Jérôme Fansten - L'amour viendra, Petite !

L’amour viendra, Petite !

Jérôme Fansten

Flamand Noir éditions

Juin 2014

298 pages

ISBN : 9791093363059

 

 

4ème de couverture :

J. est détective privé au rabais... Il aime les femmes et enquête pour elles... Elles défilent dans sa vie, cannibales, schizophrènes, musicales... Pour elles, il se met en danger, tutoie l'absurde, et tout ça pour quel résultat ? De la pornographie éhontée, entre un kidnapping et une fusillade... Mais J. a besoin d'un boulot. Maintenant. N'importe lequel. Et pour cela, il est prêt à tout accepter... MOT DE L'ÉDITEUR: Ça pourrait commencer chez Boris Vian et se terminer chez Michel Audiard. Ou quelque chose comme Marguerite Duras sous amphet' qui s'essaie au pulp et au hard boiled... / Jérôme FANSTEN n'a pas peur des mots et les manipule avec un talent indécent. Connu pour sa plume noire, aiguisée et sans pudeur, il saupoudre ici son texte de notes de musiques, de poésie, avec ce qu'il faut de baroque pour bien parler du désir sexuel et de l'amour...

 

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Bon, voyons voir, comment parler de ce bouquin sans l’affadir, sans le prendre pour ce qu’il n’est pas et ne pas le laisser pour ce qu’il est ?

« Je fouille la poubelle et débusque une vieille bouteille de Jack Daniel's. Une bouteille vide. Enfin, vide... façon de parler... Une petite corolle d'or brun clapote encore au fond du culot. Je l'ai jetée trop tôt. » pourrait être le refrain de cette longue chanson écrite à l’encre noire et verte. Noire parce que, bien sûr, c’est un polar ; verte car le langage employé est égrillard et paillard, mais jamais obscène.


J. est un privé à l’ancienne sans le sous, sans beaucoup de travail qui se définit ainsi : « J, queutard émérite, porte-flingue décoratif et soyeux ; détective au rabais… Me voilà » et nous voici prévenus. Pour essayer de se renflouer, il doit accepter un peu n’importe quoi, comme sexe-toy chez une vieille frapadingue riche, lave-vaisselle chez l’usurier pourri très jaloux dont il doit surveiller la femme mais sauter, sur injonction paternelle, la fille nymphomane.

Vous aurez du kidnapping, des coups de feu, des têtes qui parlent, du vraisemblable et de l’invraisemblable. La langue verte et fleurie avec hommages aux grands du Polar comme Simenon ; des auteurs comme Vian auquel il dédit son interlude (Un moment pas piqué des vers), Roland Barthes, Rimbaud et beaucoup d’autres. Les femmes y ont pour nom Tristesse, Confiance (retrouvée en morceaux)…

J’ai aimé l’humour noir, acide, désespéré qui émane de ce livre. Il y a de l’Audiard, du Blondin, voire du Bikowski chez Jérôme Fansten. Je n’aurais garde d’oublier René Fallet lorsqu’il écrivait sous Bourgogne (le vin rouge bien sûr !). L’écriture est brillante, luxuriante (normal pour ce privé vivant dans la luxure). Le tout sur fond de jazz. L’impression d’un grand bordel, d’un grand foutoir organisé avec des phrases qui font mouche, qui tuent le moucheron à cent pas. J’aurais presque pu recopier tout le livre tant je me suis régalée. Vous connaissez mon amour des jeux de mots, je vous laisse imaginer la gourmandise avec laquelle j’ai dégusté ce bouquin presque d’une seule traite, faut pas être trop goulue et en laisser pour le lendemain.

Si vous voulez plus d’explications, voici ce que Jérôme Fansten écrit : « C’est quoi, les « enquêtes de J. » ? De l’auto-fiction ? Un hommage aux grands auteurs du Noir, Dashiel Hammett en tête ? Une manière de récupérer par la bande l’héritage surréaliste pour raconter des histoires d’amour ? Une parodie de polar ? Eh ben, c’est tout ça… C’est une autobiographie amoureuse, racontée avec le prétexte du hard boiled. A moins que ce soit un polar pur et dur, avec ce qu’il faut de baroque pour bien parler de l’amour et du désir sexuel. » .

Bon alors, si c’est une autobiographie amoureuse, j’aurais bien voulu être à la place de R.

 

Yv (lisez sa chronique, elle est drôlement bien tournée), je te remercie beaucoup et…. Si j’oubliais de te le rendre !!!

La première règle d’écriture d’Elmore Leonard est : Ne commencez jamais un livre en parlant de la météo.
La deuxième est : Eviter les prologues
Pour faire court, on va donc dire : il pleut des cordes et je suis fauché ! C’est clair, comme ça ? On a le tableau ?

L’amour est enfant de bohème, certes. Mais le désir… Le désir est un putain d’usurier.

Un bogoss immature et nombriliste, le genre à claquer la porte dès qu’une confrontation se profile –et comme il le fait avec fracas, ça donne l’impression qu’on touche les sommets de la tragédie quand on peine à simplement boucler le vaudeville.

Il fait chaud. La ville fermente dans ses odeurs.

Je m’approche de R. et ma main s’égare dans sa culotte. Beauté de l’errance. J’a peut-être un pied dans la tombe, mais mes doigts flirtent avec le paradis.

Son corps est doux, sucré, avec de petites vapeurs de musc et de houblon… Il est rouge sous la barbe et piqueté quand on lui souffle dans l’oreille. Le fond est tendre, mais corsé.

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D
Bonjour, je suis en pleine période polars.. Il me tente celui là.
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Z
Dominique, je me suis régalée, défoulée à le lire
J
J'ai du mal avec les histoires de détective privé. A part celles de Chandler, le maître absolu du genre selon moi.
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Z
Je dirais presque que c'est secondaire
C
Pas sûr que cela me plaise.<br /> Bon dimanche !
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C
Je suis tout à fait d'accord ;)<br /> Bonne semaine !
Z
Il en faut pour tous les goûts, sinon nos blogues seraient mornes plaines
A
Non, tu n'oserais pas ne pas lui rendre ? Si !
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Z
Non !
Y
Ah ben non alors... ! Et moi que deviendras-je ? Hélène a moins apprécié que toi, je suis ravi d'avoir réussi à te donner tant d'enthousiasme (enfin à être le lien entre toi et le livre qui te l'a donné)
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Z
Pas encore lu l'avis d'Hélène<br /> Ah bon, tu veux vraiment que je te le rende ????
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