Liam Mc Ilvanney - Le Quaker
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Le Quaker
Liam Mc Ilvanney
Traduction David Fauquemberg
Editions Métailié
Octobre 2019
400 Pages
ISBN : 9791022609630
4ème de couverture :
Dans la lignée de David Peace et Ian Rankin.
Un roman noir écossais porté par une écriture efficace et une intrigue tout en crescendo qui nous offre une plongée dans les bas-fonds sombres et glauques de Glasgow.
1969. Glasgow. Trois jeunes femmes sont allées danser dans un dancing populaire, elles y ont rencontré un garçon que leurs amies décrivent comme bien de sa personne et correct, elles ont été très discrètes sur cette relation, puis on a retrouvé leurs cadavres sur des terrains vagues, elles ont été violées et étranglées avec leurs bas. Les recherches piétinent, les policiers de la criminelle sont à cran, ils se perdent dans les détails. L’inspecteur principal Duncan McCormack est appelé pour auditer la désastreuse enquête, ce qui a le don d’irriter les membres de l’équipe qui ont déjà dû essuyer les railleries de la presse pour leur tentative vaine d’attraper le tueur en se mêlant à la foule des danseurs.
Parallèlement on suit Alex Patton, un perceur de coffres-forts venu de Londres pour cambrioler une salle des ventes dans sa ville natale et dont l’histoire croise celle du tueur à mesure que l’intrigue se noue et que McCormack est impliqué dans les deux affaires
L’auteur dresse un portrait vivant d’un quartier lugubre en pleine démolition, un témoignage sur l’état de la police de Glasgow et ses préjugés, à l’apogée du règne de la mafia locale, tout en menant une intrigue policière solide, tenue par des personnages inoubliables. Il donne alternativement la parole aux victimes et aux enquêteurs.
Liam McIlvanney s’inspire d’un fait divers pour nous raconter la ville et sa police dans les années 60, au moment où un tueur en série, qu’on n’a toujours pas retrouvé, a violé et étranglé trois jeunes femmes rencontrées dans un dancing.
L’auteur (site de la maison d’édition) :
Liam MCILVANNEY est professeur de littérature à l’université Otargo, en Nouvelle-Zélande et critique littéraire à la London Review of Books. Il est le fils de William McIlvanney qui publie aux Editions Rivages. Les Couleurs de la ville est son premier roman.
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Glasgow 1969. Un meurtrier en série court, la police n’arrive pas à le déloger, ils sont la risée des journaux. Au 3ème meurtre, partout est tagué : Quaker 3 – police 0 !
Le Quaker séduit de jeunes femmes dans un dancing pas trop bien fréquenté, « Le Barrowland », puis soit-disant les raccompagne chez elles. Les victimes, violées, sont étranglées avec un de leur bas et, sur les yeux, une serviette hygiénique.
A l’époque Glasgow était en pleine décrépitude, avec des rues entières d’immeubles vétustes, quasi inhabités, qui attendent la démolition pour une future reconstruction. Pour arranger le tout, c’est la récession économique, la désindustrialisation à Glasgow et donc, beaucoup de friches et de misère.
C’est là qu’intervient Duncan McCormack, inspecteur principal, venu inspecter ses collègues. « Quand on prétend se poser en juge d’un groupe de collègues, mieux vaut arriver avant tout le monde. Leur montrer un maximum de respect. ». Vous vous doutez que, avec cet « espion » envoyé par les hautes sphères, pour classer le dossier, l’ambiance n’est pas des plus détendue ! Duncan a les épaules larges et le cuir dur
Dans ce polar, tout est noir, le décor, l’ambiance, la cruauté des crimes. L’auteur fait intervenir les victimes post mortem qui racontent leur rencontre avec le Quaker, la séduction de l’homme, l’attention qu’il leur portait lorsqu’ils dansaient, jusqu’au moment où…
Un troisième personnage intervient, Alex Paton, un ancien de Glasgow, perceur de coffre-forts de son métier. Il a été contacté pour participer à un gros casse.
Tous ces protagonistes tressent une intrigue dense, où les informations, comme dans tout bon polar, sont distillées au compte-gouttes jusqu’à la fin.
Dans les années 60, il n’y a ni téléphone portable, ni caméra aux coins des rues, ni ordinateur. C’est donc une enquête à l’ancienne, narrée sur un rythme alerte, avec les rebondissements nécessaires.
J’apprécie ce style dense, alors que l’auteur, malgré le nombre de personnage, sait ne pas nous perdre ou juste ce qu’il faut. Le décor sombre du Glasgow de l’époque rajoute de la densité aux faits. Du bon travail, de la belle ouvrage.
Avec ce livre, je diminue (théoriquement) ma PAL et participe au challenge de Moka "En sortir 21 en 2021"