Sandrine Collette - On était des loups
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On était des loups
Sandrine Colette
Editions JC Lattès
208 pages
Août 2022
ISBN / 9782709670661
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4ème de couverture :
Ce soir-là, quand Liam rentre des forêts montagneuses où il est parti chasser, il devine aussitôt qu’il s’est passé quelque chose. Son petit garçon de cinq ans, Aru, ne l’attend pas devant la maison. Dans la cour, il découvre les empreintes d’un ours. À côté, sous le corps inerte de sa femme, il trouve son fils. Vivant. Au milieu de son existence qui s’effondre, Liam a une certitude. Ce monde sauvage n’est pas fait pour un enfant. Décidé à confier son fils à d’autres que lui, il prépare un long voyage au rythme du pas des chevaux. Mais dans ces profondeurs, nul ne sait ce qui peut advenir. Encore moins un homme fou de rage et de douleur accompagné d’un enfant terrifié.
Dans la lignée de Et toujours les Forêts, Sandrine Collette plonge son lecteur au sein d’une nature aussi écrasante qu’indifférente à l’humain. Au fil de ces pages sublimes, elle interroge l’instinct paternel et le prix d’une possible renaissance.
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Liam, de retour de chasse dans la montagne retrouve sa femme tuée par un ours et son fils vivant sous le corps de sa femme. Il est pétrifié car, dans la famille, il est le chasseur, l’homme, celui qui protège et il n’était toujours présent. Ava, c’était son soleil, sa raison de vivre. Elle a voulu un enfant et Aru est né. Il ne s’en occupe pas, ne sait pas. Maintenant, le voici seul face à ce petit garçon de cinq ans. Comment va t-il faire ? Il ne peut le laisser seul dans la maison alors que lui va chasser.
« Quand je regarde le môme devant le feule soir je me demande ce qu’« il fait là ce n’est pas sa place. Lui tout seul sans Ava ça n’a pas de sens
Les voici partis à cheval pour la ville afin d’abandonner l’éducation d’Aru à sa famille. Or, il reçoit un refus ferme et doivent repartir. Commence le long chemin du retour.
Liam est le mari d’Ava. Il lui a donné tout son amour et il n’en reste que très peu pour le petit Aru. Le père a des phrases très dures pour le bambin qui ne se révolte pas. Quant à ses pensées, elles sont monstrueuses. Comment assurer la survie d’un petit être,ne pas se mettre en danger tous les deux ? »si tu avais un accident il ferait quoi le même et la réponse je la connais » Les chatons, on les tue bien à la naissance… Alors, la tentation est grande.
Le voyage à cheval incite à la méditation, les pensées sont libres, même si elles ne sont pas belles. Jusqu’au moment où la tentation est trop forte. Un évènement, peut-être prévisible, va faire de Liam le père de Aru.
Pourtant dans cet horrible voyage, il y a des moments bénis comme lorsque, un soir au bivouac, ils entendent les loups « Je remarque la tension similaire de nos corps penchés en avant » et lorsqu’ils se mettent à hurler avec les loups. Mais tout finit et le père renvoie le petit dans ses cordes. « C’est l’heure de dormir tu prends ta couverture et tu dégages. »
Oui, mais comment aimer un petit être lorsque, soi-même, on a été rejeté, quand on n’a pas connu l’amour de ses parents « Peut-être que j’aurais voulu simplement qu’on me dise qu’on m’aimait même si je m’était chié dessus et c’était impossible vu qu’on ne m’aimais déjà pas avant alors après. »
Le pas du cheval permet à mes émotions de s’ouvrir à la souffrance de Liam partagé entre son amour pour Ava et ce petit être dont il ne sait quoi faire, trop occupé à chasser pour s’occuper du bambin. Quant à Aru, comment ne pas vouloir le protéger des pensées de son père. Que pense t-il dans sa petite tête en suivant cet homme aussi austère que le paysage ? Comment peut-il rester si stoïque devant les remontrances et l’absence d’amour de ce père avec le souvenir de sa mère morte?
Si la première partie du voyage est une escalade abrupte vers des sommets sombres, la seconde partie ressemble plus à une descente toute en courbe.
Qu'est-ce que j’ai aimé ce livre !! Les descriptions paysagères sont à l’aune du livre, sombres
Un livre âpre, dans la même veine que « Et toujours les forêts » un coup de cœur comme souvent avec Sandrine Collette.