Kiran Millwood Hargrave - Les graciées

Les graciées

Kiran Millwood Hargrave

Editions Robert Laffond

Collections Pavillons

Traduction Sarah Tardy

Septembre 2020

400 pages

 

4ème de couverture :

1617, Vardø, au nord du cercle polaire, en Norvège. Maren Magnusdatter, vingt ans, regarde depuis le village la violente tempête qui s'abat sur la mer. Quarante pêcheurs, dont son frère et son père, gisent sur les rochers en contrebas, noyés. Ce sont les hommes de Vardø qui ont été ainsi décimés, et les femmes vont désormais devoir assurer seules leur survie.

Trois ans plus tard, Absalom Cornet débarque d'Écosse. Cet homme sinistre y brûlait des sorcières. Il est accompagné de sa jeune épouse norvégienne, Ursa. Enivrée et terrifiée par l'autorité de son mari, elle se lie d'amitié avec Maren et découvre que les femmes peuvent être indépendantes. Absalom, lui, ne voit en Vardø qu'un endroit où Dieu n'a pas sa place, un endroit hanté par un puissant démon.

Inspiré de faits réels, Les Graciées captive par sa prose, viscérale et immersive. Sous la plume de Kiran Millwood Hargrave, ce village de pêcheurs froid et boueux prend vie.

L’autrice (site de la maison d’édition) :

Née en 1990 à Londres, Kiran Millwood Hargrave est une dramaturge et romancière reconnue. Elle écrit également de la poésie, publiée à travers le monde dans des revues telles que Magma, Room, Agenda, Shearsman, The Irish Literary Review ou Orbis. Sa première pièce de théâtre, BOAT, a été mise en scène en octobre 2015 par la compagnie PIGDOG à Balham. Les Graciées est son premier roman pour adultes. Kiran vit à Oxford avec son mari, Tom.

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« Tout sorcier ou homme de foi qui aura renoncé à Dieu et sa parole sacrée et à sa christianité, et qui se vouera au diable devra être jeté au feu et brûlé. »

Le prologue annonce le menu.

En 1617 une tempête subite fait quarante morts. Tous les hommes valides du village ont péri dans cette catastrophe. Le pasteur et un gamin, restés à terre, sont les seuls survivants mâles. Quand les vivres vinrent à manquer, plusieurs femmes, à la tête desquelles Kristen, décident d’aller en mer pêcher, alors que, c’est strictement interdit, ce ne sont que des femmes et…

A ce moment, le seigneur de la région qui n’y a jamais mis les pieds, décide d’envoyer sur ce littoral perdu qu’est Vardo, un délégué, en la personne de Absalom Cornet , directement arrivé d’Écosse où il a mené avec succès des procès en sorcellerie . Il faut reprendre en mains ces païens aux rites inuits encore ancrés malgré le pasteur protestant. Cornet vient accompagné de sa jeune épouse, Ursa.

Pas question de laisser des mœurs païennes sur une terre protestante et l’on peut compter sur la sévérité de ce nouveau délégué.

Bien sûr, comme toujours, il se trouve quelques « bonnes paroissiennes » pour dénoncer les mécréantes dont fait partie Diina, la belle-sœur de Maren, inuite, d’autant qu’elles ont enterré leurs frère et père selon le rite inuit.

Ursa vient de la ville, de Bergen, d’une famille aisée et ne connaît rien à la vie aussi bien conjugale que domestique. Maren fille de l’île est veuve de son fiancé péri en mer lors de ce jour funeste entre tous. Maren devient bonne-dame de compagnie de Ursa. Comble de malheur, le pasteur et sa femme habitent la cabane que Maren avait aménagée pour eux deux.

Maren est une fille libre, elle fut la première à suivre Kristen à vouloir prendre son destin en mains… oui mais voilà, Absalom Cornet interdit aux femmes de partir en mer. Elles doivent compter sur l’aide de dieu, prier, nourrir la maisonnée et, surtout travailler et obéir.  !! Encore et toujours, la même antienne : une femme qui pense, prend des décisions est une femme dangereuse… Rien n’a changé sous le soleil chaud du vingt et unième siècle.

J’ai aimé l’antagonisme entre la dureté des éléments, de la vie, du délégué et la douceur qui émanent des deux femmes.

Comme maintenant, la machine répressive est en marche et rien ne le fera ralentir ou s’arrêter. Il faut absolument mettre « le troupeau » dans les mains de dieu tout puissant, amulettes, croyances autres sont à proscrire absolument. Cela vous rappelle quelque chose ? Oui, malheureusement l’obscurantisme règne dans notre siècle soit-disant de progrès.

Un premier livre très intéressant. A nous de faire que l’obscurantisme diminue drastiquement. Malheureusement, il ne disparaîtra jamais, il y a toujours un gourou, un dictateur pour réveiller le monstre qui vit en nous.

Le titre me pose problème... Où sont les graciées ? je n'y ai vu que des punies


 

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A
J'avais bien aimé les personnages (même les méchants ...) mais la trame narrative, moins, parce qu'elle est prévisible (hélas ...)
Répondre
Z
Oui, peut-être, mais j'aime le sujet
A
On l'a beaucoup vu sur les blogs ; j'avais l'intention de le lire mais quelque chose me retient. Je crois que je n'en peux plus de tous ces récits de violences faites aux femmes. Surtout que ça ne s'arrange pas vraiment de nos jours.
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Z
Il est vrai qu'il y a bcp d'ouvrages sur le sujet de la violence faite aux femmes. Mais là, c'est surtout une question de religion
L
Intéressant en effet !
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Z
Un bon premier roman
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