Dominique Sylvain - Mousson froide
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Mousson froide
Dominique Sylvain
Editions Robert Laffont
Mars 2021
384 pages
ISBN : 9782221253090
4ème de couverture :
Séoul, 1997. Un gangster accomplit une vengeance sanglante.
Montréal, 2022. Mark, un flic d’origine coréenne, Jade et Jindo, son labrador à l’odorat affûté, spécialisé dans la détection de mémoires électroniques, enquêtent sur un réseau pédopornographique.
Alors que les premiers coupables de cette sombre affaire tombent, un mystérieux tueur ensanglante l’hiver montréalais. L’homme, unsaisissable, redoutable, a croupi plus de deux décennies dans une prison coréenne. A peine libéré, il monte dans un avion, destination le Québec, déterminé à prendre la revanche qu’il fomente depuis des années.
Dans la ville enneigée, l’assassin poursuit son passé…
Mousson froide est un roman peuplé de personnages complexes, attachants souvent, terrifiants parfois. Leurs destins se croisent, les points de vue s’entremêlent pour tisser une intrigue captivante.
Une histoire sombre portée par une écriture lumineuse.
L’autrice (site de la maison d’édition) :
Dominique Sylvain est l’autrice d’une vingtaine de romans et la lauréate de nombreux prix, dont le Grand Prix des lectrices de ELLE pour Passage du Désir (première enquête d'Ingrid et de Lola), le prix Claude Chabrol 2020 pour Une femme de rêve et le prix France-Canada 2022 pour Mousson froide. Entre de fréquents séjours à Montréal, elle séjourne à Paris et à Saint-Malo.
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Nous sommes en Corée. Un homme se rend dans le chenil tenu par un copain et tue des chiens, comme ça. « C’était pas les chiens qu’il devait dessouder ». L’homme s’en prend à un petit garçon et une petite fille qui se tiennent pas la main. Chang-Wook, le petit garçon n’a rien pu faire lorsque l’homme tue à sa petite sœur…. Cet homme, c’est son père. Vingt-cinq plus tard, nous retrouvons Chang-Wook, devenu Mark, à Montréal où lui et Min-young, sa mère, se sont réfugiés, voulant mettre le plus de distance entre le tueur et eux.
Min-Young vit dans une petite maison dont elle a loué le rez-de-chaussée à Jade et Jindo son labrador. Jade fait partie de la brigade canine. Petite clause importante : le sous-sol est dévolu au fils qui y fait de la musique et, il doit passer par l’appartement de jade pour y accéder. Cela ne dérange aucunement Jade. Mark et Jade policiers, s’occupent d’affaire de pédocriminalité. Min Young travaille dans un restaurant. Mark, très marqué par ce qu’il a vécu est souvent sur la crête picolant beaucoup… Mais, c’est un bon enquêteur
Dès sa sortie de prison, le père n’a d’autre idée de retrouver sa femme et de lui faire payer son emprisonnement. Homme violent sans aucun filtre a pour seul but de les retrouver et les tuer, leur faire payer ses années de prison. Ceux qui le gênent périssent de mort violente, rien ni personne ne doit faire obstacle.
De page en page je suis la vie des canadiens et la progression du père. Le suspens, habilement dosé va crescendo jusqu’à l’éclatement de la bulle.
J’ai apprécié l’écriture chorale, Mark, Jade, le père, la mère et….Jindo, le labrador de Jade qui apporte un point de vue très intéressant quant à la trace olfalctive du père, par exemple. Seul le chien parle à la première personne ce qui amène une certaine complicité entre le lecteur et lui.
Un livre noir où le passé et le présent se croisent tout comme les destinés des protagonistes, illuminé par Jindo qui arrive à détecter les mémoires électroniques. Les personnages sont bien campés dans leurs tourments. Dominique Sylvain décortique leurs carapaces pour nous faire découvrir le fond de leur humanité. Le suspens avance, la fin pourrait se dévoiler… Mais non Dominique Sylvain, au rond-point, tourne à gauche alors que je pensais que c’était à droite que cela se déroulait !
J’ai aimé ne pas pouvoir le quitter, ne dormir que 4 heures pour aller plus loin (heureusement les siestes sont là pour réparer!)
Bref, un bon, très bon roman noir . Le portrait du père, prédateur à sang froid et intelligence vouée au mal donne du relief à ses deux proies principales tourmentées par l’horrible….
J’étais bien dans la tête de Jindo.
Coup de cœur