Eric Valmir - Pêcheurs d'hommes
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306 pages
Janvier 2018
ISBN : 9782221202623
4ème de couverture :
« Moi, c’est Nicolo. J’aurai bientôt vingt-cinq ans et jamais je ne quitterai Lampedusa. C’est mon île au centre de la mer. »
Au cœur de la Méditerranée, entre Afrique et Europe, Lampedusa, symbole de l’une des plus grandes hontes contemporaines : au fi l des années, ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants fuyant la guerre et la misère, ceux qu’on appelle aujourd’hui « les migrants », venus s’échouer, souvent mourir, sur ses côtes. Lampedusa, des paysages d’une beauté paradisiaque sous la sublime lumière du sud de l’Italie, mais mauvaise réputation, donc. Maudite ? Mal aimée, mal comprise en tout cas. Nicolo aurait toutes les raisons de la détester, cette île qui a rendu son père fou – parce que « son métier, c’était d’attraper des poissons, pas de pêcher des hommes ». Mais il choisit de nous la raconter, elle et ses habitants, à travers son regard de petit garçon puis de jeune homme confronté à l’indifférence du monde mais déterminé à sauvegarder sa beauté.
Déclaration d’amour à la terre natale, Pêcheurs d’hommes est à la fois un portrait intime, éclatant de couleurs et de soleil, et une fresque qui nous interroge sur le monde que nous voulons.
L’auteur (site de la maison d’édition) :
Chef du service Reportages de France Inter, Éric Valmir est spécialiste (et amoureux) de l’Italie. Pêcheurs d’hommes est son troisième roman après Toute une nuit et Magari, publiés chez Robert Laffont.
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Lampedusa n’est plus connue pour sa beauté mais pour les bateaux, échouages, morts noyés qui s’échouent sur ses côtes.
Cette île porte notre honte. Pourtant les habitants sont bien chez eux et Nico en fait partie.Eric Valmir raconte l’île, les migrants à travers certains habitants de l’île. Le père de Nico ne pêche plus depuis qu’il a pris dans ses filets un cadavre humain. Avant que la presse, les autorités mondiales ne s’intéressent à Lampedusa, ce sont les pêcheurs, les insulaires qui récupèrent les cadavres, les carcasses de bateaux, les habits… Ils sont les sauveurs de cette part de l’humanité qui fuit la misère, la guerre, le trafic, la peur. Au début, ils les accueillent avec bienveillance, mais au fl des années, ils deviennent trop nombreux et les bâtiments qui leur sont dévolus deviennent trop étroits.
L’île, très minérale est habitée en tout premier lieu par le vent et le soleil omniprésents tout au long de l’année.
Certains tirent leur épingle du jeu. Le seul hôtel de l’île vit au rythme du passage des politiques, journalistes, humanitaires qui en ont fait un théâtre tragique où chacun se montrent, pérorent sans que rien ne se passe et les migrants sont de plus en plus nombreux à vouloir tenter leur chance. Berlusconi a même voulu en faire un Guantánamo italien, sans plus s’occuper des insulaires.
J’ai aimé suivre Nicolo de son enfance à son âge adulte, circuler avec lui sur l’île, voir les changements, écouter les insulaires. Il y a tant d’amour pour Lampedusa dans ce livre. Le traitement des réfugiés prend vérité ;Il y a tant d’humanité dans ce livre publié en 2017… Sept après, rien n’a changé, sauf que, avec le chaos actuel, on n’en parle plus et, quand on n’en parle plus…. Cela devient flou.
Une bonne piqûre de rappel.