Arnaud Dudek - On fait parfois des vagues
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4ème de couverture :
Quelques jours après son dixième anniversaire, Nicolas apprend que son père – avec qui rien n’est simple, tant l’homme et le garçon paraissent différents – n’est pas son père biologique. Que faire alors du généreux donneur de gamètes ? L’oublier ? Le nier ?
À 30 ans, Nicolas décide de partir à la recherche de son « bon génie » biologique malgré les obstacles administratifs qu’il s’attend à rencontrer.
Depuis ses premiers textes (Rester Sage, Alma, 2012), presque tous les romans d’Arnaud Dudek tournent autour de la paternité, de l’identité, de la transmission. Il a trouvé, une fois encore, le ton juste pour raconter, à sa manière, une quête des origines à la fois intime et universelle et pose toutes ces questions qui intriguent – sans avoir la prétention d’y répondre : Qu’est-ce qu’un père ? Que transmet-on ? Comment se construit-on quand on se sent si différent du modèle à suivre ?
L’auteur (site de la maison d’éditions) :
Arnaud Dudek est né en 1979. Il habite et travaille à Paris. Laisser des traces est son sixième roman.
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Les dernières pages rejoignent les premières pages, qui sont une sorte de prologue, et les éclaircissent et Arnaud Dudek nous amène du point B au point A.
Le narrateur connait une enfance heureuse et protégée. « On me préserve vaillamment du mauvais bruit des mauvais jours. Ma vie ressemble à une brise légère qui traverse des herbes hautes.
Ce petit bonhomme vit, joyeux, solitaire et adore écrire des romans policiers, son héros s’appelle Howard Ridgefield.
Dans cette famille, le père travaille, n’est pas causant ni démonstratif. Leur seule « communion » ensemble c’est lorsque le père a emmené le fils visiter l’usine où il travaillait. « En grandissant, je prends l’habitude de vitre à côté de mon père sans en ressentir pleinement la présence, comme si ses contours avaient été floutés pour qu’il se fonde dans le décor, comme s’il était devenu presque invisible -une sorte de décalcomanie, à la Magritte, une silhouette à travers laquelle on voit tout mais qui n’est rien. »
Le dimanche de ses dix-ans-huit jours, très précisément, ses parents l’appellent, ils ont quelque chose de très important à lui dire. Avec des circonvolutions sa mère lui apprend que son père n’est pas son père biologique qu’il est né grâce au don d’un donneur anonyme. « Voilà, conclut ma mère en tamponnant ses yeux Voilà c’est la fin de l’histoire, je peux disposer ». Le soir, il cherche une réponse dans le dictionnaire, père, sperme… mais cela n’éclaire guère sa lanterne.
Il aurait bien aimé, lors de petites prises de bec lui sortir « D’abord, t’es pas mon père », mais non, cela ne peut franchit ses lèvres.
J’ai aimé la réponse de Mélanie, sa copine, lorsqu’il lui chuchote le secret de ses origines « Malgré les difficultés, tes parents t’on quand même fabriqué »
Plus tard, il a voulu en savoir plus sur ce géniteur, ce donneur de sperme, ce père génétique et a la possibilité de le rencontrer rapidement (nous sommes dans un roman!).
Cette quête est aussi celle de l’amour d’un père et, surtout, d’oser se dire je t’aime, le plus important.
Le narrateur a fait quelques vagues dans sa vie comme chacun de nous et Arnaud Dudek avec ses mots, sa sensibilité, son humanité ne fait pas de grosses vagues dévastatrices, mais beaucoup de vaguelettes, celles de son écriture faussement simple, qui m’ont emportées.
Chaque livre d’Arnaud Dudek est un plaisir de lecture
Je remercie Babelio, avec l’opération Masse Critique et les éditions Anne Carrière pour ce délicieux moment de lecture.