Michel Quint - Effroyables jardins
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Effroyables jardins
Michel Quint
Editions Joëlle Losfeld
2000
65 pages
ISBN : 9782844120649
4ème de couverture :
" Certains témoins mentionnent qu'aux derniers jours du procès de Maurice Papon, la police a empêché un clown de rentrer dans la salle d'audience. Il semble que ce même jour, il ait attendu la sortie de l'accusé et l'ait simplement considéré à distance sans chercher à lui adresser la parole. L'ancien secrétaire général de la préfecture a peut-être remarqué ce clown mais rien n'est moins sûr. Par la suite l'homme est revenu régulièrement sans son déguisement à la fin des audiences et aux plaidoiries. A chaque fois, il posait sur ses genoux une mallette dont il caressait le cuir tout éraflé. Un huissier se souvient de l'avoir entendu dire après que le verdict fut tombé : - Sans vérité, comment peut-il y avoir de l'espoir ? " L'auteur dédie ce court texte lumineux, émouvant et métaphorique à la mémoire de son grand-père, ancien combattant à Verdun et de son père, ancien résistant.
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Déjà séduite par l’écriture de Michel Quint, je ne pouvais passer à côté de ce petit bijou. En peu de pages, Michel Quint raconte ce que, nous aussi, avons pu connaître, à savoir la honte des faits et gestes de son père. Ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère tous les deux.
Un soir Gaston révèle à Lucien les raisons pour lesquelles son père, chaque week-end se grime en clown. Il lui dit tout : la résistance, le dynamitage du transformateur, la prise d’otage... Alors, Il comprend l’attitude de son père, les regards, les silences. Alors il découvre le courage simple de son enseignant de père et l’hommage à celui qui leur a sauvé la vie en mettant son nez rouge au service des autres.
Michel Quint nous offre un récit juste, poétique, émouvant. Comme Lucien on se retrouve tout couillon devant ce récit et la fin est un joli pied de nez de clown.
Un récit profond, humain, qui ouvre une lueur dans ce monde de brutes. Au pays des salauds, certains font également de la résistance. Le courage, l’abnégation, l’amitié, la famille peuvent être plus que des mots sans références à la devise de Pétain. A faire lire