Bérengère Cournut - Elise sur les chemins
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Élise sur les chemins
Bérengère Cournut
Editions Le Tripode
176 pages
Octobre 2021
ISBN : 9782370552983
4ème de couverture :
Élise vit dans la colline, au sein d’une famille libertaire parfois sauvage, souvent joyeuse. Ce qu’elle sait, elle l’a appris de ses frères et sœurs, des arbres et des sentes, des rivières et des combes. Mais un jour, sur les conseils d’une femme-serpent, la jeune fille quitte ses terres pour retrouver deux aînés vagabonds. Elle se lance ainsi à la découverte d’un monde où réel et fantastique se mêlent amoureusement.
Élise sur les chemins est un roman en vers librement inspiré de la vie familiale du géographe et écrivain anarchiste Élisée Reclus (1830-1905). Après De pierre et d’os (Le Tripode, 2019), Bérengère Cournut offre avec ce texte un nouveau voyage sur le sentier des rêves et de la liberté.
L’autrice (site de la maison d’édition) :
Bérengère Cournut est née en 1979. Ses premiers livres exploraient essentiellement des territoires oniriques, où l'eau se mêle à la terre (L'Écorcobaliseur, Attila, 2008), où la plaine fabrique des otaries et des renards (Nanoushkaïa, L'Oie de Cravan, 2009), où la glace se pique à la chaleur du désert (Wendy Ratherfight, L'Oie de Cravan, 2013). D'une autre manière, Bérengère Cournut a poursuivi sa recherche d'une vision alternative du monde : en 2017, avec Née contente à Oraibi (Le Tripode), roman d'immersion sur les plateaux arides d'Arizona, au sein du peuple hopi ; en 2019, avec De pierre et d'os (Le Tripode, prix du roman Fnac), roman empreint à la fois de douceur, d’écologie et de spiritualité, qui nous plonge dans le destin solaire d’une jeune femme eskimo. Elle a bénéficié pour ce roman d'une résidence d'écriture de dix mois au sein des bibliothèques du Muséum national d'Histoire naturelle. Entretemps, un court roman épistolaire lui est venu, Par-delà nos corps, paru en février 2019.
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Quel plaisir de retrouver Bérengère Cournut.
Élise vit avec toute sa famille, sa tribu dans les bois. La mère, dite Zéline, le père, le Lion et ses frères et sœurs. Aucun n’est scolarisé, c’est Féline qui se charge de l’éducation basée sur les observations de la nature qui les entoure.
« Je suis une fille, je m’appelle Élise
Je suis née il y a onze ans
Au flanc d’une colline boisée
Les pieds dans un ruisseau
La tête dans les bouleaux
Enfants des arbres, fille de l’eau »
Les deux frères aines, Élisée et Onésime, partent étudier l’horticulture et sans nouvelle du premier Élise décide elle aussi de prendre la route.
Élisée ne suit plus la classe horticole
Son destin se joue maintenant ailleurs -
Loin de l’école. »
Il y est question de la Vouivre, figure mythique, rendue célèbre par Marcel Aymé, qui charma Élisée.
Tiens, d’ailleurs, Élisée ne viendrait-il pas en ligne directe de Jacques Élisée Recrue. Je n’invente rien, c’est sur la quatrième de couverture !
Élise part à la recherche de son frère, munie de la carte dessinée par Élisée. Elle rencontre en premier la Vouivre, amoureuse d’Élisée, ensorcelante, envoûtante mais qui lui dit de se méfier de ses comparses.
« La seule chose qui m’intrigue
Ce sont de petites zones vierges
Zébrées de minuscules éclairs »
Ces petits zones vierges sont-elles des zones que ses frères n’ont pas parcourues, des zones à éviter ? Bien sûr Élise n’a de cesse d’y aller.
De vers en vers, du cocon familial clos, Élisée s’extrait pour aller vers l’aventure, pour éclore. En lisant ce livre, j’ai eu l’impression de voir Élisée sauter de rime en rime, s’accrocher aux hauts de page pour les tourner plus vite
Voyage initiatique où elle doit gagner contre les ondines, le monde moderne, peut-être la partie la moins réussie, peut-être un peu trop à charge, mais il s’agit d’un conte, alors, je prends tout avec grand plaisir.
Je voudrais clore cette chronique par la beauté de l’illustration de la couverture, dessin réalisé par Corinne Pauvert, un écrin vert et coloré, une haie haute en couleur pour mettre à l’abri la poésie de Bérengère Cournut. C’est vrai, Le Tripode est coutumier du fait, mais ce n’est pas une raison pour ne pas le mentionner