François Vallejo - Un dangereux plaisir
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4ème de couverture :
Ce roman a reçu le Prix de l’Académie Rabelais 2017
À l’origine d’un roman, il y a toujours pour moi un croisement secret entre quelques détails de ma vie la plus intime, le goût du mythe le plus universel et la traversée du temps historique. Pour Un dangereux plaisir, où l’on mange et cuisine à tout va, l’affaire personnelle touche à l’enfance : j’ai été un de ces enfants pour qui la nourriture a longtemps été problématique ; une tarte aux fraises surgie dans la main d’une inconnue me révèle le plaisir de dévorer : la scène fondatrice se retrouve dans le livre, elle est vraie. Plus tard, une tante m’initie à l’art du fumet de poisson et fait de moi un amateur de préparations culinaires à la fois ordonnées et fantaisistes. François Vallejo
En dépit de la nourriture que ses parents lui imposent et qu’il rejette avec constance, Élie Élian s’attarde à l’arrière du restaurant qui s’est ouvert dans son quartier. Les gestes qu’il observe, les effluves dont il se délecte sont une révélation : il sera chef-cuisinier. Son passage dans l’établissement de la veuve Maudor sera déterminant. Elle l’initie à l’amour fou et lui offre d’exercer son incroyable génie culinaire. Puis ses errances dans un Paris en proie aux émeutes le mèneront jusqu’au Trapèze, le restaurant où son destin de magicien des sens, des goûts et des saveurs s’accomplira.
L’auteur (site de l’éditrice) :
Après Ouest – finaliste du Goncourt 2006, et lauréat du prix du Livre Inter 2007 –, Métamorphoses et Fleur et Sang, l’écrivain continue, comme son personnage, à attraper la vie qui passe, « mais avec délicatesse », et à se réinventer en toute originalité.
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Se voir offrir une tarte aux fraises, peut changer une vie. C’est ce qui est arrivé à Elie Elian, fils unique de grands bourgeois déclassés qui vivent chichement, mange pour vivre une nourriture fade et sans goût qui rend Elie à la limite de l’anorexie « La table familiale, c’est ce que Elian va fuir de plus en plus ». « Il se contente de fermer la bouche et d’avoir faim et de décoller et de rêver à une nouvelle existence. » Si tu deviens cuisinier, ne mêle pas notre nom à cela, cela nous déshonorerait. C’est ce que disent ses parents.
Cela a métamorphosé notre héros qui erre derrière les cuisines de restaurants, à humer, regarder, et aussi, prendre des coups de pied au cul, espèce de va-nu-pieds, allez ouste, fiche moi le camp !
Que nenni, mes chers amis, qu’à cela ne tienne, il sera cuisinier coûte que coûte. Alors, il connaît la faim, dort dehors, lie amitié avec les pigeons et autres oiseaux, fait connaissance avec d’autres SDF, deux malfaisants, leur fait la cuisine avec ce qu’il trouve.
Plus tard, devenu Audierne, il réalise son rêve,cuisine, créé et trouve l’amour auprès de Madame Jeanne Maudor, la patronne, Puis, sous son véritable nom, il devient cuisinier dans un restaurant réputé, le Trapèze La prospérité arrive jusqu’au jour où le passé ressurgit, mettant en danger son restaurant, sa vie.
Si avec Hôtel Waldheim, François Vallejo marche au pas du montagnard suisse, dans ce livre, le style est très enlevé, rapide. Le plaisir, l’érotisme, le plaisir de créer, de se faire connaître, se mêlent à la faim, au manque, au travail.
Une dose d’ironie, une dose de passion, une dosse d’audace, une dose de mystère, surtout ne pas oublier la pointe de mystère pour pimenter un plat, un livre, palpitant, gouleyant, à déguster sans modération, de l’entrée au dessert.