Eliane Serdan - La ville haute
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La ville haute
Eliane Serdan
Editions Serge Safran
avril 2016
172 pages
ISBN : 9791090175471
4ème de couverture :
Hiver 1956. Dans une petite ville du sud de la France, Anna, une fillette arrivée du Liban, vit ses premiers mois d’exil.
Un soir de pluie, elle se réfugie sous le porche d’une maison. Un homme est là. Pierre. Lui aussi étranger. Seul, fragilisé par la perte de son métier de relieur à la suite d’une mutilation de la main. Resurgissent pour lui les fantômes d’un passé qu’il a cherché à oublier toute sa vie. À l’âge de neuf ans, en Turquie, il a assisté à l’enlèvement d’Anouche, la fille de sa nourrice arménienne, qui a sans nul doute subi les pires outrages. Elle avait l’âge et le visage d’Anna. Cette coïncidence inattendue lui donne l’impulsion d’enquêter sur la disparition d’Anouche pour enfin apprendre la vérité.
La rencontre de ces deux êtres en exil permet à l’enfant d’échapper à la solitude et offre à l’homme la possibilité de se libérer du passé.
Un superbe roman sur l’exil et la beauté du sud en hiver, avec la neige sur les oliviers et en toile de fond, le souvenir nostalgique de la mer Noire.
L’auteur (site de l’éditeur) :
Éliane Serdan est née en 1946 à Beyrouth, dans une famille installée depuis des siècles en Orient. De retour en France, elle passe son enfance à Draguignan, avant de faire des études de lettres à Aix-en-Provence et une maîtrise de cinéma à Montpellier. Aujourd’hui, Éliane Serdan vit à Castres, dans le Tarn, où elle se consacre à l’écriture.
Après La Fresque chez le même éditeur, qui a obtenu le prix Tortoni 2013, La Ville haute est son quatrième roman.
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Hiver 56, Anna est séparée de son enfance, arrachée à son Liban, le soleil, son alter ego Fabio et débarque dans une petite ville de Provence. Le père, français, se dit heureux de revenir dans son pays, pourtant, il ne sourit plus guère. Anna connait la solitude, « Les moqueries de la première année avaient cessé. Pourtant, elle sentait bien, même si on ne le lui disait plus, qu’il y avait une distance qu’elle s’était résignée à ne plus franchir ». Petit à petit, elle part à la découverte la ville haute et de ses passages secrets. Un jour, au retour de l’école, perdue, elle pénètre dans la maison d’un vieux monsieur, Pierre, dont la vie n’est plus qu’ennui et solitude. Cette rencontre fortuite va faire remonter le passé douloureux de Pierre. Ils ont beaucoup de points communs ces deux-là et ils le sentent confusément dès leur première rencontre, même si Anna a décelé dans les yeux du vieil homme la peur « Le plus étrange, dans ce regard, c’était la peur. De cela, elle était sûre. ». Par la grâce du roman, ces deux personnages vont se recroiser, se côtoyer.
Anna et Pierre partagent la perte de l’ami d’enfance, dont ils ont été séparés brutalement, Anouche pour le vieil homme et Fabio pour Anna. Pour Pierre, elle est la résurgence de sa tendre Anouche. Après cette rencontre, il ose regarder les papiers de son père et comprend ce qui s’est exactement passé alors qu’il n’était qu’un enfant.
Le passé, enfin, révélé d’Anouche montre l’horreur de ce qu’ont vécu les Arméniens (je crains de voir ressurgir cette barbarie dans un futur proche.)
Eliane Serdan parle avec des mots simples, des phrases délicates, touchantes, de l’exil, du génocide arménien de 1915. Petit à petit, elle passe d’un passé flou à l’écrasante vérité d’où jaillit l’espoir et la chaleur pour Anna, qui accepte que son exil soit définitif, et Pierre.
Les Editions Serge Safran est une maison d’édition indépendante qui fournit à la lectrice que je suis, de petits joyaux. Ce livre en est un.
Merci à Eliane Serdan pour sa gentille dédicace. Oui, les mots sont un refuge.