Clémentine Mélois - Dehors la tempête
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4ème de couverture :
Voici le livre le plus personnel de Clémentine Mélois. Tout part de la lecture. « D’abord, j’ouvre le livre en grand et je colle mon nez au milieu des pages pour les respirer. » C’est pour mieux s’imprégner de ses auteurs préférés, Simenon, Perec, Tolkien, à partir de ce qui peut paraître le plus insignifiant chez eux : les détails. Comment se fait-il que, entrant dans un Maigret, les phrases « - Bonjour Janvier. – Bonjour, patron » font que nous sommes déjà dans l’histoire, et la tiédeur d’un bureau chauffé au poêle du quai des Orfèvres ? Quel est le rapport entre la vie quotidienne des personnages (une certaine madeleine mangée dans A la recherche du temps perdu) et la nôtre (le cake marbré sous plastique de la station-service de notre enfance) ?
Par des allers-retours entre la vie des personnages et la sienne, Clémentine Mélois nous fait pénétrer au plus près de cette expérience à la fois personnelle et universelle, la lecture. Les souvenirs et les sensations des fictions deviennent les nôtres. Comme si, venus de notre petit monde, nous étions entrés dans un pays plus vaste et pourtant familier. Pendant que, dehors, soufflent les tempêtes, nous vivons dans les livres. Tendre et plein d’humour, Dehors, la tempête nous rappelle que la vie dans les livres est la plus savoureuse de toutes.
L’autrice (site de la maison d’édition) :
Clémentine Mélois est née en 1980. Plasticienne, membre de l’Oulipo, elle est l’auteur du désormais culte Cent titres (Grasset 2014), d’un recueil de fictions à partir de listes de commissions (Sinon j’oublie, Grasset, collection « Le courage », 2017) et de Dehors, la tempête (Grasset, collection « Le courage », 2020), essai tendre en plein d’humour sur l’universalité du plaisir de lecture à travers l’évocation de ses propres manies de lectrice.
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Voici le préliminaires dans son intégralité
« D’abord, j’ouvre le ivre en grand et je colle mon nez au milieu des pages pour les respirer. Chaque édition a son identité olfactive très singulière faite d’encre grasse, de papier et de moisissures. Mes souvenirs de lecture sont indissociables de l’odeur des livres. L’île au trésor a son odeur de foin rance, Le Seigneur des Anneaux a son odeur de grenier chaud…. Et, lorsqu’il m’est arrivé de les relire dans une autre édition, c’est comme si quelque chose clochait, comme s’il manquait un truc. Comme un café servi dans un verre à eau ou du vin dans une tasse à thé. (Ayant toutefois conscience de la bizarrerie de cette manie, je fais en sorte de personne n’en soit témoin). »
Et bien, voyez-vous, chère Clémentine Mélois, je vous ressemble sur ce point. Il m’est très difficile d’acheter la version poche lorsque j’ai dû rendre un livre, à la bibliothèque du village voisin. Il faut que je le recherche en sa première version, (bouquinistes, Emmaüs et recyclelivre que je viens de découvrir). Par contre, je peux, sans aucun problème acheter un livre de poche non encore lu. Bizarre, vous avez dit bizarre ?
Le livre est avant tout un objet qui peut m’amener au plaisir, un objet que je renifle, feuillette chez le libraire (qui doit rire dans son coin), mais bon, des fêlés mordus, il doit y en avoir des centaines !
Oui, il faut le temps de s’imprégner et la première page, toute attirante ou repoussante quelle soit, est la porte d’entrée dans le palais des délices… Ou pas. Votre inventivité marche à fond… Jusqu’à imaginer l’auteur à sa table de travail avec tous les déguisements idoines.
Chez vous, on ne fait pas bibliothèque commune, comme nous, où chacun à ses étagères, moi plus que Lui
Vous vous et nous posez des questions « Qu’en est-il du merveilleux ? Peut-être en est-il de cela comme du soleil, pour lequel nous disposons paraît-il d’un capital. Où en suis-je de mon capital émerveillement ? »
Le vôtre ? Il est intact, pour preuve, votre joie en découvrant, dans la bibliothèque de jean Giono, que vous aviez souligné les mêmes paragraphes dans le Journal de Samuel Pepys.
Une bibliothèque est comme un portrait. Dans le choix des livres et dans leur classement se révèle, il me semble, la vraie nature des gens. » Oui, une bibliothèque est quelque chose de très intime.
L’Océan est très présent, même si vous n’appréciez la mer que vue de la terre et j’ai aimé l’image de la vague qui vous submerge à la lecture d’un livre. Et puis, les livres furent là pour vous emmener sur l’Océan déchaîné (Moby Dick…).
En ces temps où je suis peu ou prou cloîtrées, les livres m’embarquent. Ainsi, je reviens du Vietnam (Kim Thuy) et de Palestine (Karim Kattan), après un passage en Islande (Arlanldur Indridason), en Ecosse , sans oublier la France (Dimitri Rouchon-Borie). En ce moment, je suis en Russie (Sergueï Lebedev)...Même pas peur des distances et des décalages horaires.
J’ai aimé votre gourmandise, votre humour (compter tous les verres que s’enfile Maigret dans la journée, j’avoue ne jamais y avoir pensé!), le ton léger, les phrases légères et bien tournées, les réflexions induites par vos lectures. J’ai aimé que vous vous dévoiliez à travers vos livres. J’ai aimé votre vu livresque.
Rien ne remplace et ne remplacera l’odeur des livres, les pages cornées, soulignées. Ne parlons pas des piles !! une liseuse ne peut m’apporter cette jouissance. Une bibliothèque virtuelle, cela n’a pas de sens ! Comment caresser les livres lorsque je passe devant une bibliothèque, le plaisir de les épousseter (oh, rassurez-vous pas souvent!). Le plaisir de l’évasion que me donne les pages lues va de pair avec l’ancrage terrestre de MES bibliothèques.
Vous faites appel à Pérec dont je viens de terminer « Tentative d’épuisement d’un leu parisien » où, quotidiennement, il dresse la liste de tout ce qui passe devant sa table de bistrot. C’est cela aussi les livres, des ponts entre plusieurs lectures successives.
Clémentine Mélois, dehors peut souffler la tempête, un livre nous trouvera toujours et nous emportera dans ses lignes.
Merci pour ce livre qui est parle avec légèreté, mâtiné d’une tendre ironie avec la malice idoine, d’un sujet très sérieux, le livre, la lecture. Merci à lecteurs.com « On aime, on vous fait gagner cette si jolie déclaration d'amour aux livres... », c’est bien vrai pour pasticher une vieille réclame.