Jacques Pimpaneau - Mémoires d'une fleur
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Mémoire d’une fleur
Jacques Pimpaneau
Editions Philippe Picquier
août 2017
144 pages
ISBN /978-2-8097-1294-01
4ème de couverture :
Saxifrage avait des goûts aristocratiques et des mœurs très libres. Elle vécut pendant l’âge d’or de la civilisation chinoise, sous la dynastie Tang (618 - 907). En ce temps-là, nombre de courtisanes étaient aussi des poétesses et des taoïstes, de grandes dames qui suscitaient fascination et respect. Saxifrage était l’une d’entre elles. Elle nous livre ici ses mémoires, la vie captivante d’une femme qui sut échapper au carcan des bonnes mœurs. Plus encore que sa beauté ou ses talents en érotisme, c’est sa liberté d’esprit et l’acuité de son regard sur le monde qui devraient faire regretter au lecteur de n’avoir pu la connaître.
L’auteur (site de la maison d’édition) :
Jacques Pimpaneau, né en 1934, a été professeur à l’Ecole des langues orientales de 1965 à 1999. En 1971, il fonde à Paris le musée Kwok On (Arts et traditions populaires d’Asie), dont les collections ont rejoint la Fondation Oriente à Lisbonne en 1999. Grand sinologue, il est l’auteur de nombreux ouvrages et traductions sur la littérature classique chinoise.
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« Cette existence, je l’ai choisie et ne regrette rien. »
La visite d’un monastère taoïste avec son oncle va changer la vie de la narratrice. Mal aimée par son père meurtri dans son orgueil par le départ, avec un autre homme, de sa mère, elle s’y trouve si bien qu’à dix-sept ans, elle y retourne pour devenir nonne. La jeune fille, fille de bonne famille est bien instruite par père puis par son son oncle qui lui fait lire Lao Zi et Zhuang Zi entre autre.
La fin de son noviciat est entaché par une expérience qui aurait pu être traumatisante mais qui l’amène à changer radicalement de cap.
De nonne, elle devient courtisane dans une maison de thé réputée et prend le nom de Saxifrage. Une courtisane n’est pas une prostituée. Elle doit avoir des dons, et n’est forcée de coucher avec les clients. « Tu devras d’abord apprendre le métier. Le plus important est de savoir présider un repas. C’est seulement quand tu maîtriseras toutes les convenances, comment il faut s’adresser aux clients suivant leur rang social que tu pourras devenir une courtisane. » Saxifrage narre sa vie entre les murs de cette maison close d’où elle ne sort presque jamais. Je pense qu’elle y a été heureuse entourée d’érudits, d’artistes qui fréquentent la maison de thé et qui aimaient sa présence.
Jacques Pimpaneau entretient une certaine ambiguïté. Dans sa préface, il annonce qu’il s’agit de sa traduction d’une autobiographie ou d’un roman du IX ème siècle et dans la postface, j’apprends que cela pourrait être un roman de Jacques Pimpaneau… Mais que m’importe, ce fut une lecture heureuse et délicieuse, une plongée dans les mœurs courtoises sous la dynastie Tang.
Une façon très délicieuse de voyager dans le temps grâce à la plume, pleine de sagesse et d’élégance de l’auteur. Les éditions Philippe Picquier me permettent de découvrir l'extrême-Orient source de mystère pour moi