Metin Arditi - La confrérie des moines volants

  • zazy

 

 

La confrérie des moines volants

Metin Arditi

Editions Grasset

ISBN : 9782246804390

 

4ème de couverture :

1937. Le régime soviétique pille, vend et détruit les trésors de l’Eglise russe. Il ferme plus de mille monastères. Des centaines de milliers de prêtres et de moines sont exécutés. Les plus chanceux s’échappent, vivant cachés dans les forêts. Voici l’histoire de Nikodime Kirilenko, ermite au monastère de Saint-Eustache, qui, avec l’aide d’une poignée de moines vagabonds, tente de sauver les plus beaux trésors de l’art sacré orthodoxe. Où l’on rencontrera un ancien trapéziste, un novice de vingt ans et quelques autres fous de Dieu.

De 1937 à nos jours, de la Russie bolchévique à la Moscou des milliardaires et des galeries d’art, l’étourdissante histoire de quelques moines sans moyens mais courageux face à la violence de l’Histoire. Le péché, le pardon et l’Art comme ultime rédemption parcourent ce roman ample et bouleversant. Et puis, il y a Irina. Elle fuit, traverse l'Europe, arrive à Paris, change d'identité... Elle est au cœur de cette étonnante histoire de résistance et de rédemption.

 

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Un roman de Metin Arditi, ça ne se refuse pas !!!

 

1937. Chassés de leurs monastères par les bolchéviques, quelques moines échappent à la tuerie et s’enfuient, se cachent dans les forêts. Ainsi firent Nikodime et deux jeunes moinillons venus l’avertir. Errant, Nikodime ne sait quoi répondre aux deux frères. « Seigneur, Seigneur, pourquoi m’as-tu abandonné ? » « Non, ce n’était pas le Seigneur qui avait abandonné les hommes. C’était des gens comme lui, Nikodime, qui avaient laissé entrer Satan dans leur vie. Des gens qui avait souillé l’Eglise de leurs péchés et ne priaient Dieu que pour leur propre salut. » Ah ! voici un pan du secret révélé, mais guère plus que l’ombre d’un soupçon.

Nikodime se ressaisit et décide leur établissement dans des cabanes de chantier totalement à l’abandon et son bientôt rejoints pas d’autres transfuges. « La vérité se trouvait dans ce mot. Le travail. Nikodime l’avait compris. Si le Christ avait refusé les propositions de Satan, ce n’était pas sa confiance en l’homme qui l’avait décidé à le faire. C’était son sens des réalités. L’homme était un pêcheur. Mais à qui confier une tâche, sinon à un pêcheur ? Celui-là n’avait qu’une seule voie de salut, celle de se racheter… Le Christ n’avait-il pas confié la construction de son église à Pierre, sachant par avance que celui-ci allait le trahir ? » Cette longue réflexion jette les base d’une petite confrérie « la Petite Jérusalem ». Ils se sont fixés un but, sauver les icônes et autres objets d’art sacré en les volant dans les églises dévolues à des choses genre gymnase, maison du peuple… « Une belle icône, dit Pavel, c’est une occasion de se réjouir. Pas de se disputer. »

 

Nikodime est encore et toujours en proie à ces démons, à ces souvenirs. Malgré les punitions qu’il s’inflige, Satan rôde encore et toujours. Cette fois-ci sous les traits de la jeune Irina. « Le couple semblait terrorisé. Mais la fille dévisageait Nikodime sans retenue. C’était une adolescente de petite taille, très blonde. Elle avait une poitrine lourde qui lui donnait un air de femme-enfant. »

 

Mais bon, je ne vous en raconterai pas plus.

Une histoire prenante, qui raconte la grande histoire à travers ce moine… Mais au détour d’une page, nous voici de retour en 2000 où Arditi nous présente un photographe de grand renom : Mathias Marceau.

Dépaysement total. Bon, Marceau va redevenir reporter pour partir à la recherche de ce moine et des objets d’arts pour les photographier. Classique ! Que nenni mes amis, mais là encore, je n’ai pas du tout, mais alors là pas du tout envie de vous dévoiler la suite.

 

Metin Arditi nous emmène au fil des pages dans une épopée chronologique. Le secret, l’Histoire, les histoires, tout cela dans un style haletant. Ces hommes exaltés, fiers de leur croyance, jusqu’auboutistes nous amènent à une réflexion, comme dans Prince d’orchestre, sur la fragilité de l’homme, ses souffrances, ses secrets et toujours et encore l’Art et son côté sacré.

Souvent je note des concordances, même minimes, avec les livres lus précédemment. Il y est question, entre autre, du pays natal, de cet attachement hors toute logique (voir Le pays natal), de la quête du passé tu (voir La part du feu).

 

Cette fois encore, Metin Arditi m’a prise par la main. Je me suis laissée porter par sa plume. La première partie est assez forte ; voir ces hommes, ces rebelles, se cacher, s’entraider, puis se diviser jusqu’à des chutes inattendues. La seconde partie explicite les secrets. La comédie jouée par les Hautes Autorités pourrait être risible si elle n’était pas réaliste.

 

Il faut vraiment que je me plonge dans le Turqueto !

 

J'ai eu le plaisir de lire ce livre en avant-première grâce à l'opération organisée Libfly par et la librairie Furet du Nord . Ce livre voyage grâce à Nena et je l’en remercie

 

« Le plus troublé de tous était Nikodime. Cette icône parlait de Dieu, des astres et d’aventure. Mais surtout, elle annonçait la communion entre l’homme et Dieu… Elle portait la promesse du pardon divin, annonçait la rédemption. »

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P
Bonjour,<br /> Un beau livre et une belle critique.<br /> Tu devrais aimer le Turquetto, il semble du moins vu les articles qui ont suivi celui-ci que tu n'aies pas encore eu l'occasion de le lire !<br /> Je surveillerai ton commentaire depuis Babelio !<br /> Anne
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A
Le thème me parle bien, je le note, sans urgence, il sera à la bibliothèque.
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Z
Un Arditi, la bibliothèque l'a certainement acheté. Bonne lecture
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