Antonio Moresco - La petite lumière

 

La petite lumière Antonio Moresco

Editions Verdier

Terra d’altri

Traduit de l’italien par Laurent Lombard

128 pages

septembre 2014

ISBN : 9782864327691

 

4ème de couverture :

« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant » : ainsi commence La Petite Lumière. C’est le récit d’un isolement, d’un dégagement mais aussi d’une immersion. Le lecteur, pris dans l’imminence d’une tempête annoncée mais qui tarde à venir, reste suspendu comme par enchantement parmi les éléments déchaînés du paysage qui s’offrent comme le symptôme des maux les plus déchirants de notre monde au moment de sa disparition possible.

 

L’espace fait signe par cette petite lumière que le narrateur perçoit tous les soirs et dont il décide d’aller chercher la source. Il part en quête de cette lueur et trouve, au terme d’un voyage dans une forêt animée, une petite maison où vit un enfant. Il parvient à établir un dialogue avec lui et une relation s’ébauche dans la correspondance parfaite des deux personnages. Cette correspondance offre au narrateur l’occasion d’un finale inattendu.

 

La petite lumière sera comme une luciole pour les lecteurs qui croient encore que la littérature est une entreprise dont la portée se mesure dans ses effets sur l’existence.

 

L’auteur (site de l’éditeur) :

Figure majeure de la prose narrative contemporaine, Antonio Moresco est né à Mantoue en 1947. Il est sans aucun doute l’un des écrivains les plus inspirés, les plus puissants, les plus imaginatifs, mais aussi les plus délicats de la littérature italienne, et qui depuis toujours poursuit son œuvre dans la solitude des plus hautes exigences.

 

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« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant. Le soleil vient tout juste de s'effacer derrière la ligne de crête. La lumière s'éteint. En ce moment, je suis assis à quelques mètres de ma petite maison, face à un abrupt végétal. Je regarde le monde sur le point d'être englouti par l'obscurité. Mon corps est immobile sur une chaise en fer dont les pieds s’enfoncent de plus en plus dans le sol. »

Ainsi débute le roman d’Antonio Moresco. Le narrateur, dont on ne sait exactement ce qu’il fuit, est comme la chaise ; les pieds qui s’enfoncent dans l’humus et la tête dans les étoiles, un pied dans la réalité, l’autre dans les rêveries. Il ne fait qu’un avec le paysage et la vie des animaux qui accompagnent sa solitude. Sa vie se déroule entre discussions avec les hirondelles, les réflexions, les rêveries, les secousses sismiques, les orages quelques fois violents, la réparation du toit et ses rêveries et méditations. Et, il y a cette petite lumière qu’il voit dans le lointain, sur l’autre versant de la montagne. Ses seules sorties en voiture sont pour aller chercher des provisions dans le petit village un peu plus loin. Sinon, il ne rencontre personne et ne semble pas s’ennuyer.

Et toujours cette petite lumière sur l’autre versant qu’il perçoit chaque soir et qui brille toute la nuit. Il l’attend tous les soirs, comme un rituel emprunt de grande curiosité.

A l’automne, juste avant les premiers frimas, il décide d’aller à la rencontre de cette lumière. D’abord en voiture, puis à pied. Il finit par arriver devant la maison « A l’intérieur, dans une cuisine, se trouvait un enfant en culottes courtes, la tête rasée. Il soulevait dans ses petits bras un nuage de draps qu’il s’apprêtait à mettre dans un baquet. ». Ce petit garçon vit tout seul dans cette maison éloignée de tout

 Et, s’il laisse la lumière allumée c’est parce que, avoue t-il en rougissant, qu’il a peur du noir.

Il revient plusieurs fois et il se noue entre eux une grande amitié.

Mais qui est ce petit garçon, seul, qui dit aller à l’école la nuit. Cette école se situe dans le village plus bas, mais, c’est tout de même loin pour de petites jambes. Pourtant il refuse, toujours, l’aide du narrateur. Qui est ce petit garçon ? Qui est ce petit garçon si sérieux, méticuleux, s’organisant comme une grande personne ? Je n’ai pas cherché à différencier la vie diurne et nocturne, j’ai simplement mis mes pas dans ceux d’Antonio Moresco pour une promenade dans son monde fantastique et poétique où la nature s’offre à chacun.

Ce livre, entre récit, conte, roman métaphysique, est écrit avec une plume poétique, tendre. Les descriptions sont précises, imagées ; J’entendais le cri des hirondelles. Antonio Moresco  me ravit une nouvelle fois. J’apprécie son univers onirique déjà trouvé dans Fable d’amour et les incendiés. La petite lumière est une promenade calme, au cœur de la solitude, de la discrétion, de la fin qui n’en est pas une, entre rêve et réalité, la vie et la mort. Beaucoup de sérénité et de paix, à l’inverse de Fable d’amour et Les incendiés.

Un coup de cœur.

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J
Un auteur que j'adore dont l'univers me fascine.
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Z
Ce livre est beaucoup plus tendre que les deux autres déjà lus. J'aime son univers,
M
Comme je l'ai aimé aussi quand je l'ai lu, il y a deux ans environ je pense...un auteur à découvrir et une petite pépite emplie de douceur :) Merci pour ta chronique
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Z
Un doux parfum de poésie
M
O comme tu me fais envie avec cette douce lecture... Je sens que j'aimerais me perdre profondément dans cette forêt et qui sait, croiser cet enfant... Merci Zazy, je note ce livre si poétique dans ma PAL. J'ai tellement envie de douceur.
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Z
Livre trouvé chez Emmaüs !!
A
Une lecture marquante mais à part au milieu de ses autres écrits.
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Z
D'accord avec toi
A
C'est mon préféré de l'auteur ; je n'ai pas retrouvé la même force dans "fable d'amour".
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Z
Il y a beaucoup de poésie dans celui-ci, les deux autres sont p)lus violents
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