Michaël Uras - Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse
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Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse
Michaël Uras
Mai 2014
224 pages
ISBN : 9782366260144
4ème de couverture :
Chroniques d'une enfance rythmée entre la Sardaigne, lumineuse, et le quotidien gris du nord de la France. On suit l'enfant qui découvre le monde, puis l'enfant dans son enveloppe d'homme qui tente d'y trouver une place. C'est un roman sur le souvenir, un roman de la nostalgie. A la question posée à la fin du livre, "La possibilité de n'être pas son père existe-t-elle vraiment pour un fils?", peut-être est-il sage de répondre par cette supposition : l'accès au bonheur ne serait-il pas favorisé par l'effacement des repères inculqués tout au long de l'enfance, et par la valorisation plus importante de nos rêves d'enfant?
L’auteur (site de l’éditeur) :
Michaël Uras est né en 1977. Son père a fui la Sardaigne et sa misère pour s’installer en France. Il est très influencé par ses origines méditerranéennes. Il a grandi en Saône-et-Loire avant de suivre ses parents en Franche-Comté. Il a débuté des études de Lettres modernes à Besançon, et les a terminées à la Sorbonne…
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Le livre débute et finit par un chapitre portant le même nom : « Chronique ».
« Chronique, comme ces instants dérobés à l’oubli. Un fait, un geste, un mot entendu, prononcé, déformé en somme, pêché dans la tourbe de l’existence. », Jacques, (le même que dans « Chercher Proust ») vous vous êtes donc « collé à tout ça ». Le résultat, ce sont des souvenirs cahotant autour d’un calendrier très désordonné où, bien que nous ne soyons pas de la même génération, vous avez l’âge de mon fils, j’y ai trouvé quelques sensations, souvenirs de ma propre enfance ou adolescence. Ce qui montre l’universalité de ces états qui nous amènent de l’enfant à l’adulte. J’ai souri à vos petites couardises, j’ai eu une folle envie de gifler la voisine insultant le pane de la grand-mère ramené des vacances en Sardaigne chez vos grands-parents.
Jacques n’est ni gros ni petit, binoclard, ce qui est totalement rédhibitoire auprès des filles à séduire. Surtout, il aime lire. Il pousse le vice jusqu’à faire sonner son réveil une demi-heure plus tôt pour avoir le plaisir de lire. Il vit cahin-caha sa vie d’écolier puis de collégien. Ah, la journée découverte au côté de Volcan !
Le voici en train de passer l’ultime étape, enfin plutôt sa femme, qui fera de lui un père.
Chaque souvenir est une petite histoire qui peut être émouvante, rigolote, cocasse, tendre, nostalgique, beaucoup d’amour … Je suis passée par tous ces sentiments au fil des pages.
Cocasse ? La rencontre de ses parents… devant (si l’on peut dire) la vitrine du pâtissier.
Emouvante ? La dernière promenade en voiture de sa tante
Tendre ? Lorsqu’il compose un poème à la Eluard pour Mélanie.
Gaie ? L’histoire du berceau de son père, alors que le sujet n’a rien de drôle pour l’époque
J’ai aimé « Chercher Proust ». Je retrouve, dans ce nouveau livre, l’écriture simple, agréable, travaillée, alerte de l’auteur. Beaucoup de sourire, alors que la nostalgie est très présente (normal pour un livre de souvenirs).
« La possibilité de n’être pas son père existe-t-elle vraiment pour un fils ? » Prenez vos copies, vous avez deux heures pour développer !
Merci Michaël Uras pour cette belle lecture.
« Nos souvenirs flottent dans une pare poisseuse. A trop vouloir se pencher pour les appréhender, nous finissons par y tomber. Péché d’orgueil fatal. Désir d’embrasser le temps, désir d’omniscience, désir de puissance. »
« La possibilité de n’être pas son père existe-t-elle vraiment pour un fils ? »