Christian Estèbe - Le Palanquin des caïds
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juin 2021
160 pages
ISBN : 9791097594893
4ème de couverture :
François Sablier est un laissé-pour-compte, dépressif, sans travail, sans abri mais un doux rêveur à ses heures. De plus, il consulte un chamane sur le conseil de sa sœur Peaulysse qui veille un peu sur lui, ainsi que son ami Régis qui l’héberge en échange de divers services.
François les lui rend volontiers. Il vient également en aide à une acariâtre madame Enclave, encombrée de sa fille Châtelaine, obèse et aveugle, qui peint des toiles étonnantes, ou à monsieur Claude, photographe de nus.
Un jour, il accepte une place de croque-mort chez « Fleurs et Couronnes ». Mais les affaires tournent au vinaigre. Et voilà que s’en mêle monsieur Javel, ancien flic à la retraite.
Les aventures de ce Sablier sont à coup sûr aussi rocambolesques que désopilantes, pleines en tout cas d’une profonde et généreuse humanité
L’auteur (site de la maison d’édition) :
Christian Estèbe, né en 1953 à Montpellier, vit aujourd’hui à Marseille. Il a toujours vécu parmi les livres : représentant pour des maisons d’édition, bibliothécaire, libraire itinérant…
Sa passion de la chose écrite est communicative.
Dernier roman paru : La vie fugitive mais réelle de Pierre Lombard, VRP, Finitude, 2020.
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« J’avais tout misé sur le tapis vert de mes illusions. J’avais tout perdu, sauf la vie. Même elle ne tenait plus qu’à un fil, celui de ma respiration saccadée. »
François Sablier, un homme, peut-être en reconstruction, en tout cas, un homme à moitié détruit par des années de méditations plus ou moins transcendantales..
« Suite à des pratiques psychophysiques poussées, j’avais basculé dans des territoires qu’il est dangereux d’approcher sans guide chevronné ». Il n’a plus de toit, plus de boulot lorsqu’il rencontre Régis Lematricule, cousin et ancien ami qui lui propose de l’héberger dans une mansarde au-dessus de son appartement, rue des Ruches, contre petits boulots. « Je t’héberge, tu me rends service, c’était le contrat, pas de question inutile » Régis est spécialiste du fonds précieux à la bibliothèque. Ce faisant, il trafique et revend à des collectionneurs des livres rares jamais demandés dont il prend soin d’effacer toute trace sur le registre.
François Sablier va se faire chauffeur pour prostituées camées qu’il conduit au château de Barbe-bleue -c’est ainsi qu’il nomme la demeure du sieur Laclanche de Hauteroche. Il est également engagé par une entreprise de Pompes funèbres, où ils transportent des cadavres dont il ignore tout avec son collègue Jo Kari qui ne rit jamais…
François fait de temps en temps les courses pour M’dame Enclave mégère non apprivoisée et sa fille Châtelaine, aveugle et presque sourde qui fait la pute de temps à autre. Châtelaine peint et a un certain talent à l’état brut. Châtelaine et lui deviennent amis, puis amants. Deux éclopés de la vie qui se soutiennent.
Peaulysse, sa sœur qui tient à sa liberté, barmaid, quelques fois escort. Elle a pris des cours de danses, de boxe thaï, passé le permis poids lourd « Toujours belle et redoutable, elle vivait dans un milieu où la mort rôdait sans cesse, mais Peaulysse n’avait pas peur ».
Peaulysse l’envoie, pour essayer de revenir vers les vivants vivant, l’envoie vers un chamane prénommé Swami Nemegratte-paparla « Dieu m’a chié dessus et personne ne veut me donner l’extrême-onction, c’est vous dire si je suis dans la merde ! » Devant ce cas d’école, le chamane va sortir le grand jeu.
Les noms que l’auteur a trouvé me font rire Sablier pour un homme dont la vie ne tient qu’à un fil de sable. Lematricule pour un caïd, Jo Kari pour un mec des pompes funèbres qui ne rit jamais, Peaulysse à double sens pour sa sœur. Et puis, Swami Nemegratte-paparla… Pardon, j'allais oublier Monsieur Claude et le sieur Laclanche de Hauteroche, propriétaire du château à code secret
Comment dire, c’est une lecture jubilatoire par l’écriture alerte, les jeux de mots, les références mais aussi noire par le milieu où évolue François. Oui, il est le palanquin de tous ces gens qui lui mangent la laine sur le dos, mais il semble y trouver son compte et faire le bien autour de lui peut être une bonne thérapie.
Un livre à déguster sur une plage des environs de Marseille ou ailleurs. Je me lirais bien son précédent roman La vie fugitive mais réelle de Pierre Lombard, VRP... Je vais rechercher.