Saïdeh Pakravan - Azadi

Azadi

Saïdeh Pakravan

Editions Belfond

Janvier 2015

441 pages

ISBN : 978-2-7144-6015-8

 

4ème de couverture :

Azadi signifie « liberté » en persan. Il y a ceux qui la rêvent et ceux qui en paient le prix.

Téhéran, juin 2009. Après des élections truquées, une colère sourde s’empare de la jeunesse instruite de Téhéran. Dans la foule des opposants la jeune Raha, étudiante en architecture, rejoint chaque matin ses amis sur la place Azadi pour exprimer sa révolte, malgré la répression féroce qui sévit. Jusqu’au jour où sa vie bascule. Après on arrestation, et une réclusion d’une violence inouïe, ses yeux perdront à jamais la couleur de l’innocence perdue…

Tout en levant le voile sur une psyché iranienne raffinée et moderne, sans manichéisme et avec un souffle d’une violence beauté, Azadi raconte de façon magistrale le terrible supplice de celle qui cherche, telle une Antigone nouvelle, à obtenir réparation. Et à vivre aussi… là où le sort des femmes n’a aucune importance.

Saïdeh Pakravan (site Belfond) :

Saïdeh Pakravan, écrivaine franco-américaine de fiction et poète, est née en Iran. Ayant grandi dans un milieu francophone, elle s'installe à Paris, participant, après la révolution iranienne de 1979, à un mouvement de libération de l'Iran.
Publiée dans de nombreuses revues littéraires et anthologies, lauréate de prix littéraires dont le prix Fitzgerald, Saïdeh Pakravan est également essayiste et critique de film.

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Nous sommes en juin 2009, les élections ont été truquées pour que Mahmoud Ahmadinejad reste à la tête du pays. La jeunesse aisée s’empare de la rue et manifeste son mécontentement, avec allégresse, sur la place Azadi. Chaque jour, Raha, étudiante en architecture, et ses amis rejoignent les manifestants. Un vent de liberté semble souffler. Oui, mais voilà…

Raha violée, torturée en prison voit son monde s’écrouler et essaie de se reconstruire avec, entre autre, le procès contre ses bourreaux. Mais au fait, porter plainte pour viol en Iran, est-ce possible ? J’ai cherché et trouvé une vidéo où Saïdeh Pakravan répond sûrement impossible, ce dont je me doutais.

La force du livre de Saïdeh Pakravan est de nous montrer, à travers les conversations des protagonistes de ce roman plusieurs faces de l’Iran. J’y ai trouvé de grandes différences entre les ruraux et les citadins, la classe aisée et la classe ouvrière, les religieux et les laïcs (mais emploie-t-on ce mot ?). Le régime iranien est passé maître es-rouerie et les iraniens dans le jeu du chat et de la souris. Gare s’ils se font prendre !!

Quelques bémols dans ce livre trop manichéen. La jeunesse dorée représente la liberté. Hossein, Le gardien de la révolution qui sauvera 2 fois Raha, d’origine paysanne très modeste se situe du côté du pouvoir en place et donc de la répression. Comme l’impression que les dés sont pipés dès le départ. Beaucoup de bavardages, de pages inutiles alourdissent le livre. Je crois que j’aurais aimé un livre plus resserré.

Une lecture mitigée. J’ai versé des larmes (je n’ai pas un cœur de pierre, que diantre) à la lecture du viol et de la destruction de Raha. J’ai goûté ces différents points de vue, mais…

Je remercie Babelio qui, par son opération ainsi que les m'a permis cette incursion en Iran.

 

J’ai prononcé la formule rituelle pour un sugheye aghd –un mariage temporaire-, et moi-même et les autres gardes avons eu des relations intimes avec elle parce que nous savions qu’elle le voulait

Je veux une vie, j'ai des examens qui arrivent, je veux changer mon PC contre un Mac, je veux choisir un film à regarder avec les batchéha - les copains -, aller à la Caspienne sans être arrêté par les Gardiens ou les rondes de morale publique

J’ai souvent entendu dire que ces gosses de riches ne sont pas élevés avec les mêmes principes que nous autres

Je ne vais jamais au cinéma. J’appartiens à une famille traditionnelle, très pratiquante. Depuis que je suis tout enfant, on m’a appris que si j’aimais Dieu je n’irai jamais au cinéma. Mais on m’emmenait toujours voir le ta’zief, les représentations religieuses pendant le mois de deuil de moharram.

Nous essayons de gouverner un pays et nous ne pouvons pas laisser une poignée de batcheh jugoul –d’enfants gâtés pourris- de se répandre dans les rues avec leurs velours ou leurs bouts de tissu vert

Ahmadinejad et le Guide suprême sont surtout en train de jauger l’étendue de la révolte populaire avant de déplacer leurs pions

Comme toujours dans les réceptions de Pari, il y avait tous les alcools… Les invités passaient dans la cuisine pour prendre leur dose et ressortait pour aller au bar des boissons non alcoolisées avec un air de parfaite innocence, alors que tout le monde connaissait le jeu et savait comment le jouer

Mais au moins, à l’époque, nous étions en apparence civilisé et sur la route du progrès. Personne n’embêtait ma famille, personne ne disait aux gens comment s’habiller ou quoi boire.

Le régime du Chah était impardonnable et celui de Khomeiny insupportable.

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A
Dommage pour ton mais. Il m'aurait intéressé, pour découvrir ce pays de l'intérieur.
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Z
oui, j'ai même été gentille à cause de ce qu'a subi la jeune fille. C'est un livre à faire chialer, pas à nous faire comprendre comme fonctionne ce pays de l'intérieur. Je m'aperçois que les nantis s'en sortent toujours mieux que les autres
J
Je suis un peu comme Galéa, pas envie de me frotter à un tel sujet en ce moment.
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Z
pas indispensable en effet
A
Vu tes bémols, je ne le retiens pas. Je pense qu'il y a mieux sur le sujet.
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Z
Je vais chercher
S
Hou la la, non, pas pour moi, c'est trop dur comme sujet...après le mois de janvier qu'on vient de se coltiner, je ne suis pas certaine de supporter la destruction d'une jeune fille.
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Z
Je n'ai pas voulu employer le mot pathos que l'on trouve partout maintenant, mais il y a de ça
S
Je crois que j'aurais beaucoup de mal à m'immerger dans ce genre de livre, il faudrait qu'il soit vraiment excellent... (contente de pouvoir à nouveau poster un commentaire ici !).
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Z
Jamais eu de nouvelles de overblog sur ce sujet, mais si ça fonctionne, c'est que l'équipe est intervenue.
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