David Diop - La porte du voyage sans retour

La porte du voyage sans retour

David Diop

Editions du Seuil

août 2021

256 pages

ISBN 9782021487855

 

4ème de couverture :

« La porte du voyage sans retour » est le surnom donné à l’île de Gorée, d’où sont partis des millions d’Africains au temps de la traite des Noirs. C’est dans ce qui est en 1750 une concession française qu’un jeune homme débarque, venu au Sénégal pour étudier la flore locale. Botaniste, il caresse le rêve d’établir une encyclopédie universelle du vivant, en un siècle où l’heure est aux Lumières. Lorsqu’il a vent de l’histoire d’une jeune Africaine promise à l’esclavage et qui serait parvenue à s’évader, trouvant refuge quelque part aux confins de la terre sénégalaise, son voyage et son destin basculent dans la quête obstinée de cette femme perdue qui a laissé derrière elle mille pistes et autant de légendes.

S’inspirant de la figure de Michel Adanson, naturaliste français (1727-1806), David Diop signe un roman éblouissant, évocation puissante d’un royaume où la parole est reine, odyssée bouleversante de deux êtres qui ne cessent de se rejoindre, de s’aimer et de se perdre, transmission d’un héritage d’un père à sa fille, destinataire ultime des carnets qui relatent ce voyage caché.

L’auteur (site de la maison d’édition) :

Né à Paris en 1966, David Diop a grandi au Sénégal et est maître de conférences à l’Université de Pau. Il signe, avec La Porte du voyage sans retour, son troisième roman, après le succès de Frère d’âme (lauréat du prix Goncourt des lycéens 2018 et traduit dans seize pays).

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Un des romans de la rentrée des plus captivant entre aventures, amours, histoires, Histoire… Un mélange savoureux que j’apprécie beaucoup.

Michel Adanson, célèbre naturaliste du XVIIIème siècle (que j’affectionne particulièrement) se meurt avec la douce présence de sa fille Aglaé et revoit sa période sénégalaise, la plus belle chose qui lui soit arrivée, grâce à Maram, prénom chéri qu’il n’a pas oublié « Il l’avait répété sans trêve, jusqu’à la fin. Maram ». Aglaé retrouve les carnets de son père « Pour Aglaé, ma fille bien-aimée », écrits pour qu’elle connaisse mieux son père toujours absent... et me voici partie pour une belle découverte littéraire

Adanson part explorer, à sa demande, le Sénégal. Il aimerait tant écrire SON encyclopédie, entrer à l’Académie… Oui, mais voilà, il ne sait pas faire de ronds de jambe, c’est très fâcheux.

Ce départ, il l’attend avec impatience ; découvrir de nouvelles plantes, enrichir son encyclopédie, son savoir, rapporter des plantes inconnues… Il y reste cinq années. « J’ai quitté Paris pour l’île Saint-Louis du Sénégal à l’âge de vingt-trois ans... Je voulais me faire un nom dans la science botanique. »

En partant là-bas, il découvre une civilisation, une langue, qui le transportent. « J'ai fait ce voyage pour découvrir des plantes et j'y ai rencontré des hommes ». Il s’intègre, apprend le Wolof, une langue si douce pour lui, vit comme eux, au point de continuer certaines postures alors qu’il est revenu en France depuis longtemps. « J’ai pris conscience de nos différentes visions du monde, sans pour autant y trouver matière à les mépriser. S’il avait voulu se donner la peine de connaître véritablement les Africains, plus d’un voyageur européen en Afrique aurait dû faire comme moi. J’ai tout simplement appris une de leurs langues. Et dès que j’ai su assez le wolof pour le comprendre sans hésitation, j’ai eu le sentiment de découvrir peu à peu un paysage magnifique »

Il raconte l’histoire de son séjour africain et, surtout, Maram qu’il aimât d’un amour pur et immense ; Comment cette jeune fille fut vendue à des blancs, pour une simple question d’orgueil bafoué. Son oncle l’a vendue contre un fusil !

Adanson est allé jusqu’à la Porte du voyage sans retour (île de Gorée), d’où partent les bateaux emplis d’esclaves pour retrouver la trace de Maram. Ce faisant, il parle des coutumes, des plantes, de sa vie africaine.

Un livre foisonnant d’une écriture qui m’enchante, fine, ciselée. Oui, l’auteur a maintenu le mot « nègre » et je trouve que c’est un très bon choix, car c’est le mot qui en usage à cette époque

Aglaé, sa fille, habite Balaine, un château près de Moulins, à Villeneuve sur Allier pour être précise (c’est vers chez moi!) et se prend de passion pour le jardin qu’elle crée de toute pièce avec les plants ramenés, entre autre par son père. Un jardin encore magnifique actuellement.

Ce livre m’a transportée, un beau coup de cœur.

 

 

 

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A
J'ai du mal avec le style de l'auteur, alors ce roman n'est pas pour moi. Tant pis.
Répondre
Z
Ce sont des choses qui arrivent et il y a tant de livres à découvrir...
M
Je n'ai pas encore lu cet auteur et il faudra bien que je le découvre, pourquoi pas avec ce titre-là. Merci de nous le présenter
Répondre
Z
Une belle découverte pour moi également
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