Yannick Grannec - La Déesse des petites victoires
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La Déesse des petites victoires
Yannick Grannec
Editions Anne Carrière
465 pages
Août 2012
ISBN : 9782843376665
Dans le cadre du Salon du Roman Historique de Levallois, organise une lecture commune des livres en lice pour le Prix du Roman Historique. Ce livre va poursuivre sa route vers d’autres lecteurs.
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Enoncé du problème :
Quelles sont les probabilités qu’une danseuse de cabaret de seconde zone et un mathématicien de génie, connu pour sa théorie de l'incomplétude ; que la veuve d’un génie des mathématiques et une jeune documentaliste névrosée se rencontrent ? Veuillez justifier vos arguments ainsi que vos conclusions.
- Anna, documentaliste à l’Institut de Recherche Avancée de Princeton (USA), quasi anorexique, plutôt déprimée, fuyant la vie pour ne pas ressembler à sa mère.
- Adèle, veuve du grand mathématicien autrichien Kurt Gödel. Ancienne danseuse dans un cabaret miteux où elle fait la connaissance de ce jeune homme pas comme les autres.
Ces deux femmes vont se rencontrer car L’IAS, désireux, de mettre la main sur les documents laissés par Kurt Gödel confie à Anna la lourde tâche de les récupérer auprès de cette veuve un peu acariâtre que personne ne peut apparemment convaincre.
Un chapitre pour Anna, un chapitre pour Adèle…. Le met aurait pu être insipide, mais la force de Yannick Grannec, en plus d’un formidable travail de documentation sur Gödel, est de nous faire vivre cette rencontre émaillée des incertitudes d’Anna et des souvenirs d’Adèle. Elles se sont élues mutuellement et Adèle va lui conter sa vie avec Gödel : « Le plus grand logicien du monde ? Le roi des emmerdeurs, oui ! »
Fin des années 1920, Adèle et Kurt se rencontrent et ainsi débute une relation qui dura jusqu’à la mort. Ne me demandez pas de vous résumer le travail de génie de ce mathématicien, je ne saurais le faire (incapable que je suis de résoudre une équation au premier degré !), qui ira jusqu’à. Ce n’est pas grave car le personnage central est Adèle. Elle a tout quitté, son petit monde, son métier pour suivre cet homme qui ne lui a jamais dit un seul mot d’amour. Elle le soignera, lui évitera une mort précoce, accepte de partir pour Princeton, elle qui ne parle pas la langue qui se sentira toujours étrangère à ce monde de mathématiciens et de génies. Quelle abnégation, heureusement Einstein était là pour la soutenir.
Gödel a 2 béquilles : sa femme et les mathématiques ou l’inverse. Il vit dans et par la force de sa femme et se nourrit de mathématiques. A lui la reconnaissance du monde scientifique à elle les petites victoires. Mais, au fait qu’elles sont ces petites victoires ? Entre autre, son mariage, bien que ce fut presqu’une injonction de Mme Gödel-mère ; l’achat d’une maison ; le plaisir d’installer une paire de flamands roses du plus mauvais goût pour faire râler la belle-mère ; tous ces jours où elle a lutté contre la paranoïa, la folie de son génie de mari…
L’auteure a bien su démontrer dans ce livre le théorème de l’amour et des petites victoires. Un ouvrage qui m’a fait découvrir un génie inconnu dont Albert Einstein aimait à dire : « Je ne vais à mon bureau que pour avoir le privilège de rentrer à pied avec Kurt Gödel ». Nous traversons le XXème siècle dans les pas de ces génies qu’elle rend humain.
Yannick Grannec, votre démonstration est fort judicieuse, vos recherches documentaires sérieuses. Quant au style très efficace, il m’a ravie, peu de temps morts, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer en lisant votre gros bouquin.
4ème de couverture :
Université de Princeton, 1980. Anna Roth, jeune documentaliste sans ambition, se voit confier la tâche de récupérer les archives de Kurt Gödel, le plus fascinant et hermétique mathématicien du XXe siècle.
Sa mission consiste à apprivoiser la veuve du grand homme, une mégère notoire qui semble exercer une vengeance tardive contre l'establishment en refusant de céder les documents d'une incommensurable valeur scientifique.
Dès la première rencontre, Adèle voit clair dans le jeu d'Anna. Contre toute attente, elle ne la rejette pas mais impose ses règles. La vieille femme sait qu'elle va bientôt mourir, et il lui reste une histoire à raconter, une histoire que personne n'a jamais voulu entendre. De la Vienne flamboyante des années 1930 au Princeton de l'après-guerre ; de l'Anschluss au maccarthysme ; de la fin de l'idéal positiviste à l'avènement de l'arme nucléaire, Anna découvre l'épopée d'un génie qui ne savait pas vivre et d'une femme qui ne savait qu'aimer.
Albert Einstein aimait à dire : 'Je ne vais à mon bureau que pour avoir le privilège de rentrer à pied avec Kurt Gödel. 'Cet homme, peu connu des profanes, a eu une vie de légende : à la fois dieu vivant de l'Olympe que représentait Princeton après la guerre et mortel affligé par les pires désordres de la folie. Yannick Grannec a réussi, dans ce premier roman, le tour de force de tisser une grande fresque sur le XXe siècle, une ode au génie humain et un roman profond sur la fonction de l'amour et la finalité de l'existence.
Biographie de Yannick Grannec :
Après un bac scientifique et des études artistiques, elle rejoint l'École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI) où elle obtient en 1994 un diplôme de designer industriel. Auteur de quelques livres jeunesse, passionnée de mathématiques, elle publie en 2012 son premier roman La déesse des petites victoires. Elle vit aujourd'hui à Saint-Paul de Vence où elle se consacre à l'écriture.