Leïla Sebbar - Fatima ou les Algériennes du square

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Fatima ou les algeriennes au square

Fatima ou les Algériennes au square

Leïla Sebbar

Elyzad poche

251 pages

ISBN : 9789973580245

 

 

 

4ème de couverture :

On est au début des années 80. Banlieue parisienne. La Courneuve. Fatima et ses amies algériennes de la cité se retrouvent au square. C'est leur patio. Elles sont les premières immigrées, héroïnes de la littérature française. Dalila, 7 ans, la fille de Fatima, ne quitte pas le flan de sa mère. Elle écoute les histoires du quartier. Violence et tendresse dans l'exil. Bavardages, rires, cris, colères, bagarre, viols, flics... Dalila, battue par son père a décidé de gagner.

 

Biographie de l’auteure (évènement.fr)

 

Née d'un père algérien instituteur et d'une mère française, institutrice elle aussi en Algérie, Leïla grandit avec son frère et ses sœurs dans ce pays avant d'arriver, à dix-huit ans, à Aix-en-Provence pour des études supérieures de lettres. Ne parlant pas arabe, Leïla revient sur ce double exil dans 'Je ne parle pas la langue de mon père' (2003). Dans le livre-album, 'Mes Algéries en France' (2004), un recueil de récits mêlant réalité et fiction, Sebbar évoque avec amour la France et l'Algérie. Professeur de lettres, elle publie, dans les années 70, ses premiers essais, des réflexions sur la violence faite aux filles en France. Elle publie ensuite 'Le Chinois vert d'Afrique' (1984), 'Les Carnets de Shérezade' (1985), 'Le Silence des rives' (1995), récompensé par le Prix Kateb Yacine. 'La Jeune Fille au balcon' (1996) et 'La Seine était rouge' (1999) sont particulièrement appréciés par la jeunesse. Dans 'Lettres parisiennes, autopsie de l'exil' (1993), correspondance avec Nancy Huston, elle revient sur l'exil. En 2006, paraissent les romans 'Les Femmes au bain' et 'L' Habit vert' et en 2007 'Le Vagabond', 'Marguerite' (pour la jeunesse), 'Le Ravin de la femme sauvage', 'Métro, Instantanés'. Leïla Sebbar vit à Paris depuis 1963 et collabore à France Culture ainsi qu'à diverses revues dont le Magazine Littéraire.

 

 

 

Nous sommes dans les années 80 dans les 4000 de La Courneuve. Beaucoup de familles maghrébines habitent ici. Fatima et les autres femmes, en majorité Kabyles totalement illettrées, se retrouvent souvent en bas de leur immeuble, toujours sur le même banc du square à côté d’un arbre, et parlent, racontent comme pour se libérer de la peur de l’inconnu, des inconnus que sont devenus leurs maris et enfants.

Dalila, fille de Fatima, restait collée à sa mère pour les écouter parler et souvent, il n’y est question que de coups portés aux filles. Les mères voudraient tant que les enfants réussissent à l’école, elles qui n’y sont jamais allées. Si elles sont indulgentes avec leurs fils fugueurs, qui désertent l’école, il n’en va pas de même avec les filles. Au Pays, elles sont enfermées, ici, c’est plus dur et elles craignent pour leur virginité, véritable sésame pour un mariage arrangé lors de vacances algériennes….

Les garçons, et bien, ils abandonnent petit à petit l’école, se retrouvent à plusieurs à Paris. Leur soif d’argent facile poussent certains à se prostituer au Boul’mich. Pour d’autres, c’est la bande de petits malfrats. Que voulez-vous, le père a abandonné leur autorité sur eux. Alors, les mères, lorsque se déclenche une bagarre entre bandes et que les forces de l’ordre arrivent, ont peur qu’un de leurs fils soit emmené au poste… Les pères sont souvent absents de par leur travail et leur boulot au noir ou leurs arrêts aux bistrots. Les mères, quant à elles, ont tissé une certaine connivence avec leurs enfants, même si cela ne va pas jusqu’à les défendre lorsque les pères les bat.

 

Tout cela Dalila l’entent, le retient et se dit Jamais. µDevenue adolescente, elle ose l’interdit en allant se balader à Paris avec une amie. Bien sûr, tout se paie cash et trash : lorsqu’elle rentre un peu tard ne voulant rien dire, le père prépare la ceinture et tabasse sa fille sans que Fatima ose, le plus souvent, intervenir. Pourtant, un jour, Dalila décide de sauter le pas : elle va partir de chez elle, fuguer… cela fait 8 jours que son père la tient séquestrée dans sa chambre. Et oui, que voulez-vous, au Pays, les filles sont séquestrées et pas besoin, à cette époque, d’aller trop à l’école, pour sa marier à 17 ans avec l’élu que votre père à choisi.

Je souhaite bon courage et bonne chance à Leila, car son nouveau parcours ne sera pas facile.

 

Je me pose une question. Est-ce ce manque de disponibilité du père, cette perte de repère qui a fait que certains se sont tournés vers des imams plus ou moins intégristes qui leur ont donné une ligne de conduite ??? ou ce besoin de racines qu’ils refusaient  lorsque les pères leurs demandaient dans leur enfance d’apprendre les rites de tuerie du mouton pour les fêtes...  ou lors des vacances au Pays ? Et oui, ce Pays, ce Pays de cocagne dont les pères leurs rebattent les oreilles. Ils vont même jusqu’à prévoir le retour de leur dépouille pour un enterrement là-bas, surtout ne pas être enterrés en terre mécréante !! Mais jamais il n’est question de mêmes dispositions pour la dépouille de leurs femmes.

 

Le livre de Leïla Sebbar est une véritable immersion dans ce monde qui m’est inconnu. Une très jolie couverture et un beau papier l’agrémente. Une belle lecture qui ne fut pas toujours facile. Ce livre, dur par moments est très instructif.

 

Je remerciement très vivement logo-libflybiset les banner9 poche (cliquez sur l’icone pour visiter le blog) de m’avoir permis, dans le cadre de l’opération : Lire, partager, rencontrer : deux éditeurs se livrent - spécial Maghreb, de découvrir cette littérature. J’en ai par ailleurs beaucoup aimé le dessin.

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En cette période de vœux, je souhaite que tous ces coquelicots s’épanouissent pour un futur démocratique dans cette Tunisie si belle.

D'autres avis sur :  le blog de yohan

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S
<br /> Je suis en train de le lire : j'aime beaucoup ce livre.<br />
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Z
<br /> <br /> Ton commentaire est très complet bravo<br /> <br /> <br /> <br />
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