Christian Guay-Poliquin - Le poids de la neige
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Le poids de la neige Christian Guay-Poliquin
4ème de couverture :
À la suite d’un accident, un homme se retrouve piégé dans un village enseveli sous la neige et coupé du monde par une panne d’électricité. Il est confié à Matthias, un vieillard qui accepte de le soigner en échange de bois, de vivres et, surtout, d’une place dans le convoi qui partira pour la ville au printemps, seule échappatoire.
Dans la véranda d’une maison où se croisent les courants d’air et de rares visiteurs, les deux hommes se retrouvent prisonniers de l’hiver et de leur rude face-à-face.
Cernés par une nature hostile et sublime, soumis aux rumeurs et aux passions qui secouent le village, ils tissent des liens complexes, oscillant entre méfiance, nécessité et entraide.
Alors que les centimètres de neige s’accumulent, tiendront-ils le coup face aux menaces extérieures et aux écueils intimes ?
L’auteur (site de l’éditeur) :
Né au Québec, en 1982, Christian Guay-Poliquin est doctorant en études littéraires. Le Poids de la neige, grand succès au Québec, a été distingué par plusieurs prix prestigieux.
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Plus d’électricité depuis quelques temps, l’hiver est là avec la neige. Un homme est retrouvé les jambes écrasées sous sa voiture. Recueilli par les habitants, il est soigné par la vétérinaire, puis remis aux bons soins de Matthias, un vieil homme échoué dans ce village, contre nourriture, bois de chauffe et…. une place dans le premier convoi qui partirait pour retrouver sa femme hospitalisée dans la grand ‘ville d’à côté.
Dans une ambiance de fin du monde, une gigantesque panne d’électricité, la neige qui tombe drue, plus de téléphone, plus de moyens de communications, plus d’essence, le village est coupé du monde « C’est l’hiver, les journées sont brèves et glaciales. La neige montre les dents. Les grands espaces se recroquevillent ». Petit-à-petit, l’entente du début va se rompre, les provisions commencent à manquer tout comme le bois de chauffage. Les hommes vont ruser, chaparder pour quitter cet endroit, pour retrouver la ville et, peut-être, espèrent-ils, l’électricité.
Dans cette période quasi apocalyptique, Matthias et son blessé sont isolés du village dans une grande bâtisse abandonnée. Ils occupent la véranda et vont devoir s’apprivoiser. Chaque jour est un nouveau jour. Le jeune homme ne parle plus, Matthias fait la conversation, le soigne, le nourrit ; supplée à tout.
Un huis clos où les deux hommes s’évaluent, cernés par la blancheur et le froid. L’ambiance est lourde, le face-à-face hypnotique, tendu, qui s’affine au fil des jours, rompu par les visites des villageois venus apporter de quoi manger et se chauffer.
Le jeune homme est cloué ans son lit et regarde par la fenêtre la vie du dehors. Tout est ralenti par les éléments, et la neige qui recouvre tout.
L’écriture concise, précise, poétique de Christian Guay-Poliquin décrit fort bien cette lenteur, l’ennui, la suite lancinante des jours qui se ressemblent, le poids de la neige, les tensions entre les hommes. La violence est très présente, larvée ou réelle. J’entre à petits pas dans la véranda, dans la vie des deux hommes et je m’y suis sentie à l’aise.La panne d’électricité montre à quel point les habitants en sont dépendants et les renvoient à l’animalité des hommes. Petite originalité, la numérotation de chapitres fait référence à la hauteur de neige.
Une lecture faite sous la chaleur de la couette pour me protéger du froid dû au réalisme des descriptions. J’ai aimé la beauté des paysages décrits par Christian Guay Poliquin, la poésie qui émane de ce livre
Les descriptions de Christian Guay-Poliquin sont d’un réalisme bluffant. Tout au long de ma lecture, j’ai ressenti ce froid par tous les pores de ma peau. J’ai également été impressionnée par la beauté des paysages ainsi que par toute cette neige qui n’en finit pas de tomber jusqu’à ce que l’atmosphère devienne plus lourde, plus oppressante.
Une très bonne lecture