Adeline Dieudonné - Reste
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Reste
Adeline Dieudonné
Editions L’iconoclaste
282 pages
2023
ISBN : 9782378803544
4ème de couverture :
« Je ne suis pas certaine d’avoir pleinement saisi ce qui m’est arrivé, ni ce qui m’a conduite à agir comme je l’ai fait. Certains matins, tout me semble limpide. A d’autres moments, je me vois comme un monstre, une créature que je ne reconnais pas, qui m’aurait possédée dans un instant de vulnérabilité. Mais je crois que cette image vient du regard des autres.
J’ai fait ce que je pouvais.
Il n’y a pas de morale à cette histoire ; Tout ce que je sais, c’est que je vous dois les faits. Je vais donc m’attacher à les relater pour vous, et sans doute aussi pour moi, avec toute la précision dont je suis capables. Ils m’emmèneront sur des territoires obscurs, dans les marécages de ma conscience et, pour quelques secondes encore, contre la peau de M. »
L’autrice (site de la maison d’édition) :
Adeline Dieudonné est née en 1982, elle habite Bruxelles. Elle a remporté avec son premier roman, La Vraie Vie, un immense succès. Multi-primé, traduit dans plus de 20 langues, ce livre a notamment reçu en 2018 le prix FNAC, le prix Renaudot des lycéens, le prix Rossel et le prix Filigranes en Belgique ainsi que le Grand Prix des lectrices de ELLE en 2019. Il s’est vendu à 250 000 exemplaires.
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« Je veux pas qu’il s’en aille. Je veux pas qu’on me le prenne ».
La narratrice, la quarantaine, passe quelques jours de vacances dans un chalet montagnard près d’un lac, avec son amant M. M. adore nager dans le lac et c’est là qu’elle le retrouve mort. Son premier réflexe est de le sortir de l’eau, de l’emmener au chalet, de l’installer dans la baignoire et de lui faire sa toilette. Elle sait qu’il est mort, mais elle ne peut se résoudre à appeler les secours. Pourquoi une telle réaction, elle ne saurait le dire ou plutôt, si, elle a plusieurs pistes qu’elle écrit à la femme de M. dans une longue lettre. Peut-être se justifier, sortir tout ce qu’elle a en elle, tenter de faire comprendre à la veuve son geste, faire taire la douleur le temps de l’écriture, se retrouver, se comprendre…. Beaucoup de pistes car lorsque l’on écrit d’un seul jet, on extirpe beaucoup de sentiments cachés, tus, enfouis. Et puis, surtout, c’est une longue lettre d’amour à M. et pas du tout une lettre d’excuses à la veuve. Non, elle lui décrit sa vie d’avant M. et celle d’ après son arrivée.
Et puis, quoi ! appeler les secours et d’autres mains profaneront l’être aimé, la veuve arriverait et elle le perdrait définitivement, non, encore quelques instants monsieur le bourreau ! Elle a besoin de ces quelques jours pour s’approprier M., ne l’avoir qu’à elle . Cette longue missive est aussi l’espace temps où personne n’intervient puisqu’il faut le temps d’acheminer le courrier, le temps que la veuve débarque.
Le postulat de départ permet à l’autrice d’aller lorgner du côté de l’irréel pour mieux ancrer son récit dans notre monde actuel. Une attente fébrile prend la lectrice, enfin moi…. Comment tout ceci va se terminer car au fil des pages je ressens le malaise de la narratrice, qui, malgré les soins qu’elle prodigue au cadavre sait que la fuite prendra fin bientôt ne serait-ce que par la pourriture du corps et l’arrivée de la veuve. Oui, mais quels errements entre temps !
Adeline Dieudonné, rencontrée et aimée dans ses précédent ouvrages, garde son style direct, spontané, simple qui rend la lecture de ce livre possible. Un roman qui déstabilise, quelque fois glace que je n’ai pu lire d’une traite, pas facile de rester de marbre devant un tel chagrin, mais Ô combien apprécié et puis, même pas glauque grâce au style de l’autrice