Anny Romand - Abandonnée

Abandonnée

Anny Romand

Editions Serge Safran

Janvier 2021

144 pages

ISBN : 9791097594985

 

4ème de couverture :

Déjà, sa mère, Rosy, était une enfant de père inconnu. Le destin fait qu’à son tour, Annie, sa fille, va être abandonnée par son père.
Comment vivre et se construire sans père, sans sa présence, son affection, sans son nom ?

Annie grandit dans ce manque, ce vide, cette absence, qui nourrit son imagination, choyée par sa grand-mère qui a traversé le génocide arménien et veille sur la famille, de Montreuil à Marseille.

Parvenue à l’âge adulte, Annie arrive enfin un jour à frapper à la porte de cet homme inconnu, qui n’a pas voulu d’elle, qui ne l’a pas reconnue.

Double récit mené avec vivacité dans une langue sensuelle dont la douleur est éclairée par l’humour et la joie de vivre !

L’autrice (site de la maison d’édition) :

Anny Romand est une actrice, traductrice, photographe et auteure française. Elle a notamment tourné avec Jean-Luc Godard, Jean-Jacques Beineix, Christine Pascal ou encore Manoel de Oliveira. En 2006, elle a créé « Une Saison de Nobel », soirées consacrées aux Prix Nobel de littérature.
 Et en 2015 a publié un récit, Ma grand’mère d’Arménie, traduit en plusieurs langues.

Déjà traduit en suédois, Abandonnée est son premier roman.

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« Pourquoi vouloir aller voir son père qui n’a pas voulu, lui, quand elle était une toute petite enfant, la prendre dans ses bras, la cajoler, la consoler, la faire rire La voir quoi ! Non, il n’a pas voulu. Alors pourquoi aujourd’hui, à quarante ans passés, va-t-elle frapper à sa porte ? C’est trop tard. Le temps s’est opacifié. »

Oui, Annie veut mettre un visage sur ses rêves, savoir pourquoi, bref, le rencontrer, elle lui a donné tant de visages, de vies à ce géniteur inconnu.

Anny Romand remonte à la genèse de la vie d’Annie, soit le jour où sa mère annonce la « bonne nouvelle » au futur père « Qui me dit que cet enfant est de moi ? » Quelle belle réponse de ce jeune homme à la carrière prometteuse. Elle, la future mère attend, espère puis quitte le bureau. Que va t-elle faire ? « Je n’en veux ps, je l’abandonnerai à la naissance. Ma décision est prise ». Volte-face, Annie naît, vit entourée de sa mère et sa grand-mère. Rosy est elle-même une fille élevée sans père… Le génocide arménien, la fuite en furent les causes.

Alors, « Elle frappe à cette porte, la porte sur laquelle elle aurait dû frapper toute sa vie, une porte qu’elle aurait dû ouvrir des milliers de fois pour retrouver des visages familiers. C’est étrange d’avoir rêvé de cette porte et de la voir pour de vrai ». Elle ose, elle franchit le pas, il a fallu le décès de sa mère pour oser le faire. Rosy ne voulait pas en entendre parler « Tu vas souffrir, ma fille » lui assenait-elle à chaque velléité de retrouver ce père, elle qui avait été rejetée, ne voulait pas de ça pour sa fille. « ma chère maman aujourd’hui disparue. Toi qui n’as pas su ou pu t’imposer avec cette enfant tombée du ciel, plutôt remontée de l’enfer, en ces temps difficiles pour les mères sans mari, où la virginité était respectable, honorée comme signe de sagesse, d’éducation et de bon goût ».

Les chapitres du roman alternent entre la vie de sa mère, sa grand-mère, son enfance et l’actualité à savoir sa rencontre avec son père et sa famille.

Aucune lamentation, une écriture alerte, vive quelque fois musicale. Pas de tremolos, des mots justes, des dialogues vivants… j’ai lu ce livre d’une seule traite.

« Elle avait toujours su le nom de son père, sa mère le lui répétait souvent : Ebel. Et pour être à la hauteur de son père elle s’était efforcée d’être belle pour porter le nom refusé, d’être enfin son nom. Eh, Bel ! Être belle ! »

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L
Encore une belle découverte des éditions Safran. Ils ont quelques pépites !
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Z
J'apprécie beaucoup leur ligne éditoriale
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