Mika Biermann - Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot
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Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot
Janvier 2021
112 pages
ISBN : 9791027904099
4ème de couverture :
Voilà l’été. Berthe Morisot, peintre impressionniste, et Eugène Manet, son mari affable, quittent Paris pour une partie de campagne. Ils posent valises et chevalet dans une maison champêtre, havre d’une douceur estivale propice à toutes sortes d’expérimentations nocturnes.
Dans ce roman formant un diptyque avec Trois jours dans la vie de Paul Cézanne, Mika Biermann confond allègrement mots et couleurs, phrases et perspectives, écriture et peinture.
De ces pages, comme d’autant de toiles, surgissent des méditations corrosives sur la chair comme matière à peindre.
L’auteur :
Mika Biermann, originaire d’Allemagne, habite Marseille depuis 25 ans. Après avoir fait les Beaux Arts à Berlin et Marseille, il s’achemine vers l’écriture, et a déjà publié deux ouvrages : Les 30 jours de Marseille (Climats, 1996) et Ville propre (La Tangente, 2007). Un Blanc est son troisième roman, mais il a aussi publié en Autriche la traduction allemande des chroniques de Jacques Durant dans Libération sur la tauromachie.
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Berthe Morisot et son mari Eugène Manet, frère de ..., partent en train pour leur campagne « L’été a peigné le blé. Les forêts enferment les ombres derrière les barreaux de leurs troncs. Un troupeau de brebis soulève la poussière du chemin ; on ne voit pas le berger. »
Bien sûr, elle a apporté des toiles avec elle. Là-bas, elle peint mais pas que.
Berthe Morisot est une femme sensuelle et son mari un peu trop timide sur ce plan. Mika Biermann dresse un tableau impressionniste, par touches, de la partie de campagne. Certains jugeront qu’il y a trop de sexe dans ce court roman où Une Berthe Morisot sensuelle, libre, épanouie apparaît.
La peinture est, pour moi, un acte sensuel. Coucher sur la toile un paysage n’est pas neutre il y a la personnalité du peintre (tiens, au fait, comment féminise-t-on ce mot?), les doigts, la main qui actionnent le pinceau glissant sur la toile pour répondre au désir, à la poussée créative, la colère, la frustration lorsque cela ne va pas. C’est aussi un général qui part à la bataille « Sur la palette les couleurs se font la guerre, des hordes de soldats se rentrent dedans, ça saigne. L’artiste se sent l’âme d’un général. Elle commandera au temps et aux choses. »
Les phrases sont courtes, condensées, vives, le ton est joyeux ; pourtant la nuit amène plus de réflexions. Mika Biermann m’a offert une Berthe Morisot diablement vivante et libre et donne à voire ce qu’était être une femme et une peintre en même temps dans ce XIXème siècle corseté. La rencontre avec le curé et le maire est une belle photo de l’époque. Les deux hommes ne s’adressent qu’à Eugène Manet et l’ignore complètement, voire pire.
Un livre très (trop) court qui se lit rapidement et j’y ai pris grand plaisir…. Berthe, je vous retrouve au musée d’Orsay lorsque j’aurai le courage de monter à Paris et je regarderai vos tableaux avec un œil qui frise !
Chroniqué et apprécié un précédent livre de Mika Biermann : Booming