Lorenzo Lunar - La vie est un tango

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La vie est un tango

Lorenzo Lunar

Traduction Morgane Le Roy

Editions Asphalte

160 pages

Juin 2013

ISBN : 9782918767350

 

4ème de couverture

«Un roman noir par sa trame, un roman social pour sa critique du système, mais aussi un roman d'amour empli de tendresse.» José Luis Munoz

«Puchy a toujours dit que le quartier était un monstre. Je l'ai entendu dire tant de fois que j'ai fini par me l'imaginer moi-même ainsi : une pieuvre pourvue d'un million de tentacules.» Léo Martin est depuis peu commissaire de quartier à Santa Clara, ville de province cubaine. Sa routine : faire face aux business illégaux, aux règlements de comptes et aux coups tordus des petites frappes du coin. Léo enquête sur une contrebande de lunettes de soleil quand un jeune homme se fait assassiner. Quels sont les liens entre ces deux affaires ? Les amis et collègues de Léo sont-ils tous irréprochables ?
Dans La vie est un tango, c'est tout un quartier qui prend vie, peuplé de rumeurs et de faux-semblants.

L'auteur :
Lorenzo Lunar est né à Santa Clara (Cuba) en 1958. Il a été sélectionné pour le prix Dashiell Hammett (meilleur roman noir en espagnol) pour son premier roman publié en France, Boléro noir à Santa Clara (L'Atinoir, 2009). L'auteur a reçu le prix Plume de Cristal en janvier 2013 à Cuba, qui récompense l'écrivain le plus lu de l'année écoulée. Leonardo Padura ou Daniel Chavarría ont précédemment remporté ce prix.

 

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Par ce temps de grande chaleur, un petit détour par Cuba me rafraichira !!

Léo Martin est un flic un peu désabusé, fermant les yeux sur les petits trafics, les putes vieillissantes ou tout juste sur le trottoir…. Enfin, tout ce qui fait la vie de ce quartier de Santa Clara à Cuba. Mais, là, il s’agit d’un trafic…. De lunettes de soleil. Cela pourrait prêter à rire dans ce pays ensoleillé, mais il y a des morts et là, Léo Martin ouvre les deux yeux pour découvrir la vérité. L’intrigue est mince et ne pensez pas trouver un thriller genre américain avec gros calibres, cadavres dans les placards, politiciens véreux….. Quoique pour les véreux, il y en a une grande collection dans ce livre.

Lorenzo Lunar nous offre une promenade dans sa ville natale. Plus qu’un polar, c’est un roman noir car la vie n’est pas facile à Santa Clara. C’est le système de la débrouille, un système D poussé.  Le calambuco coule à flot continu dès le matin. La vie s’organise entre coupures de courant, petits trafics en tout genre, petits accommodements…. Il faut bien vivre car à Santa Clara, la vie n’y est pas facile. La capitale, les vitrines ouvertes sur les touristes sont loin.

Comme un tango, ce livre est sensuel. Comme le tango, Léo Martin a toujours l’air d’improviser, mais à la fin c’est toujours lui qui mène la danse. Il marche avec ses partenaires le temps d’une danse, d’une valse hésitation. Les autres le suivent sans savoir où il va et, des fois, lui non plus ne sait pas quelle direction prendre.

L’intrigue mince permet à Lorenzo Lunar de nous parler de son pays où il est bien connu, surtout très officiellement connu, que la drogue ne circule pas, que le pays est propre sur lui. Alors il nous fait visiter les dessous du pays, beaucoup moins blancs, plus corrompus, avec drogue et mauvais rhum. Le pays du désespoir, de la résignation (apparente ?) même si, comme l’a chanté Aznavour, la misère est moins pénible au soleil. Entre coupures journalières du courant, violence larvée, débrouille…

 

Les personnages sont hauts en couleur. Ainsi Moro qui fait la queue et vend ses places ; Olga, fille de pute, devenue pute elle-même ; Mayita, la pute qu’il a dans le corps et dans le cœur (quelles lignes enflammées sur Elle !) ; Luisa la compagne quasi officielle ; Gordillo l’indic….. Sans oublier « Radio-trottoir ».

 

Oui, je sais, il y a dans ce texte beaucoup de fois le mot pute, mais c’est le mot que l’auteur emploie.

 

Un bon livre que j’ai pris grand plaisir à lire. Merci Nanette de l’avoir fait voyager jusque vers moi.

Dernières phrases de la postface de Lorenzo Lunar : « C’est à Santa Clara que se déroulent la plupart de mes romans, au même titre que ma propre vie. Je ferme les yeux et je vois mes personnages déambuler dans es rues. J’écoute les voisins me raconter leurs histoires. Ensuite j’écris. Avec l’assurance de ne jamais tomber en panne d’inspiration » Alors à bientôt de vous lire.

 

Quelques extraits :

« Moro passe ses nuits autour du Parc Vidal pour faire la queue et vendre ses places dans les files d’attente le lendemain matin. Il fait la queue chez le notaire, car que ce soit pour se marier ou pour divorcer, il fut prendre son tour.

Il fait la queue à la Réforme urbaine, passage obligé pour quiconque veut procéder à un échange de logement. »

 

« Ecoute, Gordillo, tu es et tu resteras un indic. Tu n’as pas le choix, tu dois continuer. Pas la peine de chercher plus loin. Tu es venu ici pour me raconter ce que tu as appris et tu dois me le dire parce que t’es mon informateur et parce que, pour une raison quelconque, cela t’arrange bien de me raconter tout ça. Allez, parle, et vite. »

 

« Il est trois heures de l’après-midi, Mayita me passe sous le nez.

Mayita, ses yeux verts, ses cheveux blonds, moulée dans une robe en lycra au bord de l’éclatement.

Mayita, qui sent le parfum à la violette, le shampoing à la faire et le savon à la pêche.

Mayita une mangue mûre. Mûre à point d haut de ses trente ans avec sa petite gueule de fripouille.

Mayita, qui sait comment onduler du cul quand elle me passe sous le nez. »

 

Ils en parlent : Yv -         eireannyvon  - Libfly

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W
These are some of the best short films that you can possibly get over the time. It would be nice of you to compliment this work of art and also encourage them to do more and more works. Please do watch and write your reviews.
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Y
Je confirme tout le bien que tu dis de ce polar social, dans la lignée de ceux de Leonardo Padura
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Z
Des auteurs à découvrir
L
Un roman qui devrait m'intéresser !<br /> je sors de Vendetta de Ellory, où il est aussi beaucoup question de Cuba !
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Z
Pas lui celui-ci, mais la vie est un tango est plus qu'agréable, un vrai bon moment de lecture
D
Bonjour, <br /> Cuba est un pays tellement fascinant plein de contradictions. ce livre m'attire.
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Z
Les filles sont aguichantes, le rhum, bon, OK, c'est un tord boyau, mais la lecture est des plus agréable
A
Je n'ai pas beaucoup lu sur cette région du monde, ça pourrait être l'occasion.
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Z
Facile et agréable à lire
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