Michela Murgia - Accabadora

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Accabadora

Michela Murgia

Traduit de l’italien par Nathalie Bauer

Editions Seuil

212 pages

ISBN : 9782021025071

 

 

4ème de couverture :


Dans un petit village sarde des années cinquante, la vieille couturière, Tzia Bonaria, décide d'accueillir chez elle Maria, quatrième fille d’une veuve d’humbles origines. Ce sera sa « fille d’âme », à laquelle elle va apprendre son métier, offrir un avenir, tout en l’obligeant à s’appliquer à l’école, ce qui n'est guère courant pour une fille à l'époque. Maria grandit donc entourée de soins et de tendresse; mais certains aspects de la vie de la couturière la troublent, en particulier ses mystérieuses absences nocturnes.
En réalité, Maria est la seule du village à ignorer la fonction de Tzia Bonaria, qui consiste à abréger la vie des mourants. La découverte de ce secret ne sera pas sans conséquence et il faudra bien des années pour que la fille d'âme arrive enfin à pardonner à sa mère adoptive. Dans une langue à la fois poétique et essentielle, Michela Murgia décrit merveilleusement les plis et replis les plus intimes du rapport très singulier qui unit la vieille Tzia Bonaria et la jeune Maria, dans une Sardaigne archaïque, aux us et coutumes fascinants.

 

Biographie de Michela Murgia :


Michela Murgia, auteure italienne, est née à Cabras en 1972. En 2006, elle a publié Il mondo deve sapere, le journal tragicomique d'un mois de travail dans un call center (dont Paolo Virzì a tiré un film). En mai 2008 elle publie, pour la maison d'édition Einaudi, Voyage en Sardaigne, un guide décrivant les zones les moins explorées de l'île.
Avec Accabadora, traduit en quinze langues, elle a obtenu le prix Campiello 2010.

 

 

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C’était il y a longtemps et pourtant, nous sommes en 1950 à Soreni, village de Sardaigne. Les femmes sont habillées en noir, deuil d’un mari, d’un enfant, d’un fiancé mort pendant les 2 dernières guerres. La terre est dure, les traditions tenaces, les habitants de ce village s’épient, se jalousent, se volent, s’entraident…. La vie normale d’un petit village.

 

Tzia Bonaria, veuve avant d’être mariée, ventre sec, va trouver Anna Teresa Listru et lui propose de recueillir sa dernière fille Maria, dite, la dernière, la quatrième, la fille en trop…. Maria  « Fill’e anima », fille d’âme, est élevée par Tzia qui lui donnera tout son amour, la confiance, l’éducation. Elle découvrira la sensation insolite d’être importante pour quelqu’un, de pouvoir grandir tranquillement. Pourtant, une nuit, elle découvre que Tzia s’absente la nuit…. Ce secret, ce sera son ami d’enfance qui le lui dévoilera à l’occasion du décès de son frère. Tzia est accabadora, l’endormeuse… Les femmes sardes donnent la vie mais certaines sont appelées au chevet de moribonds, qui le demandent,  pour donner la mort.  Pour l’accepter, il faudra que Maria quitte le village pour aller sur le continent, puis revienne assister Tzia mourante.

 

Fill’e anima, fille de l’âme, celle que l’on choisit pour l’amener vers soi, pour l’élever. Accabadora, fait presque penser à une formule magique. Le pouvoir poétique des mots étrangers est immense.

 

Quel plaisir cette lecture lente, au rythme de la vie de ce petit village du bout du monde où la modernité, synonyme de la fin de ces traditions, arrive à tous petits pas. Michela Murgia tisse autour de nous un voile de tendresse, de rudesse, de filiation, de transmission grâce à une écriture fluide, tout en retenue et si poétique que je n’ai pu reposer l'ouvrage. Un très bon livre que je ne peux que recommander. Merci à toi Cassiopée.

 

Quelques extraits :

 

« Fillus de anima.

C’est ainsi qu’on appelle les enfants doublement engendrés, de la pauvreté d’une femme et de la stérilité d’une autre. De ce second accouchement était née Maria Listru, fruit tardif de l’âme de Bonaria Urrai. »

 

« Malgré le temps qui s’était écoulé, Maria n’était pas encore certaine d’avoir compris à quel point c e choix avait dévié le cours de sa  vie. Une seule chose avait été portée en compte depuis le début : ce lit, au chevet duquel sa présence avait à présent le poids d’un accomplissement. »

 

« Puis la jeune fille commença à comprendre ce que Bonaria Urrai entendait quand elle lui avait lancé trois ans plus tôt : « Ne dis pas : fontaine, je ne boirai pas de ton eau ». »

 

 

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A
<br /> J'ai bien noté ce livre,  ta critique me donne envie de le  lire !!<br />
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Z
<br /> <br /> Merci beaucoup. C'est un bon livre<br /> <br /> <br /> <br />
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