Audur Ava Olafsdottir - Rosa candida

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Rosa candida

Rosa Candida

De Audur Ava Olafsdottir

Traduction de l’islandais : Catherine Eyjolfsson

Editions Zulma

333 pages

ISBN : 9782843045219

 

Acheté chez un bouquiiste, la couverture de ce livre fait appel  à mes souvenirs des années 1970 ainsi qu’aux blouses en nylon avec fermeture éclair, très en vogue à ce moment. En allant sur le site des Editions Zulma, j’ai remarqué que toutes leurs couvertures ont des graphismes étonnants.

 

Arnljótur jeune homme discret de 22 ans partage une passion avec sa mère : la serre où poussent une nouvelle sorte de Rosa Candida créée pas sa mère. Il y aura une aventure, sans lendemain, avec Anna, sauf que cette serre, très fertile ! est le lieu d’une procréation « accidentelle » Flora Sol naitra quelques 9 mois plus tard !

 

A la mort de sa mère, Lobby (beaucoup plus facile à retenir que Arnljótur !) quitte son vieux père veuf, son jumeau autiste, sa fille, son Islande natale, terre de brouillard, lave, mousse pour réaliser son rêve : être jardinier dans une des plus belles et plus anciennes roseraies du monde et faire prospérer les trois boutures de rosa candida qu’il avait apportées avec lui. Pour ce faire, il va couvrir beaucoup de chemins, parsemé de rencontres inattendues.

 

Comme rituel de passage, il va perdre une partie de son corps. Arrivé sur le continent, il doit être opéré d’urgence de l’appendicite. Son corps modifié, il poursuit l’aventure traverse de nombreuses forêts, comme un long tunnel qui le mènera jusqu’à la Roseraie. Il rencontrera différentes personnes qui l’aideront et lui permettront de passer à l’étape suivante. C’est ainsi que j’ai vécu ce long et lent périple. « Depuis mon réveil après l’opération de l’appendicite, j’ai l’esprit occupé par le corpzs, beaucoup plus qu’avant ».

 

Arrivé au monastère, Arnljótur s’ouvre à la vie comme un papillon sortant de sa chrysalide.

 

L’étape suivante est l’arrivée de la mère et de l’enfant. Tout bascule, de solitaire, il se retrouve à la tête d’une petite famille. « Nous la regardons tous les deux, les parents, tous fiers d’elle et je suis en train de me changer mentalement en père d’un petit enfant. »

 

Histoire d’amour presque sans paroles entre la mère de l’enfant et lui. Tout comme il a été quasiment muet avec la jeune auto-stoppeuse. Pourtant à nous, il se raconte, se dévoile. Il nous ouvre son esprit tout autant que son cœur et ce corps, il ne dira jamais sexe.

Homme doux, mais pas mièvre, Lobby a su trouver le bon en chacun des intervenants et en la lectrice que je suis.

 

Tout en défrichant le jardin monastique, Lobby défriche sa propre vie. Ses instruments de travail sont entre autres, Frère Thomas, moine amoureux du cinéma et d’alcool, qui va l’aider à peaufiner l’homme qu’il deviendra par l’intermédiaire de films. Sa fille, Flora Sol, prénom prédestiné pour cet amoureux des roses, fera de lui un  père attentif et aimant. Ils continueront la route tous les deux puisque la mère, passeur de témoin elle aussi, les quittera. Il sait alors, qu’il peut retourner chez lui.

 

Certains passages m’ont fait sourire comme lorsque sa vieille voisine lui amène des « patientes » car elle prétend que la seule présence de Flora Sol guérit les maux.

 

Quelques pépites :

De Frères Thomas :

 

« Tu es le bienvenu, si tu veux passer voir les regrets avec moi.

-Les quoi ?

- La nostalgie. Il faut regarder la souffrance dans les yeux pour pouvoir partager celle de ceux qui souffrent.


La beauté est dans l’âme de celui qui regarde dit-il

 

-          J’aimerais bien pouvoir mourir avec plus d’expérience après m’être trouvé moi-même.

-          Les hommes passent leur vie à la recherche d’eux-mêmes. On n’arrive jamais à une conclusion définitive en ce domaine. Je n’ai pas l’impression que tu aies un pied dans la tombe ».


Autres :


De quoi avez-vous envie ? demanda t-elle

C’est la pire question qu’on puisse me poser car elle touche au tréfonds de mon être ; je ne sais pas encore ce que je veux, il me reste tant de choses à expérimenter et à comprendre.

Ta mère était beaucoup avec toi. Moi j’étais plus avec on frère. Nous nous partagions la tâche. Ta maman et toi, vous parliez beaucoup ensemble tandis que Josef et moi, nous nous taisions ensemble. Ca marchait très bien comme ça.


 « Etre un homme, c’est pouvoir dire à une femme de ne pas se faire de soucis superflus ».

Nous la regardons tous les deux, les parents, tous fiers d’elle et je suis en train de me changer mentalement en père d’un petit enfant.


Oui, j’ai été opéré de l’appendicite il y a deux mois. Je ne suis plus le même corps qu’avant.

 

4ème de couverture :

Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s'en rendre compte les dernières paroles d'une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C'est là qu'Arnljótur aura aimé Anna, une amie d'un ami, un petit bout de nuit, et l'aura mise innocemment enceinte. En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.

 

Biographie de Audur Ava Ólafsdóttir (site éditions Zulma)

Audur Ava Ólafsdóttir est née en 1958. Elle a fait des études d'histoire de l'art à Paris et a longtemps été maître-assistante d'histoire de l'art à l'Université d'Islande. Directrice du Musée de l'Université d'Islande, elle est très active dans la promotion de l'art. À ce titre, elle a donné de nombreuses conférences et organisé plusieurs expositions d'artistes. 

Rosa candida, traduit pour la première fois en français, est son troisième roman après Upphækkuð jörð (Terre relevée) en 1998, et Rigning í nóvember (Pluie de novembre) en 2004, qui a été couronné par le Prix de Littérature de la Ville de Reykjavík.

Rosa candida a reçu en Islande deux prix littéraires : le Prix culturel DV de littérature 2008 et le Prix littéraire des femmes (Fjöruverðlaun). En France, il a été finaliste du Prix Fémina et du Grand Prix des lectrices de Elle. Il a reçu le Prix des libraires au Québec. Ce roman a également été traduit en anglais, danois, allemand, néerlandais, espagnol. Il est en cours de traduction en tchèque, finnois et italien.

Audur Ava Ólafsdóttir vit à Reykjavík. Elle écrit actuellement un nouveau roman.


 

D'autres avis : ptigateau  Mimi  Philisine-cave

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L
<br /> J'ai aussi beaucoup aimé.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le Papou<br />
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Z
<br /> <br /> oui un vraiment bon livre<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Un roman qui est dans ma LAL, il me tarde de le découvrir. Merci pour ce billet ;)<br />
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Z
<br /> <br /> Vraiment un bon livre et une belle lecture<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Un vrai plaisir de lecture, ce livre-là !! <br />
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Z
<br /> <br /> C'est vrai<br /> <br /> <br /> <br />
Y
<br /> Comme beaucoup, j'ai beaucoup aimé ce roman, qui sort de l'ordinaire et qui avec rien provoque de trsè belles choses.<br />
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Z
<br /> <br /> Très bon résumé !!<br /> <br /> <br /> <br />
O
<br /> Bonjour Zazy<br /> <br /> <br /> J'ai beaucoup de mal à entrer dans les romans nordiques, est-ce rédhibitoire ?<br /> <br /> <br /> Amitiés<br />
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Z
<br /> <br /> Il ne s'agit peut-être que d'une question de marque de bière !!!<br /> <br /> <br /> Celui-ci n'a rien à voir avec les polars nordiques, c'est un vrai petit bijour. Tu devrais essayer si tu ne l'as déjà fait<br /> <br /> <br /> <br />
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