Georges-Arthur Goldschmidt - L'après-exil
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L’après-exil
Georges-Arthur Goldschmidt
Edition Verdier
https://editions-verdier.fr/livre/lapres-exil/
96 pages
janvier 2025
ISBN : 9782378562366
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4ème de couverture :
Le 18 mai 1938 marqua pour Georges-Arthur Goldschmidt un changement de vie radical : au lendemain de son dixième anniversaire, lui et son frère aîné furent envoyés par leurs parents loin d’Allemagne afin d’échapper à la persécution nazie.
Ce qui commence ce jour-là est un « après-exil » qui, en réalité, ne connaîtra pas de fin. Non pas un simple événement mais, pour celui qui a été chassé de son pays en raison de sa naissance, la découverte d’une situation existentielle.
Ce récit d’une rare intensité dit la souffrance de cette condition nouvelle qui eut pour conséquence, entre autres, ce que l’auteur caractérise comme son « dédoublement linguistique ».
L’auteur (site de a maison d’édition) :
Né le 2 mai 1928 à Reinbek (Allemagne). Famille de magistrats convertie au protestantisme, émigre en France en 1939. Professeur agrégé d’allemand jusqu’en 1992. Citoyen français, vit à Paris.
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« Quiconque a été contraint à l’exil n’en sort plus de toute sa vie ».
Ses aïeux se sont convertis au protestantisme depuis plusieurs générations, mais, bon, pour les autorités, ils sont d’origine juive, un point c’est tout. Vu les déportations juives, Hitler et sa politique, les parents de Georges André Goldschmidt décident de le faire partir avec son frère en Italie. La montée anti juive de Mussolini, les pousse dans un pensionnat catholique dans les Alpes françaises, où ils seront sauvés bien que ils représentent ceux qui ont tué le Christ.
Après la peur, la chape de béton, la pression parentale, les enfants trouvent une certaine liberté dans l’exil « L’Italie était un lieu de repos, on se sentait libre, le corps n’était plus enfermé dans une enveloppe de ciment par l’obéissance »
Le revers, c’est que l’exil colle à la peau. Il ne devient pas bilingue, mais la nouvelle langue a écrasé la langue natale. Il « ne cesse de trimballer avec lui la première langue sous l’autre, qu’il le veuille ou non. Il n’a pas “appris” sa deuxième langue, c’est elle qui a fondé sa survie »L’exilé est « linguistiquement dédoublé ».
Exilé, la vie de Georges-Arthur Goldschmidt change, son corps change, il tait ses origines pour survivre. Quant en est-il de ses origines, de son identité qu’il doit taire, c&cher ? Les traces de sa vie liée à une histoire, l’Histoire douloureuse.
Il y a un enchevêtrement entre la langue française, son corps, ses difficultés et, juste dessous, l’allemand, la prime enfance, les souvenirs. Tout ceci fait de Georges André Goldschmidt un être coupé en deux.
Il y a peu, j’ai lu dans le journal un reportage sur ses femmes et enfants ukrainiens réfugiés en France. Les jeunes enfants parlent français couramment, font leurs vies en France et, pour la plupart, adultes et enfants confondus, ne pensent plus retourner en Ukraine. Le même scénario se répète.
Un livre très profond sur la force et la dureté de l’exil. Ce pays quitté de force me fait penser, par les réflexions de l’auteur à ces membres amputés qui démangent toujours. La vie de l’auteur est en France, mais l’Allemagne démange encore et toujours
Un coup de cœur
Livre lu dans le cadre d'une masse critique de Babelio que je remercie pour cette très belle découverte. Les éditions Verdier sont coutumières de mes coups de coeur !
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« Le nazisme n’était pas seulement une dictature, ce n’était rien d’autre qu’un vaste massacre » et l’histoire étant un éternel recommencement….