Eliane Serdan - Le petit Antonin

Le petit Antonin

Eliane Serdan

Editions Serge Safran

176 pages

Avril 2023

ISBN : 979-10-97594-83-1

 

4ème de couverture :

Antonin, 11 ans, vient d’entrer en sixième. Il vit une période difficile. Sans amis, jusqu’à l’arrivée d’Elena en cours d’année, il est ballotté entre deux maisons, refusant d’accepter la séparation de ses parents et leurs nouveaux partenaires.

Pour échapper à son quotidien d’enfant triste, il s’est inventé un pays où il laisse libre cours à son imagination.

Au cours de l’hiver, son professeur de français, Mme Ferrière, repère ses talents d’écriture et le conduit, peu à peu, avec l’aide d’un ami écrivain, vers une issue libératrice.

Dans ce roman à deux voix, qui mêle humour et émotion, Éliane Serdan met en lumière le rôle essentiel de tous ces passeurs, enseignants ou écrivains qui transmettent aux générations suivantes la flamme sourde qui les anime. Un éloge inconditionnel de la littérature et de la poésie.

L’autrice (site de la maison d’édition) :

Éliane Serdan est née en 1946 à Beyrouth. Elle vit aujourd’hui à Castres, dans le Tarn.

Le petit Antonin est le quatrième roman d’Éliane Serdan chez Serge Safran éditeur.

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Nous avons tous, ou presque, eu une ou un enseignant qui nous a porté, voire transcendé. Pour Antonin, c’est Madame Ferrière prof de français bientôt en retraite.

Antonin est en sixième, écartelé entre son père et sa mère divorcés et leurs nouveaux conjoints, ce n’est pas la gaieté personnifiée. Heureusement, Antonin a une vie intérieure intense, son pays à lui.

Madame Ferrière a remarqué ce petit garçon si sensible dont les rédactions attirent son attention.

Deux solitudes et sensibilités que la littérature rapprochent. Dans le livre, chacun son tour parle des difficultés rencontrées dans leurs vies quotidiennes, Antonin, avec le vocabulaire de son âge et de son époque, Madame Ferrière avec maîtrise et aisance.

Ariane Ferrière raconte son amour pour son métier « Sans mes élèves j’aurais l’impression d’être un navire à la dérive. Dès que je suis dans une classe, je me sens à ma place ».mais aussi la lassitude de tant d’années d’enseignement avec des élèves de plus en plus difficiles. « Il n’empêche qu’en montant les escaliers j’ai eu un pincement au cœur, à cause de ce rendez-vous manqué avec la poésie qui m’aide à vivre et qui aurait pu, aussi, peut-être les aider. » C’est presque un sacerdoce chez elle qui n’a plus de vie privée digne de ce nom, la poésie essaie de combler le vide. Alors lorsqu’en réunion parents-professeurs, elle avoue à la maman d’Antonin qu’elle non plus, elle n’aime pas les maths, elle veut garder en elle le sourire de l’enfant. Ce métier est fait de petits bonheurs qui éclairent les journées de découragement.

Un petit résumé de son métier: « À huit heures du matin, après les vœux et les embrassades, j’ai appris que la jeune stagiaire était hospitalisée pour dépression et parlait de démissionner. À neuf heures, le petit Antonin, à qui j’aurais donné le premier prix d’angélisme, a failli tuer Kevin à coups de pied dans un couloir. À dix heures, la maman d’élève avec qui j’avais rendez-vous m’a déclaré qu’elle avait délibérément dispensé son fils du travail que j’avais donné pour les vacances et que, si je lui mettais une retenue, elle viendrait elle-même la faire. À midi, Le principal est venu nous annoncer la visite imminente de l’inspecteur de lettres. À midi trente, j’ai renversé du vin sur mon pantalon à la cantine. »

La lecture, les livres, Madame Ferrière aime, c’est une passion qu’elle essaie de transmettre. Les livres, la littérature, surtout la poésie sont essentiels pour elle. Ainsi, à son décès, son ami écrivain est le dépositaire de sa bibliothèque afin que les livres ne soient pas jetés ou dispersés.

 

Antonin, donc, se trouve ballotté entre ses parents et leurs nouveaux compagnons, un peu mal compris par les copains. La connexion qu’il sent entre lui et sa prof lui permet de se surpasser, même lors de son premier chagrin d’amour ou des sévices affligés à sa mère par son nouveau compagnon.

S’ajoute au duo une troisième personne, un écrivain venu donner un cours dans la classe de madame Ferrière. Lui aussi prend sous son aile Antonin et le pousse à participer à un concours de nouvelles qu’il remporte. peut-être la naissance d’une vocation d’écrivain 

Elliane Serdan dépeint fort bien le métier d’enseignant et le rapport prof-élèves-parents actuel tout comme avec la hiérarchie et ses directives pédagogique frôlant l’absurde.

J’apprécie son style, sa façon de raconter les relations humaines avec, ici, une touche de tendresse, là, un brin d’humour, pour contrebalancer le grave et ou la violence, sans oublier l’exil. Un art où elle excelle qui rend ses livres si agréable à lire.

Oui Eliane Serdan, votre livre a mis de la couleur dans ma grisaille (pas trop grise quand même!)

 

 

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M
Un auteur que je n'ai jamais lu je crois bien mais tu me tentes avec ce livre. C'est bien vrai que nous avons tous dans nos souvenirs un professeur qui a ouvert ainsi notre monde durant notre adolescence. merci pour cette belle chronique le lecteur doit s'attacher à ce jeune ado
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Z
Le parcours des deux personnages est très intéressant
B
J'aime l'autrice et l'éditeur! Eliane a reçu le prix de la littérature de l'exil, à Lille (il y a quelques années.
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Z
Oui, n'était-ce pas pour l'Algérois ?
L
Je me note ce livre ! <br /> Gros bisous ! 😘
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Z
Les vacances arrivent, veux-tu que je t'envoie le livre, tu auras tout le temps de le lire
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