythme des heures puisqu'ici les kilomètres n'ont aucun sens. Emprunter un fil de crête, quand, d'un hasard l'autre, les éléments basculent, quand l'équilibre, le ciel l'imposent. Alpes, nourrices des Provences. Savourer cette orgie de lieux-dits, de mythes et de légendes.
Puis, le reste, tout le reste. Teintes, couleurs, l'eau, l'air, les arbres...»
Anne Vallaeys.
L’autrice (site de la maison d’édition) :
Membre de l’équipe des fondateurs de Libération, Anne Vallaeys a publié plusieurs romans, parmi lesquels la trilogie des Barcelonnettes, avec Alain Dugrand (Lattès, 1983, Fayard, 2003), mais aussi des essais et enquêtes, notamment Fontainebleau, la forêt des passions (Stock, 2000), Médecins sans frontières, la biographie (Fayard, 2004, Prix Joseph-Kessel, adapté à la télévision sous le titre L’Aventure MSF et Prix du documentaire d’histoire du Sénat), Dieulefit ou le Miracle du silence (Fayard, 2008, mention spéciale du Conseil de la Résistance) et Le Loup est revenu (Fayard, 2013).
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Transhumance ou la redécouverte du routo
Attachée à mon fauteuil, je me suis offert un voyage extraordinaire, oh pas au bout du monde, quoique, mais en suivant les pas d’Anne et Marie à la redécouverte du « routo » sentier de transhumance abandonné de Arles au Laverq, l’Alpage oublié.
Que de senteurs, de couleurs, d’odeurs, de rencontres, de paysages superbes…. qui allègent la dureté du périple sous le soleil de juin.
Les deux femmes avancent pas à pas, kilomètre après kilomètre (trois-cent-quatre-vingts au total !), jour après jour, avalent les dénivelés, retrouve le chemin perdu. Chaque soir une étape est préparée et les rencontres sont si enrichissantes que je peinerai à repartir.
L’écriture légère, descriptive, avec des fulgurances poétiques de Anne Vallaeys m’a enchantée. Ce que j’ai apprécié aussi, c’est que les deux femmes ne geignent pas sur les maux de pieds, les jambes dures, le dos cassé par le sac à dos, là-dessus, discrétion absolue, mais je le ressens, je les vois peiner,
Elles défrichent les carraires, chemins empruntés par les brebis, souvent effacées, Marie avec la carte, Anne qui raconte. Ce n’est pas un simple et vulgaire carnet de route, oh que non ! La sueur, la peine se lisent en filigrane, tout comme la joie devant toute cette beauté. Anne Vallaeys préfère parler des rencontres avec les bergers, les paysans accrochés à leur métier de passion et de peine avec les loups qui rôdent.
Une lecture enchanteresse avec comme les cailloux qui roulent sous les pieds, des noms du patois provençal qui ancrent le périple dans le souvenir des transhumances passées et à déguster au pas du marcheur au long cours.