William G. Tapply - Dérive sanglante
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Dérive sanglante
William G. Tapply
Traduction Catherine Fort-Cantoni
Editions Gallmeister
270 pages
Avril 2007
ISBN : 9782351780114
4ème de couverture :
Suite à un improbable accident de montagne qui lui a fait perdre la mémoire, Stoney Calhoun est un homme sans passé. Cinq ans après avoir quitté l’hôpital, une confortable somme d’argent en poche, il a refait sa vie dans le Maine et coule des jours paisibles entre la boutique de pêche où il travaille et sa cabane enfouie au cœur des bois. Jusqu’à ce que son meilleur ami disparaisse. Calhoun se lance alors sur sa piste et accumule les découvertes macabres. Au fur et à mesure, il se découvre d’inattendus talents d’enquêteur qui vont le confronter aux fantômes de son passé.
Première aventure de Stoney Calhoun, Dérive sanglante nous promène à travers les paysages idylliques et chargés d’histoire du Maine, jusqu’à un final aussi violent qu’étonnant.
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Je suis remontée à la source de Stoney Calhoun. Le premier sera le dernier puisque William Tapply est parti au paradis des pêcheurs.
Ce premier livre ne dépare pas des deux autres. J’y ai retrouvé sa belle écriture, de la poésie, des descriptions somptueuses.
Ne vous pressez pas, nous ne sommes pas dans la cohue de la Pomme, mais dans le Maine, pays de la pêche, de la nature grandiose, mais pas genre Grand Canyon, non, mais grandiose tout de même. Cette Amérique-là me plait. « Les routes poussiéreuses, flanquées de murets, le sol sablonneux, les champs brûlés avant les semis, les ruines d’anciennes fermes au bout de chemins à présent envahis par un fouillis de genièvre et de peupliers et de vieux pommiers noueux, le bruissement d’une perdrix qui s’envole, la queue blanche, soudain entr’aperçue, d’un cerf, les érables aux troncs desquels on fiche un robinet pour en extraire la sève, le toit en aluminium d’une grange, lesté de vieux pneus de tracteurs en cas de tornade, les vaches Holstein et Jersey broutant dans les pâturages rocailleux, les grosses caravanes auxquelles il pousse des antennes de vingt pieds de haut, les verges d’or qui fleurissent entre les carcasses rouillées d’automobiles mortes, les poules qui picorent le gravier devant les portes, les blizzards et les orages… »
L’intrigue policière, et oui tout de même, il s’agit bel et bien d’un polar, avance lentement mais sûrement genre notre Maigret national et j’aime ça.
Si, en plus, vous lisez ce bouquin au coin du feu avec une petite musique de fond, vous touchez au bonheur.
Stoney Calhoun a suivi son créateur et parions qu’il y a de la pêche dans l’air.