Emmanuelle Favier - Le courage qu'il faut aux rivières
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Le courage qu’il faut aux rivières
Emmanuelle Favier
Editions Albin Michel
Août 2017
ISBN : 9782226400192
4ème de couverture :
Elles ont fait le serment de renoncer à leur condition de femme. En contrepartie, elles ont acquis les droits que la tradition réserve depuis toujours aux hommes : travailler, posséder, décider. Manushe est l’une de ces « vierges jurées » : dans le village des Balkans où elle vit, elle est respectée par toute la communauté. Mais l’arrivée d’Adrian, un être au passé énigmatique et au regard fascinant, va brutalement la rappeler à sa féminité et au péril du désir.
Baignant dans un climat aussi concret que poétique, ce premier roman envoûtant et singulier d’Emmanuelle Favier a la force du mythe et l’impalpable ambiguïté du réel.
L’auteur (site de l’éditeur) :
Emmanuelle Favier a publié un recueil de nouvelles (Confession des genres, éditions Luce Wilquin, 2012), plusieurs recueils de poèmes et trois pièces de théâtre.
Le courage qu'il faut aux rivières est son premier roman.
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Manushe est un personnage à part dans le village. Elle fait partie de ces femmes « vierges jurées ». Elle s’est ‘engagée à ne pas se marier, en a fait serment lors d’une cérémonie dans son village pour éviter d’être mariée à un vieux voisin. Elle a les mêmes droits que les hommes, de vivre comme eux et devient, si besoin est, le chef de famille. Un retour en arrière était punissable de mort.
Je me pensais dans l’Albanie du début du siècle dernier, voire avant. Que nenni, Manushe utilise des sacs plastique, conduit une voiture, c’est donc actuel.
Or donc, par un beau jour, on toque à la porte de Manushe et elle se trouve nez-à-nez avec un beau jeune homme qui va perturber son quotidien. Adrian entre dans sa vie, tant elle est séduite par le magnétisme que dégage cet homme. Les circonstances, lui sauver la vie, font qu’elle découvre son corps, gelé, il fallait le déshabiller et le réchauffer rapidement.
A partir de là, l’auteure préfère nous raconter la vie, les antécédents d’Adrian. Pourtant, j’aurais préféré qu’elle raconte la vie de Manushe. Oui, j’aurais aimé que le livre aille dans ce sens, découvrir plus avant les coutumes de ce pays dont j’ignore tout…Mais je ne suis pas écrivain et ma lecture a perdu beaucoup de son intérêt.
L’écriture d’Emmanuelle Favier peut être belle dans les descriptions. J’ai aimé cette nature sauvage dure et rude. Pourtant, à certains moments, cette même écriture m’a agacée.
Je reconnais à Emmanuelle Favier un grand talent de conteuse mais pour ce livre j’ai un sentiment mitigé, j’aurais aimé un autre traitement
« Puis le paysage s’ensauvagea, les reliefs d’une humanité aveugle s’estompèrent, et ce furent des gorges multipliées jusqu’au grand lac, dont la majesté silencieuse et intact saisissait au premier regard. »
« La langue est de chair mais elle broie tout »
« Alors Adrian regardant le lynx vit tout autre chose. Dans la robe tachetée où jouaient les ombres, dans les yeux soulignés de blanc, dans la collerette de barbe douce et féminine il vit un salut, une promesse, une exhortation même, qui était aussi un avertissement. Il vit une image de sa solitude et la possibilité d’en faire une liberté. »