Chantal Dupûy-Dunier - La langue du pic vert

La langue du pic vert

Chantal Dupuy-Dunier

Editions La Déviation

Août 2021

284 pages

ISBN : 9791096373376

 

4ème de couverture :

« Le pic vert enroule sa langue autour de son cerveau pour le protéger contre les trépidations quand il fore les arbres. » Cette phrase, prononcée par un guide de musée, est une révélation pour Sylvain Breuil, le point de départ d´une quête de l´invulnérabilité, puis de l´immortalité.

Il y a la mère, morte en mettant Sylvain au monde, le père atteint d´Alzheimer, mais aussi Stanislav, l´ami arménien, une jeune fille aux yeux de pluie, un apnéiste, un boulier chinois, une grenouille cendrier, un précis d´ornithologie, des ouvrages sur l´ésotérisme hindou, une ville du Sud, un village d´Auvergne, une grue de chantier et un pic vert, des pics verts. Magie des mots, richesse des images, histoire émouvante et personnages attachants, au service d´un sujet universel : comment faire face à l´angoisse de la mort ? La poétesse Chantal Dupuy-Dunier manie en virtuose le jeu du langage. Mystérieux et original, son premier roman est dédié à tous ceux dont le rêve est appelé folie.

L’autrice (site de la maison d’édition)  :

Chantal ­Dupuy-Dunier, née à Arles en 1949, vit en Auvergne. Elle a exercé à Clermont-Ferrand comme psychologue dans un hôpital psychiatrique.

Si la langue du pic vert est son premier roman, elle a publié une trentaine de livres de poésie dont Initiales (éditions Voix d’encre) qui lui a valu le Prix Artaud en 2000.

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Sylvain est né de la mort. Sa mère est morte en couche. Élevé par son père qui ne s’est jamais totalement remis de la mort de sa femme. D’ailleurs, lorsqu’il lui en parle, il ne dit jamais ta mère, mais ma femme.

Il y a les vacances passées chez l’oncle et la tante, en Auvergne, à Cronce, mais bon, on ne rigole pas. A 46 ans, le père déraille de plus en plus, Alzheimer et doit être placé. Sylvain arrêt ses études pour entrer à l'hôpital, il doit subvenir à ses besoins. Il mènerait une petite vie normale si il n’avais entendu cela.

« Le pic vert enroule sa langue autour de son cerveau pour le protéger contre les trépidations quand il fore les arbres. » Cette phrase prononcée par un guide ornithologique va s’ancrer en Sylvain, faire basculer son destin, sa vie.

Pour commencer, il va à la bibliothèque se renseigner plus avant sur cet oiseau, recopie à la main Le « Clergeau et Chefson » l’apprend par cœur chez lui. Il y fait la connaissance de Stanislav, jeune arménien, venu en France suivre des études de mathématiques . Le jeune homme est porteur d’un bégaiement qu’il pallie avec un langage très châtié et recherché. Ces deux-là deviennent amis, son seul ami.

Un soir, il voit des pics verts passer à travers le salon, sortir d’un mur pour s’enfoncer dans l’autre, sans dégradation aucune. Ces visites se reproduisent quasi tous les soirs très ponctuellement entre vingt-deux et vingt-trois heures.

L’été arrive , le voici de retour à Cronce, mais les pics-verts ne l’ont pas suivis. Il parcourt la campagne et la forêt à la recherche de l’oiseau, de son « Kiakiakiak ». Une fois trouvé, s’accroche à lui, le regarde vivre et l’oiseau semble le reconnaître

Sylvain a toujours un carnet où il note des phrases qui ressemblent fort à de la poésie, même s’il s’en défend

« Long le chemin

qui conduit au bec ».

Il décortique les mots, pour arriver au même rythme que le Kiakiakiak du pic vert, le tout sublimé par le boulier chinois offert par Stanislav« Mar te la ge pic vert », que, moi-même je scandais à voix haute.

L’arrivée d’une amoureuse très entreprenante pour lui le timide et renfermé. Bon garçon, il se pense aussi amoureux. Pourtant la jeune femme ne pourra le sortir de son enfermement tragique.

Un très beau livre poétique, sensible avec une dose fantasmagorique. Une jolie façon de parler de la maladie mentale de Sylvain. Un livre-refuge,

J’ai compris la signification de la couverture à la fin du livre car, jamais un pic-vert ne martèle du fer…. Joli résumé du livre.

Chantal Dupuy-Dunier m’a emportée au fil de ses mots de ses poésies, son lyrisme, ses jeux avec mots « S’appeler Sylvain Breuil n’est pas sans risque. La double étymologie sylvestre - en vieux français breuil signifie bois - recèle bien des dangers. On passe facilement de forêt à foré. Un signe redoublé redoutable.»

Pics vert, pic mar, pic épeiche se posent qui sur le poirier mort, qui dans la pelouse pour mon plus grand plaisir de photographe. Le son le plus mélodieux de pics que j’ai entendu est celui du pic noir que je n’ai qu’entr’aperçu… Je ne les regarderai plus de la même façon.

Merci à Lecteurs.com de m’avoir offert ce livre avec, en prime, la découverte des éditions la déviation que je ne connais pas. Merci pour cette belle découverte

 

 


 

 

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A
Je ne la connais pas comme poétesse. En tout cas un premier roman qui est tentant.
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Z
La poésie, je ne connais pas, mais là, j'avoue avoir trouvé un sujet servi par une très belle écriture
A
Un thème pour le moins original, ça a l'air plutôt fort comme écriture et comme histoire. A voir ..
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Z
Fort et poétique. Une belle promenade auvergnate en plus
M
Tu nous en parles très bien et nous donnes envie de le découvrir à notre tour. Je ne connais pas cet auteur, ni sa poésie, ni ce roman...
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Z
Une découverte pour moi aussi
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