Pierre Adrian - Que reviennent ceux qui sont loin
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Que reviennent ceux qui sont loin
Pierre Adrian
Editions Gallimard
Août 2022
192 pages
ISBN : 9782072989681
4ème de couverture :
« Là, sur la route de la mer, après le portail blanc, dissimulées derrière les haies de troènes, les tilleuls et les hortensias, se trouvaient les vacances en Bretagne. Août était le mois qui ressemblait le plus à la vie. »
Après de longues années d’absence, un jeune homme retourne dans la grande maison familiale. Dans ce décor de toujours, au contact d’un petit cousin qui lui ressemble, entre les après-midi à la plage et les fêtes sur le port, il mesure avec mélancolie le temps qui a passé.
Chronique d’un été en pente douce qui commence dans la belle lumière d’août pour finir dans l’obscurité, ce roman évoque avec beaucoup de délicatesse la bascule de l’enfance à l’âge adulte.
L’auteur :
Après des histoires d’histoire et de journalisme, Pierre Adrian écrit « La piste Pasolini » en 2016 (Prix des Deux Magots 2016 et prix François-Mauriac de l’Académie française. « Des âmes simples » paraît en 2017(prix Roger-Nimier)
Il est également chroniqueur dans le journal l’Equipe
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« Il n’y a qu’au mois d’août qu’on est vraiment un enfant »
Je n’ai jamais eu de maison de vacances ni de grande famille, alors, oui, je ne connais pas. J’ai découvert le plaisir à travers mes petits-enfants qui ne concoivent pas ne pas se réunir tous les cinq au moins deux fois par an (de préférence sans les parents!).
Mais bon, revenons à nos moutons bretons.
Le narrateur (l’auteur ? Oui je crois) revient après plusieurs années d’absence dans la maison de vacances bretonne, maison de ses grand-parents. La grand-messe d’août l’attend avec parents, enfants, neveux nièces, cousines, cousins. La maison doit grossir au fur et à mesure des arrivants. Il y a toujours une porte qui claque, des bruits de pas dans l’escalier, des rires, des jeux, des pleurs.
Ce sera le dernier été avec la grand-mère qui, comme la maison est si vieille et pourtant si pleine de vie.
« Ce soir-là je regardais les plus jeunes avec une nouvelle curiosité. Au temps de mes vingts ans, lors de mon dernier été à la grande maison, ils étaient encore des gosses qui jouaient àla guerre et se mouchaient dans leur coude. Maintenant, ils s’attablaient avec nous ». Pierre renoue avec sa famille, son passé dans la maison. Son affinité avec Jean, petit neveu de six ans qui lui ressemble va lui permettre de renouer avec l’enfant qu’il était.
L’écriture divinement classique, fine de Pierre Adrian amène une pesanteur, comme un gros nuage suspendu dans ce mois d’août qui débute avec le soleil et se termine avec l’automne.
En lisant ce livre, je me suis sentie dans un film de Claude Sautet.
« Brest est la porte du Ciel » , petit Jean