Nasim Marashi - L'automne est la dernière saison
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L’automne est la dernière saison
272 pages
Janvier 2023
ISBN : 9791038701564
4ème de couverture :
Leyla, Shabaneh et Rodja se sont rencontrées sur les bancs de l’université à Téhéran. Soudées par un lien indéfectible, elles s’efforcent, envers et contre tout, de mener une vie libre. Leyla s’est mariée avec Misagh et a débuté une carrière de journaliste. Shabaneh est habitée par ses lectures et les souvenirs de la guerre. Rodja vient d’être acceptée en doctorat à Toulouse – il ne lui manque plus que son visa. Mais cet équilibre fragile vacille quand Misagh part seul pour le Canada.
En un été et un automne, entre espoirs et déconvenues, toutes trois affrontent leurs contradictions. Suffit-il de partir pour être libre ?
L’automne est la dernière saison est le reflet sensible et bouleversant de la société iranienne d’aujourd’hui. Une histoire prodigieuse et universelle d’amour et d’amitié.
Née à Téhéran en 1984, Nasim Marashi et romancière, scénariste et journaliste. L’automne est la dernière saison, son premier roman, a connu un immense succès en Iran.
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Elles sont trois amies d’université dans l’Iran d’aujourd’hui, Leyla, Shabaneh et Radja.
Leyla, journaliste, mariée à Misagh se retrouve seule et abandonnée lorsque son mari émigre au Canada. Leyla n’a pas voulu le suivre ou est-ce lui qui ne l’a pas désiré ? « Tu ne comprends rien a-t-elle répondu, en fait, Misagh ne voulait pas que je parte ». Il est vrai que Leyla n’a aucune envie d’émigrer et veut vivre sa vie, sa (petite) liberté dans son pays, l’Iran. Elle se retrouve désœuvrée lorsque son journal est fermé par le gouvernement, la déprime arrive et seul son poste dans un nouveau journal la sauve.
Shabaneh vit dans son monde, le nez dans les bouquins. Elle est incapable de savoir, avant de décider, si elle aime ou pas, si elle veut épouser ou non Arsalkan son collègue, très pressant. Elle a un prétexte tout trouvé, son petit frère Mahan, handicapé mental léger que sa mère rejette. Et puis, il n’a pas beaucoup d’ambitions « Il est buté et orgueilleux. Il n’a aucune véritable ambition, aucun rêve, aucune imagination. Dans cent ans, sa vie sera exactement la même »
La troisième Rodja est la plus heureuse des femme. Elle est acceptée pour passer un doctorat à l’université de Toulouse. Commence alors pour elle le long et sinueux parcours de la demande de visa. Pour elle il est aucunement question de rester à Téhéran. Peut-être les sinuosités administratives pourraient en décider autrement.
Entre Leyla qui ne veut pas partir et Rodja qui ne veut que cela se pose la question de l’exil, du départ avec sont lot d’abandons, de solitude, de peur.
Nasim Marashi pose son regard sur la jeunesse éduquée d’Iran qui hésite, partir ou rester, courir après des chimères, des projets ou faire comme leurs mères et élever leurs enfants. Le fossé se creuse entre leurs mères et elles « On n'est plus du même monde que nos mères mais on n'est pas encore de celui de nos filles. Notre cœur penche vers le passé et notre esprit vers le futur. le corps et l'esprit nous tirent chacun de son côté, on est écartelées. Si nous n'étions pas ces monstres, à l'heure qu'il est, on serait chacune chez soi à s'occuper de nos enfants. »
Comme beaucoup de jeunes femmes, l’entrée dans l’âge adulte signifie la fin de certains rêves ou chimères, de l’insouciance et la venue de la raison « Shabaneh, tu sais, on est adultes maintena nt. Les grands rêves et les idées folles, c’est fini. Que crois-tu que ce soit la vie ? C’est juste une poignée de petites choses ordinaires. Si nous devons être heureuses, ce sera avec petites choses-là. ». Le roman montre l’universalité de cet état d’esprit.
Je regrette que la vie politique iranienne ne soit évoquée que par des sous-entendus, mais pour être publié en Iran, peut-être fallait-il édulcorer. A nous de soulever les manteaux et regarder dessous. Le mot manteau, toujours écrit en italique, pour moi, traduit la chape qui entoure les iraniennes. Toujours sortir avec ce "manteau" cacher ce que les hommes aimerait tant voir. Ce livre amène une autre réflexion ; et si rester en Iran était une forme de résistance ?
Un premier roman fluide, d’une lecture aisée, agréable.
Merci Geneviève