Le premier combat - Yves Bichet
-
Le premier combat
Yves Bichet
Editions Le Pommier
Août 2023
370 Pages
ISBN : 9782746527249
4ème de couverture :
Ce premier combat ? C'est celui de quelques habitants de la vallée de l'Ennuye, et notamment de Liseron, adolescente déjà cabossée par la vie, de sa mère Zuita, directrice du centre équestre et compagne de Corentin l'instituteur, d'Émir, tout juste débarqué de Guinée, ou encore de l'infirmière Myriam qui se présente à la députation. Tous sont écologistes sans le savoir, résistent au monde désincarné qu'on leur propose, font de la politique sans le vouloir, écoutent la jeunesse militante et, au bout du compte, deviennent pour le pays entier des sortes d'icônes alors que le climat se dérègle et que, non loin, se fissurent les conduites de la vieille centrale nucléaire de La Baume.
Bref, l'histoire d'hommes et de femmes libres qui bataillent contre l'autorité, de lycéens qui se mobilisent, de paysans aux prises avec le climat et, au milieu des pièges, l'amour qui cherche sa voie, celui de Liseron pour Émir. Un premier combat qui peut renverser la table, jusqu'à mener aux portes du pouvoir ?
Dans cette fiction qui confine au roman d'anticipation, Yves Bichet nous livre une belle leçon d'utopie, avec ses espoirs et ses risques, ses joies et ses zones d'ombre..
L’auteur (Wikipédia) :
Yves Bichet est un écrivain français, poète, romancier et dramaturge, né en 1951 à Bourgoin-Jallieu (Isère).
Son parcours professionnel est assez singulier. Originaire d'une région très particulière du Dauphiné (Les Terres froides, auxquelles il consacrera un récit autobiographique), salarié agricole pendant neuf ans, puis artisan du bâtiment, il se consacre désormais totalement à l’écriture.
Son premier roman, La Part animale (Gallimard, 1994), a été adapté au cinéma par Sébastien Jaudeau.
================
Il était une fois, dans les Baronnies, vallée de l’Ennuye, à proximité d’une centrale nucléaire, le village de Foncouverte géré par un triumvirat d’élus ; Zuita, directrice du centre équestre, Myriam, infirmière, Thomas, militaire à la retraite. Et, cela fonctionne très bien. Économie avant tout locale, l’écologie, la culture bio, les déplacements collectifs, l’entraide, vivre en faisant attention autour de soi… Pour l’instant les autorités départementales et régionales laissent faire… Mais jusqu’à quand ?
Zuita dirige le centre équestre et vit une histoire d’amour avec l’instituteur. Louison, sa fille, adolescente rebelle cherche sa voie qu’elle trouve lorsqu’elle rencontre Emir, un jeune guinéen, clandestin, sans papier. Le village adopte de suite cet homme toujours aimable sans se rabaisser, intelligent, capable de réparer le système téléphonique du village, que les fournisseurs internet ne prenaient pas le temps de réparer.
Emir cherche à avoir ce précieux sésame qui lui permettrait d’avoir des papiers officiels puisqu’il a du boulot, un logement, semble une belle personne. Les autorités, bien entendu, refuse la demande et adresse un arrêté d’expulsion.
Un incident, passé sous silence, à la centrale nucléaire et nos habitants vont humer un petit nuage pas si sympathique que cela et rajouter à la colère
C’est méconnaître les habitants de Foncouverte qui entrent en rébellion, les ados, jeunes au premier plan et là, les autorités départementales, régionales et nationales ne sont plus d’accord. La gendarmerie, les anti-émeutes débarquent dans le petit village si paisible auparavant.
La télé s’en mêle ouvrant une fenêtre et… La sauce prend si bien que notre triumvirat pourrait bien aller jusqu’à l’Elysée en gardant leur système de fonctionnement.
Un petit grain de sable vient se glisser et l’utopie pourrait tourner en dystopie, si ils n’y prennent garde.
J’ai aimé ce livre, d’une part pour la belle écriture d’Yves Bichet mais également parce qu’il démontre que dans nos villages, point de débats vides et stériles, mais des actions. Il y a longtemps que le voisin aide la voisine que nous jardinons, faisons attention, donnons notre trop plein de légumes autour de nous… oui, peut-être de l’écologie, mais avant tout, de l’entraide naturelle, de l’économie domestique ; quel vilain mot qui sent son début du XXème siècle ! mais je gage que nos communicants lui ont déjà trouvé un autre mot, peut-être l’économie participative !!!.Yves Bichet parle d’écologie, d’économie, de nos centrales nucléaires si fragiles, de l’immigration… des sujets très actuels. Il fait la part belle aux ruraux qui, si les hautes sphères de l’état daignaient les écouter, pourraient certainement les aider. La politique du haut vers le bas est souvent celle des grandes villes et ne fonctionne pas en campagne.
Mais, attention que l’utopie ne se transforme pas en dystopie en voulant, pendant quelques mois, théoriquement, « Le triumvirat prendra toutes ses décisions en vertu des pleins pouvoirs que lui aura octroyés l’article 16. » et là, on pourrait se retrouver, dans le pire des cas dans Collapsus !!
Soyons optimistes