Isabelle Minière - Le compagnon idéal
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avril 2022
176 pages
ISBN : 9791090175976
4ème de couverture :
Éva est en manque d’amour. Elle rêve d’un compagnon qui l’aime et la comprenne.
Sa mère et sa sœur la savent peu sociable, voire la croient en danger. Son père l’ignore. Sa patronne, Cloé, l’exploite mais l’invite à la fête de son anniversaire pour lui présenter son frère. C’est ainsi qu’elle fait la connaissance de Jimmy… ou Jeff, selon son humeur.
Que serait-elle devenue sans Jimmy, ce compagnon si charmant, rencontré… juste avant « le grand confinement » ? Entre « travail-télé », sorties réglementées, nuits ou chacun rêve de l’autre, ils vivent heureux et cachés dans leur bulle. Jusqu’à l’intervention de la police !
Isabelle Minière nous plonge, non sans une douce ironie, dans le monde intérieur de cette jeune femme, fantasque, drôle, attachante. Et qui va jusqu’au bout de ses rêves.
L’autrice (site de la maison d’édition) :
Isabelle Minière est née au Mali. Elle a passé son enfance près d’Orléans, fait ses études à Tours et à Paris où elle vit aujourd’hui. Elle écrit des romans, des nouvelles et des livres pour la jeunesse. Elle est aussi psychologue, hypnothérapeute. Elle a publié de nombreux romans, dont plusieurs chez Serge Safran éditeur. Le dernier en date : J’ai dix-huit ans, tous les âges à la fois, et j’ai un papa.
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J’irai jusqu’au bout de mes rêves…
Eve vit seule, sans amour, ni amitié dans sa vie. Rêver, lire, sont ses deux grandes passions. Sa mère et sa sœur savent bien le lui rappeler « « C’est pas en restant chez toi que tu peux faire des connaissances ! » C’était pas faux » . Sa patronne, Cloé, également qui profite tant de sa grande gentillesse.
Pourquoi veut-on absolument la caser « Si j’avais pu m’éclipser de la vie, comme ça, discrètement, sans que personne s’en aperçoive, et sans que ce soit douloureux, j’aurais sans doute dit oui. »
Cloé l’a invité pour son anniversaire « ça sera sympa, Eva, tu verras, il y aura des amis, a famille, je te présenterai mon frère. Il est célibataire. »
Eva est allée à cette soirée, elle y a rencontré le frère de Cloé, Jeff ou Jimmy selon les moments. « Le frangin de Cloé n’était pas assorti à la décoration, l’appartement, la terrasse, le buffet. Il était simple, il parlait de façon naturelle, sans chercher d’effet de style, sans chercher à être intéressant »…. et cela l’a intéressée, voir plus !! « Une drôle de sensation, dans mon corps, dans mon ventre, je ne sais pas dire, je n’avais jamais ressenti cela, même en imagination »...Et oui, ma brave Lucette, ça existe le coup de foudre et notre Eva semble bien ferrée.
Eva revient de loin ; peu ou mal aimée par sa mère et sa sœur, un père présent mais absent par son mutisme et son enfermement et là, maintenant, Jimmy ou Jeff selon les moments l’entoure de son amour.
Le premier confinement, celui où personne ne pouvait sortir sans les fameuses autorisations, les retrouve cloîtrés dans le petit appartement d’Eva. Jimmy ou Jeff, selon les moments, télé-travaille, plutôt, comme il aime à le dire, travaille-télé. La lune de miel se poursuit, ils se découvrent quasi identiques dans leurs relations avec mère et sœurs castratrices.
Jimmy ou Jeff, selon les moments, lui redonne, lui donne confiance en elle, lui trouve plein de qualité comme « tu es quelqu’un de logique. Tu aimes comprendre, tu n’aimes pas les raisonnements qu n’en sont pas, ceux qui sont fondés sur des préjugés, des pseudo-intuitions, tout ça. Tu as un bel esprit critique.. »
Ils profitent de l’heure octroyée pour aller marcher ensemble… Bref, tout va bien dans le meilleur des mondes pour eux deux, c’est le bonheur à l’état pur, la bulle covid.
Et les mères et sœurs de téléphoner, d’exiger que Jimmy rejoigne la maison et sa mère, idem pour Eva. Quand je vous dis qu’ils connaissent les mêmes déboires familiaux. Je tiens à préciser que ces-dites familles ne connaissent pas l’idylle des tourtereaux, même Cloé, la sœur de Jimmy ou Jeff selon les moments. Elle vient de licencier Eva qui ne veut plus travailler de chez elle alors qu’elle est en chômage partiel, de plus, elle n’est pas venue à son anniversaire (tiens, je croyais que c’était là qu’elle avait rencontré son amoureux, frère de Cloé????),
Lui aussi est licencié et basta, ils décident de jeter leurs téléphones portables pour ne plus être importunés par leurs familles, ils en ont commandé un nouveau. Ils sont si bien tous les deux, collés l’un à l’autre, c’est si bon… Si cela pouvait durer encore et encore.
Lorsqu’elle sort, elle n’oublie jamais de tendre un petit billet à Gaby un SDF qui dort dehors pas loin de chez elle. Ce n’est pas ostentatoire, tenez, regardez ce que je fais, regardez ma générosité, non, elle a de l’empathie, de la sympathie pour Gaby, malien, qui voudrait retourner à Bamako, tant la vie est trop dure dans les rues parisiennes.
La mère et la sœur d’Eva, n’ayant plus aucune nouvelle (elle se cache d’eux et à même acheté une perruque pour qu’elles ne la reconnaissent pas et ça marche, c’est dire !!) préviennent les autorités. Lorsque la police frappe à la porte d’Eva, la peur la terrifie, se réfugie sous le lit, appelle la police des fois que ce serait de faux policiers. Rassurée, elle leur ouvre et « Vous n’avez rien fait de mal, madame, votre famille vous a sentie en danger, nous a demandé d’intervenir pour votre sécurité…. Nous devons vous conduire à l’hôpital pour vous soigner »
Mais au fait, pendant qu’elle se débat avec la maréchaussée où est planqué Jimmy, Jeff selon les moments ????
Eva aime rêver, Eva rêve sa vie, Eva aime à en rêver, Eva aime à en perdre la raison où est la part de vraie vie ?
Ce livre aurait pu être sirupeux, mais non, la plume d’Isabelle Minière évite l’écueil avec une ironie plaisante, drôle, vagabonde. Dans ses livres, elle dépeint les laissés pour compte, ceux qui sont différents, avec maestria, finesse, drôlerie parfois, bienveillance toujours sans s’appesantir et leur donne la force de rebondir.
Oui Isabelle Minière, j’étais bien dans le monde d’Eva et de son Compagnon idéal. Merci pour votre dédicace.
Un petit mot pour la couverture kitsch à souhait, comme un clin d’oeil au cinéma et aux romans photos des années 60.
Autre clin d’oeil, le policier si gentil s’appelle Jim. Cela commence Jimmy ou Jeff selon les moments et permet une revisite du livre, même si le doute... Cette lettre J me fait penser à une réclame de mon enfance. Les parfums Bourjois avec un J comme Joie !!
Et de la joie, du bonheur, il y en a dans ce livre. L'on peut rebondir et se trouver dans le confinement covidien
« Quelqu’un qui vous aime, c’est la preuve que vous êtes aimable. C’est la première fois dans ma vie que j’ai une preuve. »