Joann Sfar - Comment tu parles de ton père

Comment tu parles de ton père

Joann Sfar

Editions Albin Michel

160 pages

Août 2016

ISBN: 978-2226329776

 

4ème de couverture :

Papa est né l'année où tonton Adolf est devenu chancelier : 1933. C'est l'année où pour la première fois on a découvert le monstre du Loch Ness. C'est l'année, enfin, où sortait King Kong sur les écrans. Mon père, c'est pas rien. Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir et un père comme André Sfar. Ce livre pudique, émouvant et très personnel, est le Kaddish de Joann Sfar pour son père disparu. Entre rire et larmes.

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Je n’ai pas encore lu le chat du Rabbin, ni les autres… C’est grave docteur ?

Par contre, j’ai découvert Joann Sfar avec « L’éternel » qui m’a fait rire. J’ai aimé le style décalé Sfar , j’étais piégée. J’aime aussi l’écouter sur France Inter.

Revenons à son père, pardon, papa comme il dit. « Je vous signale que papa est né l’année où tonton Dolphi est devenu chancelier : 1933. »

Orphelin de mère très jeune, trois ans, son père lui a tu la vérité exhortant chaque membre de la famille à en faire autant. C’est finalement le grand-père qui, deux ans plus tard, lui dit la vérité

Un homme ou une femme adulte qui nomme son père, papa ou sa mère maman, cela m’a toujours interpellée quelque part. Est-ce le signe d’une relation intense ? Je ne saurais dire. Tiens, Joann Sfar, pourquoi écrivez-vous papa au lieu de père ? « J’ai eu un bon papa, mais je suis fou. C’est comme ça. Dieu me pardonne. Papa, je t’aime ».

Le livre se présente comme le Kaddish (4ème de couverture) que le fils doit réciter sur la tombe de son père, lors des funérailles. C’est un roman d’amour pour ce père qui l’a protégé et aimé.

Toujours ses mots à l’emporte-pièce qui font mouche, la dérision, comme pour les jeunes femmes des pompes funèbres, un régal « Je vous dois le plus grand four rire et sans doute la seule vraie érection de cette’ semaine funèbre » ou « Dans les années 30, la France a souhaité importer des médecins polonais, sans doute de la même façon qu’on a fait venir récemment des plombiers. » ou son prépuce dans une boîte à bijoux

J’ai aimé son raisonnement, sa conclusion sur la paix entre Israël et la Palestine : « Là-bas, il y aura a paix le jour où les gens le voudront bien. Et aujourd’hui, il ne veulent pas ». « Il y aura la paix lorsque les hommes oseront n’être plus d’aucun clan. Aucun de vous ne le souhaite. Ayez au moins la décence de cesser de pleurnicher. » Arguments marqués au coin du bon sens ! Joann Sfar, dans ce livre vous me donnez l’impression d’être redevenu le petit enfant de votre père, d’où votre vocabulaire : papa, zizi… de mots employé par les jeunes enfants. j’espère que le manque « C’est cela qui me manque depuis le décès de mon père : je ne parviens plus à avoir peur de quiconque. » ne vous empêchera pas de garder le petit enfant qui est en vous. « Il parait que c’est ça, devenir adulte : le père meurt, on n’a plus d’autre ennemi que soi-même ».

Il n’y a pas que le père et l’image du père dans ce livre, Joan Sfar pousse quelques coups de gueule sur la religion. La sienne et les autres « J’ai deux enfants qui s’en foutent d’être juifs, j’y ai veillé. » Pourtant, il en parle beaucoup dans le livre, « Je répète partout que la principale qualité du Christ, c’est la colère mais le message ne passe pas. » Ah bon ? J’aime vos réflexions, restez athée, païen, cela me plait.

J’ai trouvé, dans ce livre, beaucoup de l’humour de Philippe Roth, de Woody Allen. Peut-être est-ce ça l’âme juive, cacher ses sentiments derrière l’humour et les pirouettes.

J’ai lu ce livre d’une seule traite et je lui dois une nuit très écourtée et fort agréable.

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H
J'adore le style "écriture enfantine" mais pour moi ça ne supporte aucune facilité et là pour le coup, j'ai trouvé ça vraiment baclé. Du coup je suis restée sur ma faim. Je l'ai lu car il était en lice pour un prix mais je m'attendais à quelque chose de plus puissant et qui m'interroge. Ce qui m'a gêné aussi c'est que trop souvent il ne maîtrise pas son récit et va à la facilité : son père lui a coupé la parole alors il écrira plein de livres, et des livres trop longs. Son père était un grand séducteur mais il n'a pas vraiment d'existence littérairement... C'est dommage car il y avait là matière à sortir des clichés.
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H
Tu as bien raison de continuer à aimer Sfar !!! Je trouvais ça intéressant de mettre un avis différent du tiens. <br /> De mon côté je suis parti dans "petit pays" de Gael Faye qui raconte à hauteur d'enfant les massacre dans son pays, le Burundi (ça rappelle Ajar / Gary et La vie devant soi). Ce livre me transporte ! Tout en retenu et en puissance. Bonne continuation !
Z
Plus qu'un livre sur le père, c'est un livre sur la vie, sa vie, sa juivité, la vie, la religion. J'ai aimé ses réflexions. C'est ce que j'ai le plus apprécié dans ce livre. Les clichés sont là autour de nous/ Soit-disant qu'il faut tuer le père ou la mère pour devenir adulte... Je persiste et signe, j'aime le style Sfar
M
C'est un auteur que je ne connais que par ses albums-BD...Il faut donc que je le découvre autrement et en effet si son côté décalé est présent il y a de quoi passer une nuit blanche ! Tu en parles très bien...
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Z
Je l'avais compris ainsi !<br /> Le petit pays, il faut absolument que je le lise
H
Tu as bien raison de continuer à aimer Sfar ;-)<br /> Je trouvais ça intéressant de mettre un avis différent du tiens. <br /> De mon côté je suis parti dans "petit pays" de Gael Faye qui raconte à hauteur d'enfant les massacre dans son pays, le Burundi (ça rappelle Ajar / Gary et La vie devant soi). Ce livre me transporte ! Tout en retenu et en puissance. Bonne continuation !
Z
J'aime son écriture décalée
A
Je crois que je ferai comme toi, je lirai ce livre avant de lire les BD de l'auteur.
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Z
Il me semble avoir rtenu le chat du rabbin à la bibli.
H
Je vais le commencer prochainement, j'ai juste l'impression en le feuilletant que le style va me sembler trop basique.;;
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Z
Non, il n'est pas basique. Je me demande si le fait de parler de papa, zizi de emps à autre, ne marque pas un retour à son enfance qui lui permet de raconter son père
B
C'est un auteur dont j'apprécie le style décalé
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Z
Tu as trouvé le mot juste
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