François Garde - Ce qu'il advint du sauvage blanc

Ce qu’il advint du sauvage blanc

François Garde

Editions Gallimard

Collection Blanche

Janvier 2012

327 pages

ISBN : 978207136629

4ème de couverture :

Au milieu du XIXe siècle, Narcisse Pelletier, un jeune matelot français, est abandonné sur une plage d'Australie. Dix-sept ans plus tard, un navire anglais le retrouve par hasard : il vit nu, tatoué, sait chasser et pêcher à la manière de la tribu qui l'a recueilli. Il a perdu l'usage de la langue française et oublié son nom.
Que s'est-il passé pendant ces dix-sept années? C'est l'énigme à laquelle se heurte Octave de Vallombrun, l'homme providentiel qui recueille à Sydney celui qu'on surnomme désormais le «sauvage blanc».

 

Inspiré d’une histoire vraie, Ce qu’il advint du sauvage blanc est le premier roman de François Garde.

Ce qu’il advint du sauvage blanc a reçu le Prix Goncourt du Premier Roman 2012

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« Quand il parvint au sommet de la petite falaise, il découvrir qu’il était seul. La chaloupe n’était plus tirée sur la plage, ne nageait pas sur les eaux turquoise. La goélette n’était plus au mouillage à l’entrée de la baie, aucune voile n’apparaissait même à l’horizon. Il ferma les yeux, secoua la tête. Rien n’y fit. Ils étaient partis. »

Ainsi commence le livre de François Garde. Ce petit paragraphe annonce le grand chamboulement de la vie de Narcisse Pelletier matelot sur la goélette Saint-Paul. Nous sommes au 19ème siècle. Imaginez-vous seul sur une plage, dans un continent inconnu et toutes les histoires qui circulent sur les sauvages.

17 ans plus tard, il sera rendu à la « civilisation ». Octave de Vallombrun, sociétaire de la Société de géographie, institution vénérable s’il en est, est chargé de ramener, celui que l’on appelle « le sauvage blanc », en France.

Octave de Vallombrun écrit à son mentor tout ce qui concerne la réacclimatation du matelot ainsi que les idées qui en découlent. Par la même occasion, nous remet en mémoire les connaissances de l’époque qui peuvent nous paraître presque indécentes (mais les mentalités ont-elle beaucoup changé ?). François Garde raconte, comme en voix off, l’adaptation obligée de Narcisse Pelletier. Le livre ira jusqu’au point d’orgue que seront la mort de Vallombrun, la disparition du matelot de France, après une dispute avec Vallombrun et son adoption pleine et entière par la tribu.

Au début le « sauvage blanc » n’était qu’un sujet d’étude pour ce jeune nobliau ayant soif de découvertes. Leurs relations vont évoluer au fur et à mesure de l’acclimatation de Narcisse. Pourtant, Narcisse garde toujours sa part de mystère et se refuse à parler. Pour lui « parler c’est mourir ». Après être déclaré mort par son armateur, je ne pense pas qu’il est envie de mourir une seconde fois en rendant publique sa vie sur l’île

Ce livre, écrit dans un français très agréable ne raconte pas seulement les péripéties des deux personnages. Il nous interroge sur la réacclimatation du matelot, sa réappropriation du français et de nos différentes cultures. Avec les « sauvages », Narcisse a appris une philosophie de la vie, de la survie, de l’entraide, le désintéressement, le geste gratuit… qui sont totalement inadaptés avec sa nouvelle vie.

J’ai tourné longtemps autour de ce livre, mais ce fut une lecture passionnante. La société dans laquelle nous vivons nous modèle. Changer d’identité comme a dû le faire Narcisse Pelletier rend son retour dans son ancien monde quasi impossible.

 

 

 

 

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S
Je freine alors que ce livre est clairement fait pour moi...ton billet me fait une bonne piqure de rappel.<br /> Ce qui me turlupine un peu c'est que j'ai peur de l'anachronisme du jugement de l'homme du XXI siècle sur celui du XIXe, j'ai peur de ne pas pouvoir lire ce livre sans arrière pensée...
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Z
Je pense les mêmes arrières-pensées que si tu lis un auteur de ce siècle.<br /> Essaie, tu verras
A
Un coup de coeur pour ma part.
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Z
Je te comprends
U
Ahhh moi aussi je tourne autour depuis longtemps... tu achèves de me convaincre...
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Z
Phil, merci pour ce livre-voyageur !
A
Il est sur ma LAL depuis longtemps ; il faudrait ralentir la parution des livres, ce n'est plus possible ;-)
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Z
Je suis d'accord avec toi. A bas les cadences infernales !
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