Arnaldur Indridasdon - Ce que savait la nuit
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4ème de couverture :
Les touristes affluent en Islande et les glaciers reculent lentement. Le cadavre d’un homme d’affaires disparu depuis trente ans émerge du glacier de Langjökull. Son associé de l’époque est de nouveau arrêté et Konrad, policier à la retraite, doit reprendre bien malgré lui une enquête qui a toujours pesé sur sa conscience, en partie sabotée par la négligence d’un policier toujours en service.
Au moment où il pensait vivre sa douleur dans la solitude – le meurtre de son père n’a jamais été élucidé et sa femme vient de mourir d’un cancer –, Konrad doit reprendre ses recherches, malgré les embûches et la haine. Seul le témoignage d’une femme qui vient lui raconter l’histoire de son frère tué par un chauffard et le supplie de trouver ce qui s’est passé pourrait l’aider à avancer…
Ce nouvel enquêteur, jumeau littéraire d’Erlendur, permet à Indridason de développer le spectre de son talent. Konrad est né en ville, il a eu une enfance difficile, il vient de perdre l’amour de sa vie, il est en train de renoncer à lui-même. Arnaldur Indridason se place ici dans la lignée de Simenon, avec la construction d’un environnement social et affectif soigné et captivant. Un beau roman noir sensible aux rebondissements surprenants.
« Un roman puissant à la construction habile, parfaitement écrit. » DV
« Décors impeccables, personnages principaux parfaitement décrits, interrogatoires rondement menés ; on en sort avec des étoiles dans les yeux, peut-être même des larmes. » Morgunbladid
L’auteur (site de l’éditeur) :
Arnaldur Indridason est né à Reykjavík le 28 janvier 1961. Diplômé en histoire, il est d’abord journaliste et critique de films pour le Morgunbladid, avant de se consacrer à l’écriture. Ses nombreux romans, traduits dans quarante langues, ont fait de lui un des écrivains de polar les plus connus en Islande et dans le monde, avec douze millions de lecteurs. Il a reçu le prix Clef de verre à deux reprises, en 2002 pour La Cité des jarres, et en 2003 pour La Femme en vert (également couronné par le Gold Dagger Award et le Prix des lectrices de Elle), le Prix du Polar européen Le Point en 2008 pour L’Homme du lac, le prix d’honneur du festival les Boréales en 2011, et le prix espagnol rba du roman noir en 2013 pour Passage des Ombres (troisième tome de la Trilogie des Ombres, à paraître en 2018).
Douze de ses romans mettent en scène le personnage d’Erlendur Sveinsson, inspecteur de la police de Reykjavík. Plusieurs autres sont consacrés à des énigmes historiques ou des affaires d’espionnage. Dans la fascinante Trilogie des Ombres, il met en scène un nouveau couple d’enquêteurs, à l’époque de la « Situation », l’occupation américano-britannique de l’Islande à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
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« Voilà bien un crime islandais… bâclé et inutile ».
Un groupe de touristes allemands se fait une petite excursion sur le glacier Langjökull et découvre un cadavre dont la tête émerge des glaces. Il s’agit de celui de Sigurvin disparu une trentaine d’années auparavant. Konrad, qui a enquêté dans le dernier tome de la trilogie des ombres, est sollicité par le suspect numéro un et associé du trucidé qui clame, sur son lit d’agonie, encore et toujours son innocence. Déjà, à l’époque, Konrad n’était pas certain de sa culpabilité « contrairement à mes collègues. Mais de lourds soupçons pesaient sur lui. »
Maintenant Konrad est à la retraite, son épouse décédée d’un cancer, le voici seul à promener solitude et douleurs. Il tente d’ouvrir, pour lui, le dossier de la mort de son père, alcoolique, violent, malfrat et plus. C’est alors qu’une femme vient le trouver un soir chez lui et lui raconte le décès de son frère, renversé par un chauffard après une soirée bien arrosée, il y a également une trentaine d'années. Il reprend, à son compte, les deux enquêtes. Bien sûr, il ne le fera pas au nez et à la barbe de ses anciens collègues, surtout de Marta, chef de la Criminelle de Reykjavík.
Pour cette enquête, il retourne dans son ancien quartier des ombres où il aurait pu mal finir, retrouve un ancien copain. Il se souvient d’avoir été un enfant joyeux, même si une petite infirmité, un bras plus court, mais si peu, l’a poussé à une violence qui l’a sauvée. Konrad est né la veille de l’indépendance de l’ Islande, alors sujet de sa majesté le roi du Danemark. Je fais également connaissance avec Elisabeth, sa sœur, élevée par la mère, alors que lui, est resté avec son père qui voulait en faire un homme, un vrai. Petits apartés délivrés par l’auteur.
Revenons à l’enquête. Konrad s’entête à vouloir mêler les deux affaires, malgré l’aversion de plus en plus croissantes de son ancien collègue. Se sent-il visé ? Konrd met tout son coeur à résoudre l’énigme. Cold case dans un pays froid !
Ce que j’aime dans l’univers d’Indridason, c’est l’ambiance de ses livres, la peinture sociale réaliste qui entoure les enquêtes de ses commissaires, son plaisir à sortir les vieux dossiers de disparitions non résolus, la description de l’Islande d’après guerre. L’enquête prend son temps pour dévoiler des personnages complexes, humains, cherchant une ou leur voie, bref des gens normaux. Il y a une impression d’intimité, comme un regard posé sur mon propre regard.
Cher Konrad, fumez tranquillement votre cigare, je pense que vous ne vous êtes pas totalement dévoilé à nous, alors, je vous attends patiemment.