Olivier Mak-Bouchard - Le temps des grêlons
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mars 2022
352 pages
ISBN : 9782370553188
4ème de couverture :
Du jour au lendemain, partout sur la planète, c’est la stupéfaction : les appareils photographiques ont cessé de fonctionner, ils refusent d’enregistrer la présence des personnes ! C’est à croire que l’univers, saturé de nos présences, a décidé de se révolter contre l’espèce humaine. En Provence, trois enfants doivent grandir avec ce phénomène inexplicable, et voient leur monde basculer dans une direction que personne n’aurait imaginée...
L’auteur (site de a maison d’édition) :
Olivier Mak~Bouchard est l’auteur du Dit du Mistral (Le Tripode, 2020). Avec Le Temps des Grêlons, il nous offre un second roman tout aussi étonnant, une fable envoûtante, douce et âpre, qui questionne une nouvelle fois les menaces qui pèsent sur notre temps.
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J’ai toujours mon appareil photo à portée de main, alors, imaginez l’effet du titre du premier paragraphe sur moi !! « Le jour où les appareils photo n’ont plus marché du tout »!
Petite digression, les parents, maintenant la mère depuis le décès du père, du narrateur tiennent un magasin de photos. Le magasin est fermé et pour cause ! le chat s’appelle Kodak.
En voyage scolaire, Gwendo prend une photo avec un téléphone portable. Que se passe t-il ? les personnages n’apparaissent pas sur la photo. Première option « Il et mort, ton téléphone.. » Seconde option, un gros « bug » international qui fait que les personnages n’apparaissent plus sur les photos, le petit écran, enfin tous les écrans sont touchés…
Par un beau jour, des voyageurs un brin désuet, comme sur la photo « arrivée en gare de La Ciotat » restent figés dans le wagon. Oui, il s’avère que ce sont bien les personnages de la fameuse photo. D’autres arrivent, arrivent, arrivent… Cette vague déferlante ne va pas sans poser de problèmes. Le nuage est plein et vide ce trop-plein partout où les photos ont été prises.
D’abord, on créé un camp organisé par les militaires pour les rééduquer à la vie. Le jeune narrateur, devenu adulte, toujours un brin décalé, est chargé de leur réapprendre la vie avec des jeux. Cela ne fonctionne pas trop mal. Le narrateur, se retrouve avec, pour compagnon, un personnage très connu, Arthur Rimbaud ; celui-là même qui fut à son sujet de bac.
Il convient de passer au second échelon ; création d’une brigade dénommée « les Frelons » chargée de récupérer, encadrer, je dirais stocker, tous les grêlons et ça tombe dru. Vous avez compris, cela ne suffit plus.
Donc troisième échelon : Que faire ??? Il y a une solution radicale… sera-t-elle prise ??? Imaginez que Hitler, Staline, débarquent et se réveillent…. Angoissant n’est-il pas !
Je retrouve Olivier Mak-Bouchard avec un très grand plaisir. Il réussit une troisième fois à m’étonner à m’emmener dans un autre monde, à chaque fois différent, mais toujours avec ce petit élément déclencheur… Ici, oui, le déclencheur est l’appareil photo (normal pour un appareil photo!)
A partir de cet instant, il tire les fils petit-à-petit en suivant la vie de ce garçon avec ses amis. Le narrateur ne change pas et garde son âme d’enfant, celui qui n’a pas inventé le fil à couper le beurre, mais si gentil. Jean-Jean a subi les quolibets et plus de ses camarades de classe parce qu’lui est bègue, vraiment bègue et enveloppé. Gwendo, part en Angleterre poursuive ses études et vit se vie de jeune fille fortunée.
Ces trois amis vont suivre des chemins différents que ne laisse pas présager leur enfance, ou peut-être que si après coup.
Olivier Mak-Bouchard est un conteur né. Suivant ces enfants, on passe de l’enfance insouciante ou presque à l’âge adulte où chacun prend part à la vie collective. Par ce biais, il nous amène à parler de la peur de l’autre, de la haine et de ses conséquences. Le début du livre est doux, enfantin, insouciant et puis on vire à la peur de l’autre, la peur de ce que l’on ne connaît pas. Pourquoi le narrateur a t-il fait ce choix final ? Par respect pour son travail, par amour, par le mépris de soi ?
Un livre profondément humain qui, sous ses airs de fable posent de vrais questions.
Un coup de cœur pour ce second roman (comme le précédent) où l’auteur montre la facilité de la montée de l’extrémisme . Et puis retrouver Arthur Rimbaud dans le rôle d’un grêlon est un bel hommage.
Merci Olivier Mak-Bouchard de me transporter ainsi. Le troisième m'attend chez mon libraire