Arnaldur Indridason - Le lagon noir
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Le lagon noir
Arnaldur Indridason
Traduction Eric Boury
Editions Métailié
Mars 2016
320 pages
ISBN : 979-10-226-0419-2
4ème de couverture :
Reykjavík, 1979. Le corps d‘un homme est repêché dans ce qui va devenir le lagon bleu. Il s’agit d’un ingénieur employé à la base américaine de l’aéroport de Keflavik. Dans l’atmosphère de la guerre froide, l’attention de la police s’oriente vers de mystérieux vols effectués entre le Groenland et l’Islande. Les autorités américaines ne sont pas prêtes à coopérer et font même tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher la police islandaise de faire son travail. Dans un climat de tension, conscients des risques qu’ils prennent, Erlendur et Marion Briem poursuivent leur enquête avec l’aide d’une jeune femme noire, officier de la base.
Le jeune inspecteur Erlendur vient d’entrer à la brigade d’enquêtes criminelles, il est curieux, passionné par son métier, soucieux des autres, mais il ne cache pas son opposition à la présence américaine sur le sol islandais.
En parallèle, il travaille sur une vieille affaire non résolue. Une jeune fille disparue sur le chemin de l’école quarante ans plus tôt, à l’époque où la modernité arrivait clandestinement dans l’île, portée par les disques de rock et les jeans venus de la base américaine.
Indridason construit un univers particulier, une atmosphère pénétrante et sans nostalgie, un personnage littéraire de plus en plus complexe, et le roman noir, efficace, est transformé par la littérature.
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Je crois que je viens de lire le premier livre de la série avec l’inspecteur Erlendur qui vient juste d’incorporer la brigade d’enquêtes criminelle de Reykjavík. Nous sommes en 1979.
Un islandais est retrouvé mort dans un lagon d’eau noire situé à proximité de la base militaire américaine. Il s’avère que cet homme, ingénieur de son état, travaillait sur la base. Bien entendu, les militaires américains n’aiment pas que des péquenots islandais mettent le nez dans leurs affaires. C’est sans compter la pugnacité d’Erlandur et de son chef le commissaire Marion Briem. Ils trouveront la solution dans un hangar où sont entretenus de gros avions cargos américains avec l'aide, forcée au début, d’une officier chargée de la sécurité, de couleur noire, cela a son importance à cette époque !
Par ailleurs, c’est un des traits de caractère de ce cher Erlendur, il ressort un vieux dossier de disparition datant de vingt-cinq ans. Une jeune fille s’est évaporée entre son domicile et son école.
Ce que j’aime dans les enquêtes d’Ernaldur, c’est lorsque Indridason parle de son pays, l’Islande et, ici, la colonisation militaire américaine avec son cortège de trafics illicites. L’antagonisme latent entre la population se sent dans chaque ligne. Ils n’aiment pas les ricains, mais aiment trafiquer avec eux. Les vieux baraquements en bois du temps de la dernière guerre sont pris par les familles pauvres et la vie y est très très dure, surtout pour une femme seule entourée de voisins alcooliques et brutaux. L’ école ménagère islandaise où était scolarisée la jeune fille me rappelle celle qui était dans ma ville. Rien que le nom me rebutait et me rebute toujours.
Peintre littéraire, par petites touches, Indridason m’amène jusqu’au mot FIN avec un petit regret de refermer le livre, comme toujours