Eric Faye - Eclipse japonaises
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Août 2016
240 pages
ISBN 9782021318494
4ème de couverture :
En 1966, un GI américain s'évapore lors d’une patrouille dans la zone démilitarisée, entre les deux Corées.
À la fin des années 1970, sur les côtes japonaises, des hommes et des femmes, de tous âges et de tous milieux, se volatilisent. Parmi eux, une collégienne qui rentrait de son cours de badminton, un archéologue qui s'apprêtait à poster sa thèse, une future infirmière qui voulait s'acheter une glace. « Cachés par les dieux », ainsi qualifie-t-on en japonais ces disparus qui ne laissent aucune trace, pas un indice, et qui mettent en échec les enquêteurs.
En 1987, le vol 858 de la Korean Air explose en plein vol. Une des terroristes, descendue de l'avion lors d'une escale, est arrêtée. Elle s'exprime dans un japonais parfait. Pourtant, la police finit par identifier une espionne venue tout droit de Corée du Nord.
Longtemps plus tard, le lien entre ces affaires remontera à la surface, les résolvant du même coup. Par la grâce de la fiction, Éric Faye saisit l'imaginaire et la vie secrète de ces destins dévorés par un pays impénétrable et un régime ultra autoritaire.
Né en 1963, Éric Faye est l'auteur de romans, récits de voyages, essais et nouvelles. En 2010, il reçoit le Grand Prix du roman de l'Académie française pour Nagasaki, traduit dans une vingtaine de langues. En 2012, il est lauréat de la Villa Kujoyama à Kyoto, une expérience transcrite dans un journal, Malgré Fukushima.
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Plusieurs jeunes femmes, voire très jeunes filles japonaises sont kidnappées et jamais retrouvées. A la frontière entre les deux Corée, un GI américain s’évapore.
Je retrouve les jeunes japonaises sur un bateau direction…. La Corée du Nord où elles sont chargées, pardon, obligées d’apprendre le japonais et la vie japonaise à des coréens du nord… espions bien entendu ; le GI américain, après plusieurs mois de détention est soumis à la même sauce.
« Oui, parfois, elle se persuadait qu’elle enseignait des comptines à des tueurs ». C’était leurs rôles, faire connaître la vie japonaise, entre autres, à des espions nord-coréens. C’est ainsi que Chai Sae-Jin perçoit sa nouvelle vie de recluse coréenne.
Eric Faye traite ce sujet que je ne connaissais pas en le faisant courir sur cinq décennies, ce qui permet de suivre l’itinéraire de vie et de pensée des prisonniers japonnais, américains. Les japonnais doivent inculquer aux futurs espions la langue, sans accent étranger, le code vestimentaire, la société nippone afin qu’ils puissent aller faire leur sale boulot sous couverture nippone.
S’il n’y avait eu l’explosion en plein vol, en 1987, d’un avion de la Korean Air et la sagacité d’un journaliste japonnais proche de la retraite, ces rapts n’auraient jamais été découverts.
J’aime le Japon vu à travers le regard d’Eric Faye, (Nagasaki) peut-être parce qu’il décode la civilisation nippone qui est un mystère profond pour moi où je peine à entrer.
L’impossibilité d’aller dans ma librairie, la maladie font que je sors les oubliés de ma bibliothèque à lire (oui j’en suis là!) et j’y fais de belles découvertes, comme Eclipses japonaises.